Héyéhé
Yéhéyé
Héyéya
Tu as su faire
De chacun
De tes pas
Une prière.
Chaque jour
Tu saluais ton père,
Ta mère,
Et tes frères
Les arbres,
Et les autres,
Ceux qui bougent,
Je te salue,
Homme Rouge.
Héyéhé
Yéhéyé
Héyéya
Tu présentais
Au Grand Esprit,
Ton père,
La longue pipe
De la paix.
Comme tu savais aussi
Refermer
Tes mains rouges
Sur la hache
De tes guerres,
Je te salue,
Homme Rouge.
Héyéhé
Yéhéyé
Héyéya
Tu portes fièrement
Ton bel habit de plumes,
Et tu as su garder
Ta maison légère,
Claire et transparente
Comme l'écorce du bouleau.
Oh !
Homme
A la belle maison.
Claire, légère :
A la fois ronde et debout,
Je te salue,
Homme Rouge!
Moi, le visage pâle,
Aux jambes maigres
Et aux cheveux sauvages,
Je n'ai pas voulu que passent
Ces moments de mémoire
Sans raconter
Quelques-unes de tes histoires.
Je ne sais rien de toi,
Je ne suis pas savant,
Je ne le serai jamais.
Ce que je sais seulement,
C'est ce que je te dois:
Autrefois tu es venu
Bondir, danser et rire
Au beau milieu
De mes jeux d'enfant.
Alors pardonne
Si mes paroles
Ont pu parfois
Manquer ta vérité:
Ce n'était pas ma faute,
C'était ma liberté.
Je te salue,
Homme Rouge,
Homme Rouge,
Homme Rouge,
Homme !
Tout au début,
Au commencement du monde,
le Grand-Père, le Grand Esprit,
celui qui a créé toutes les choses,
a d'abord dû séparer le ciel de la terre.
Venez ! Venez petits yeux,
dans vos petites maisons dans ma tête.
Venez petits yeux !