L'étude de l'esprit humain s'appelle, scientifiquement, la psychologie. Nous voilà donc ramené, par une autre voie à ce principe qui est l'âme de tous nos travaux, qui constitue le caractère propre et aussi le caractère national de notre philosophie, la rattache à Descartes et la sépare de toute philosophie étrangère, à savoir que la psychologie est le point de départ nécessaire dé toute saine philosophie, qu'elle seule introduit légitimement dans le sanctuaire de la métaphysique, et qu'elle fournit même à l'histoire sa plus sûre lumière.
La réflexion est à la conscience ce que le microscope est a la simple vue. Le microscope ne fait ni ne change les objets; mais en les examinant successivement sous toutes leurs faces; il les pénètre dans leurs profondeurs, et met à découvert leurs plus secrets caractères. Il en est de même de la réflexion : en s'ajoutant à la conscience, elle y éclaircit ce qui était obscur, elle y développe ce qui était enveloppé.
Tout ce qui se passe, en nous nous est attesté par la conscience, qui accompagne l'exercice de toutes nos facultés, et en est pour ainsi dire le retentissement intérieur, Et comme la connaissance naturelle est complexe et confuse, la conscience, qui en est le miroir, est à son tour très-peu distincte.
La morale sociale comme la morale privée repose sur l'utilité. La société est un contrat; elle ne se soutient qu'autant que les parties contractantes observent le contrat; et elles l'observent parce qu'elles ont intèrêt à l'observer.
La politique de Platon, c'est encore sa morale, transportée de la conscience dans la société. Il traite l'État comme l'individu, il lui assigne le même but, le bonheur dans le bien.