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EAN : 9781988130194
Linda Leith Éditions (01/09/2016)
4/5   3 notes
Résumé :
Irina a 24 ans, elle étudie la littérature et travaille comme serveuse chez Trois Brasseurs. Un jour, son destin sera complètement bouleversé par un journaliste qui prend sa photo pour la couverture d'un célèbre magazine. Soudainement propulsée au statut de cover-girl, elle se voit couronnée du titre de fille la plus sexy par un bataillon de soldats en Afghanistan. La lettre de Yannis, postée à Kandahar, va bientôt révéler la face cachée de la célébrité. Inspirées d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le dernier roman de Felicia Mihali s'inspire d'un fait divers. En 2007, le magazine MacLean's a fait apparaître sur sa page de couverture la photographie d'une étudiante. Cette parution a incité un sergent canadien à lui écrire depuis l'Afghanistan pour la complimenter sur sa beauté naturelle. le magazine a par la suite servi de relais à une correspondance entre la jeune femme et le soldat, jusqu'à la mort de ce dernier survenue peu après lors d'une attaque à la bombe.

Le roman de Mihali, originellement paru en 2012 sous le titre The Darling of Kandahar, effectue une mise en récit de cette correspondance. Celle-ci est narrée du point de vue de l'étudiante dont la vie se réduit à peu de choses: le divorce de ses parents, deux relations sans amour, ainsi que le souvenir des pièces qu'elle montait à l'école avec sa meilleure amie Marika.

La simplicité du schéma actantiel tend à aplanir ces drames de la vie quotidienne tout en favorisant les analogies entre différentes périodes historiques dont les ressemblances sont loin d'être évidentes. Ainsi, sous l'écriture blanche d'une narratrice qui déplore que la journaliste qui lui donne une entrevue de cover girl ne l'interroge que sur ses goûts alimentaires, sa couleur préférée et les adjectifs qu'elle utiliserait pour décrire sa personnalité, la fondation de Ville-Marie devient un leitmotiv sur l'arrière-plan duquel se dessine la destinée tragique du soldat Yannis, à qui la narratrice Irina regrettera d'avoir posé tant de questions sur son quotidien en temps de guerre, sans même songer à lui demander ce qui l'a poussé à partir en Afghanistan.

On devinera que le thème principal exploré par Mihali porte sur l'incommunicabilité qui régit les relations interpersonnelles, davantage que sur les malentendus que favorisent les rencontres en ligne. Cela implique que le questionnement qui sous-tend ce roman est de nature identitaire, car, si c'est par hasard que l'étudiante qui a inspiré la Bien-aimée de Kandahar était, comme Mihali, d'origine roumaine, il n'est pas anodin que cette auteure en ait fait, à son instar, une spécialiste de la littérature postcoloniale.

Le récit permet de mettre en évidence le fait que ces difficultés à communiquer efficacement sa pensée proviennent d'une dichotomie entre un sentiment que l'on se forge de sa propre identité, laquelle relève le plus souvent de l'ordre de l'implicite, et l'image que l'on en projette. Et cependant, il serait vain de séparer tout à fait ces deux instances dans la mesure où l'image que l'on projette ne cesse de modifier notre vie intérieure, puisqu'un individu ne représente en fin de compte qu'un «amas de connexions avec [ses] semblables».

On comprendra alors la détresse qu'elle ressent face aux questions de la journaliste du magazine qui fera d'elle une cover girl. Plutôt que de lui demander d'expliquer ce que représentaient les Versets sataniques de Salman Rushdie pour le paradigme littéraire de la fin du 20e siècle, ou encore sur les fantasmes infantiles qui la poussaient à incarner le rôle de Jeanne Mance, tandis que Marika incarnait celui de Maisonneuve; celle-ci l'a contrainte à décrire son identité à partir de questions futiles auxquelles elle-même ne connaissait pas la réponse.
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Très consterné par la lecture de ce roman, présenté et titré comme une histoire d'amour. Je la cherche encore. le livre s'apparente plus à un collage parfois chaotique d'opinions sur des sujets divers, sans trop de connections entre eux. Une écriture très sage, appliquée, au premier dégrée, qui offre une voix unique malgré deux interlocuteurs, un peu comme un marionnettiste conversant avec sa poupée.
Les observations sont rarement pertinentes, c'est souvent du déjà vu et entendu. Beaucoup de name-dropping, une intrigue inexistante, des personnages inaboutis. Dommage, j'aurais tant souhaité aimer ce livre.
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Amour et guerre. Des sujets tabous. L'histoire de la fondation de Montréal dans un intermezzo romanesque avec la guerre en Afghanistan. Un roman qui nous apprend à penser à la dimension humaine des conflits internationaux qu'on oublie souvent, confortablement installés devant la télévision.
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Un roman à lire comme fête littéraire des rencontres qu'il permet !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mon dilemme n’était que la révolte des débuts, lorsque l’être humain garde encore les mille possibilités de son parcours terrestre. […] « Imagine-toi que tu pourrais vivre en neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf autres endroits et être neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf autres personnes. Pour le moment, tu n’es qu’une fille des parents divorcés, en provenance du pays de Dracula, étudiante et travailleuse saisonnière dans une manufacture d’étuis. Comment connaître les autres options évanouies ?
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Oui, la routine de chaque individu est intéressante, car même s’il répète dans les moindres détails la vie de son semblable, il reste un exemplaire unique dans le cycle du monde. L’alchimie qui se passe dans son esprit, en reproduisant les mêmes actes que le commun des mortels pour se nourrir ou faire l’amour, demeure un processus unique.
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La célébrité est problématique lorsqu’on n’a pas lutté pour l’obtenir, qu’on n’y a jamais rêvé. La célébrité vaut la peine d’être vécue quand on a un certain entourage et une grande famille qui s’intéressent à nous et à nos exploits. Lorsqu’on vit dans l’anonymat, à quoi pourrait bien servir la notoriété, sinon à nous créer des ennuis ?
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J'aimerais bien trouver les bons mots pour te parler de l'Afghanistan. Mais tout comme avant, ce pays reste pour nous une fiction. Et le risque de décrire une fiction est d'en créer une autre. C'est peut-être l'explication de nos échecs. Nous essayons de mettre ensemble deux fictions qui fonctionnent différemment.
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Pensez-vous, tout comme moi, qu'on a besoin de pu de mots pour décrire l'horreur ? La douleur est impossible à supporter, même lorsqu'on la décrit.
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Video de Felicia Mihali (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Felicia Mihali
#SalonDuLivreDeMontreal #slm2022 Felicia Mihali présente La bigame
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