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EAN : 9782070749348
320 pages
Gallimard (19/09/1998)
3/5   3 notes
Résumé :
Que font exactement les sciences humaines ? La philosophie veut rendre les raisons dernières de la pensée, voire de ses antinomies ; l'historien, dire ce que furent réellement les situations et les actions ; la sociologie, expliquer le jeu des intentions des acteurs et des contraintes collectives ; l'économie, dévoiler les mécanismes autonomes de la production et de l'échange. Tous, à leur manière, tiennent pour acquise la réalité objective de leurs objets. Aucune n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pour Searle, le monde est une réalité physico-chimique - après seulement vient la conscience. Il oppose les faits bruts (nés de la "matière brute") aux faits sociaux (qui implique l'intentionnalité collective) et aux faits institutionnels (quand les faits sociaux sont reconnus publiquement). L'intentionnalité collective est une sorte de consensus qui s'obtient de lui-même sans échange ni communication ; une sorte d'évidence qui s'impose et que tout le monde adopte "par soi-même", une sorte de visée commune non partagée. C'est ainsi que l'intentionnalité commune est sans conscience.

En d'autres termes, la réalité sociale se crée d'elle-même, sans personne ni même sans conscience. L'intentionnalité collective se remarque à la possibilité de dire que "X est compté comme Y dans le contexte C". Par exemple, ce morceau de papier est compté comme argent dans le contexte "Etats-Unis". il suffit de le croire pour que cela soit vrai. Cela est possible car l'intentionnalité collective se résume à une structure de base qui est "Nous acceptons (S a le pouvoir (S fait A))" ; cette structure est valable et le fait social correspondant existe même si personne ne la prononce. de toute façon le "nous" n'est pas un ensemble de "je", mais un "nous" formulé indépendamment par chaque individu (sous une influence inconnue).
C'est ainsi que se construit la réalité sociale : par elle-même, et lorsque les faits sociaux sont reconnus et révélés ("conscientisés"), ils deviennent des faits institutionnels.

Cette conception est évidemment inspirée par le réalisme, la logique, le refus du sujet et vise à suggérer des conventions qui feraient consensus pour consolider une réalité observée. On se demande cependant comment on "observe" le "nous acceptons" et pourquoi son institutionnalisation devrait se faire par elle-même, sans engagement des "sociétaires". On se demande aussi pourquoi, si tout est si naturel, les "réalités sociales" diffèrent selon les ensembles politico-culturels sur la Terre. On se demande enfin si l'instauration d'un consensus inconscient de type "nous acceptons que" (un "arrière plan" pour Searle) ne pourrait pas prendre sa source dans une intention singulière d'amener ce consensus, ces "pratiques". Cette possibilité n'est pas discutée. L'instauration de consensus s'applique par ailleurs prioritairement à l'argent et au base-ball et il n'est jamais question des règles qui mettent en places ces règles, de la possibilité, consciemment, volontairement, intentionnellement, de remettre en cause les règles et normes existantes. Sujet et autorité disparaissent ; il ne reste que l'évidence de la nature qui développe toute seule l'évidence de sa téléologie (qui n'est étonnamment pas interrogée).
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Comment passe-t-on de la réalité physique à la réalité sociale ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que la réalité ? Et s'il y a une réalité, quel accès y avons-nous ? Ce que nous appelons réalité n'est-il pas une construction de notre esprit ? John Searle propose une réponse à toutes ces questions (et à bien d'autres). Premier axiome : il y a une réalité en dehors de notre esprit. Même si jamais personne n'avait pensé ou dit qu'il y a de la glace et de la neige au sommet du mont Everest, il y aurait quand même de la glace et de la neige au sommet du mont Everest. C'est une réalité indépendante de nous. Deuxième idée (mon résumé n'a rien de systématique, je suis très loin d'avoir dans ma tête littéraire la rigueur des philosophes analytiques et ne suis pas certain d'avoir compris) : la réalité sociale, qui dépend de nous, est construite par notre langage, elle est instituée par nos mots, soit par l'acte de langage performatif (« je vous déclare mari et femme »), soit par d'autres énoncés émis collectivement. Bref (je simplifie à outrance), notre réalité sociale, c'est nous – reste à définir ce nous – qui la créons à partir de la réalité physique. Tout est affaire de relations humaines, c'est-à-dire de pouvoir. Bref, notre réalité sociale n'est pas près de devenir égalitaire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Notre but est d'assimiler la réalité sociale à notre ontologie fondamentale, celle que nous tracent la physique, la chimie et la biologie.
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Considérons par exemple une tribu primitive qui se met à construire un mur autour de son territoire.
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Video de John Rogers Searle (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Rogers Searle
In this clip, philosopher John Searle discusses his approach to the mind-body problem known as "biological naturalism." Searle believes that neither dualism nor materialism can adequately account for consciousness, but that the mind can still be studied as a purely biological phenomena.
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