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EAN : SIE260203_154
Editions Traditionnelles (30/11/-1)
4.5/5   7 notes
Résumé :
La source primordiale et traditionnelle de toute la connaissance dont l’humanité est tributaire, est extirpée des limbes orientales où elle était enfouie, et présentée par Matgioi, penseur taoiste français, sous la forme d’un travail divisé en trois parties :
La Voie métaphysique - La Voie rationnelle – La Voie sociale .
La première, notre actuel sujet d’étude, expose d’abord les principes de la Tradition, et son mouvement philosophique et cosmogoniq... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Individualité et Personnalité : états divers, qui ne sont pas du même plan, qui n’ont point la même organisation, la même existence, et dont le second est supérieur au premier de toute la supériorité que l’éternité a sur le temps : termes dont, cependant, une habitude fâcheuse a fait des synonymes, ou en tout cas des analogues, et dont la confusion a créé, dans les raisonnements scientifiques et l’imagination populaire, les plus détestables erreurs : quand nous saurons que la personne est la source de tous les individus successifs qui ont représenté la force de cohésion dont nous parlions tout à l’heure, nous comprendrons comment s’harmonisent et s’arrangent des propositions et des systèmes tout entiers, qui paraissent adverses, à la suite d’un défaut de définition, ou d’une confusion d’objets.

L’individualité est, en apparence, la personnalité considérée dans un cycle ; en réalité, elle n’est pas même cela ; car la personnalité existe tout entière en dehors de l’individu, et n’est affectée ni par sa naissance, ni par sa mort, ni par aucun de ses changements à l’intérieur du cycle. Exactement, l’individualité est la résultante de l’effort de la personnalité sur un composé, sur un composé humain, par exemple. En conséquence, l’individualité est absolument liée au composé, et se transforme avec lui ; la personnalité subsiste, toujours semblable à elle-même.

Ainsi l’individu humain, qui est le résultat des influences physiologiques et psychologiques des éléments du composé humain les uns sur les autres, l’individu humain apparaît, se développe et disparaît, en même temps que le composé dont il est l’expression. La personnalité, tant qu’elle s’exerce sur le composé, se nomme la personnalité humaine ; mais ce n’est qu’un avatar, qu’une mesure temporaire de sa valeur : elle s’applique aujourd’hui au composé humain, hier au composé qui l’a précédé, demain au composé qui le suivra ; et elle est toujours semblable à elle-même, car la nature et les déterminantes d’une force sont indépendantes de son point d’application. L’individu est donc protéique et contingent : la personnalité est immortelle : et elle contient l’indéfinie succession des individus.

Nous voyons donc clairement maintenant de quoi se compose la « personnalité humaine », parcelle de la personnalité universelle. Elle se compose d’un agrégat humain, qui constitue l’individu ; elle se compose aussi des mouvements générés entre eux par le rapprochement des éléments de l’individu ; elle se compose enfin des mouvements que la personnalité imprime, dans son effort de cohésion sur l’individu.

On peut, par une acceptable analogie, inférer que, de cette trinité humaine, le premier terme correspond au corps, le second à l’âme, le troisième à l’esprit, non pas, bien entendu dans leur essence, mais dans leur manifestation. Mais il ne faudrait pas, sous peine d’erreur, pousser trop loin les conséquences de cette analogie, faite surtout dans un but de simplification, et puis ne pas créer de nouvelles catégories.

Par ainsi se trouve éclaircie, prouvée, et vengée de toutes ses injures, la loi bouddhique et pythagoricienne des Renaissances, que beaucoup de ses adeptes mêmes interprétèrent médiocrement. Il ne faut point l’entendre des individus, car elle est contraire à leur condition : il faut l’entendre de la personnalité, qui, un individu (c’est-à-dire un champ d’action et d’effort) disparu, se saisit d’un autre individu, c’est-à-dire qui, un individu mort, renaît dans un autre individu. Notons que le choix de l’individu est tel, qu’il satisfait toujours aux quatre lois primordiales d’activité, de liberté, d’harmonie et de bien, et qu’ainsi la métempsychose animale apparaît, ici aussi, comme un ridicule contre-sens et une barbarie véritable. Et ainsi la personnalité – qui à un moment donné fut, est, ou sera la personnalité humaine, suivant le moment des cycles que l’on considère – ira d’existences en existences jusqu’à « la réintégration dans l’existence suprême, en Dieu ». Nulle part mieux qu’ici, pour démontrer comment, lorsqu’on s’est mis d’accord sur les définitions, il n’est qu’une seule manière de dire la vérité, nulle part ne sera mieux placée cette phrase que je souligne à dessein, phrase d’un occultiste qui fut exclusivement occidental, mon cher ami et frère Stanislas de Guaita.

C’est dans cette immutabilité de la personne que se satisfait notre vague désir d’infini ; c’est en elle que doit se confier la beaucoup plus précise affection que nous avons pour nous-mêmes, à travers nos semblables : elle nous suffira, si nous savons sublimiser ces affections, et nous détacher nous-mêmes des aspirations inférieures, qui sont trop lourdes pour nous suivre dans l’ascension indéfinie de l’hélice évolutive. C’est elle qui est dans le christianisme, l’immortalité de l’âme. C’est elle qui est, à la fois, le témoin et le gage de notre éternité.
(...)
La personnalité – nous l’avons vu – subsiste : et elle subsiste, augmentée et perfectionnée à travers les existences qu’elle a parcourues et les individualités qu’elle a animées ; elle est augmentée de son propre effort, que l’individualité où elle s’est efforcée lui rend au moment de sa dissociation. Et ce bagage que la personnalité emporte avec soi dans d’autres cycles, c’est l’héritage sacré de nos idées, de nos conceptions, de nos labeurs et de nos souffrances. Et comme, pour s’individualiser de nouveau, la personnalité monte d’un degré, ce n’est pas là encore que gît le regret.

Mais nous avons montré que le composé humain comprenait encore les mouvements causés par la mise en présence de ses éléments entre eux, et de la somme de ses éléments vis à vis de sa personnalité.

Ce sont là – non pas ses idées, qui sont les filles de sa personnalité et de la volonté du ciel. Ce sont là ses impressions, ses affections, en un mot ses sentiments d’homme. La personnalité les emportera-t-elle ? Non, puisqu’ils furent de l’homme. Les retrouverons-nous un jour ? les ressentirons-nous pareillement ailleurs ? Non. Il faudrait, pour cela, retrouver tous les éléments constitutifs de ces impressions, c’est-à-dire les éléments du composé humain, associés de même façon, avec les mêmes coefficients : c’est-à-dire qu’il faudrait retrouver, dans un autre cycle, la caractéristique du cycle humain. Voilà qui est impossible. Certains éléments humains se retrouveront, mais point tous, et point de même valeur ; ils n’influeront donc plus de la même façon les uns sur les autres ; et la personnalité ne s’efforcera plus sur eux avec les mêmes résultats. Les « Sentiments de l’homme » sont donc spéciaux à l’homme et disparaissent avec lui. Et tandis que son corps s’en revient à la matière pour entrer dans un autre courant des formes, tandis que son esprit inaltérable conduit la personnalité dans son ascension, son âme, qui est la plus ténue, si l’on veut, des matières, mais qui est matière, au dire même des princes de l’Église catholique, son âme s’évanouit dans le monde psychique, dans l’éther des vibrations, dans le domaine des forces errantes, que nous connaissons encore si mal, mais dont on sait cependant aujourd’hui que l’énergie réduite est littéralement astrale. Cela, qui était la caractéristique animique de l’homme, nous ne le retrouverons jamais.
(...)
Ainsi les personnalités, qui, à travers telles individualisations, se rapprochèrent au cours des cycles, se rapprochent à chaque instant davantage : ces unions terrestres, de quelque nom qu’on les nomme, que nous craignons que la mort ne dissolve, se resserrent à travers les modifications, à mesure que nos éléments se perfectionnent ; de telle sorte que, – et bien que les liens humains nous semblent étroits, – nous sommes ici plus éloignés les uns des autres, que nous ne le serons jamais dans les cycles futurs. Notre âpre et sévère logique nous conduit donc à un résultat inévitable, qui satisfait la sentimentalité, débarrassée bien entendu de son égoïsme natif, mieux que toutes les rêveries et toutes les mysticités. Les affinités que nous constatons dans le milieu humain sont le résumé des efforts d’autres cycles qui précédèrent le nôtre ; elles sont, de même, la préparation et la promesse de liens plus étroits et désintéressés entre ceux-là même qui les formèrent, et en firent des modes de leur personnalité. Ainsi les idées pures, ceux qui les conçurent, ceux qui les provoquèrent, et qui s’adorèrent en elles, tous, sublimisés et enlevés par le courant de l’Évolution bienfaisante, nous montons, éternellement réunis, dans l’Universel. (chapitre VIII)
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Ces monuments ont été écrits, ou dessinés, ou sculptés, sur le « Toit du Monde », berceau unique de l’humanité, à l’aide de signes que toute l’humanité comprenait, avant qu’elle se fût divisée par des migrations diverses, et qu’elle eût ainsi perdu la conscience de sa totalité. Ce qu’est cette écriture unique, on ne le saura sans doute jamais qu’à l’aide d’approximatives appréciations ; car un paléographe ne reconstruira pas une écriture au moyen d’un jambage, comme Cuvier reconstruisait un mammouth au moyen d’une jambe. Mais c’est de cette écriture unique que découlent, à des époques concordantes, et par des procédés de déformations parallèles, les hiérogrammes Chinois et les hiéroglyphes Chaldéens (ou suméro-acadiens). Il est possible toutefois de déterminer les influences, toutes physiques, qui présidèrent à ces déformations.

Sur ce Pamir, qui fut notre commun berceau, une même langue, une même graphie, toutes deux perdues, régnaient. Un jour, soit qu’un cataclysme ait amené sur ces altitudes le froid qui y règne aujourd’hui, soit que, à force de se pencher sur le bord rugueux des plateaux, la race humaine ait pris le vertige des plaines inconnues, un jour vint où les hommes, par les fleuves qui prenaient naissance aux plateaux primitifs, descendirent aux niveaux inférieurs. Ainsi ceux du Sud, les futurs Rouges, par le Dzangbo et le Sindh, ainsi ceux de l’Ouest, les futurs Blancs, par le Syr et l’Amou, ainsi ceux de l’Est, les futurs Jaunes, par le Hoangho et le Yangtzé, tous, sans regarder en arrière, quittèrent la montagne ancestrale qui fut le nombril du monde. Parmi eux, les vieillards et les savants emportèrent la Sagesse et la Tradition.

Or, sur les rives fertiles des fleuves, sous le bénévole et chaud soleil de l’Extrême-Orient, les peuples de l’Est, policés peu à peu, trouvèrent le bac-chi (cay gio, phaong-moc), des fibres duquel ils tirèrent un papier fin, souple, et des pinceaux plus doux que la soie, merveilleux instruments entre leurs doigts agiles d’ouvriers artistes. Par ces moyens subtils de transmission, les linéaments primitifs prirent la figure de dessins agrémentés de pleins et de déliés, sous la légèreté du pinceau et l’habileté de la main.

Or, dans les espaces tortueux qui s’étendent à l’ouest des Thianshan, sous le soleil dévorant des Mésopotamies, les peuples trouvèrent à la surface du sol les granits, les diorites, les marbres, les pierres brillantes et dures, qui, amoncelées en remparts, assirent sur des bases presque indestructibles les monuments de la puissance et de la science Chaldéennes. Alors, saisissant le marteau, les peuples de cet Orient taillèrent, à l’aide de pointes d’acier, les caractères primitifs, qui, s’enlevant au ciseau sur la surface des marbres, s’étoilèrent en triangles aigus, et s’allongèrent en lignes rigides.

Bientôt ces différences, dues seulement d’abord aux difficultés graphiques rencontrées dans la nature, entrèrent dans l’essence des hiéroglyphes, et constituèrent, par les déformations successives des caractères, au fur et à mesure des civilisations divergentes, des écritures dissemblables. Mais malgré tout, le caractère essentiel des représentations demeure le même ; l’esprit d’un synthétique reconstitue le type primitif, et découvre, sous le voile des plus diverses apparences, le même signe hiéroglyphique, lumineux et triomphant. (chapitre II)
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