On a longtemps sous-estimé le mal-être de nos écoliers, heureusement nos pédagogues ont pallié à ce problème en pondant beaucoup de théories -parfois un peu invraisemblables - pour que nos élèves ne s'ennuient pas ou ne soient pas laissés de côté. On ne le répètera jamais assez : aller à l'école, là est la corvée moderne de nos enfants. Quant au fait de les obliger à osciller entre parents et enseignants : deux types de personnes cruelles qui donnent des ordres mais pas d'argent, n'en parlons pas (heureusement, Facebook permet de se plaindre publiquement, et une multitude d'amis compatissent à ce mal moderne).
Mais pendant ce temps, d'autres enfants ne vont pas à l'école parce qu'ils sont obligés d'aider leurs parents trop pauvres pour les nourrir. Et cette situation les expose à bien des dangers dont ils ne peuvent pas se plaindre.
Sans jouer les moralisateurs, cet ouvrage permet de prendre conscience de ce phénomène qui ne s'est pas arrêté avec Gavroche au 19ème siècle. Paradoxalement, si la mondialisation et l'enrichissement de certains pays a permis à nos populations d'avoir un niveau de vie confortable permettant de s'offrir des loisirs, ce même phénomène a permis à certaines pratiques de travail perdurer.
Avec des témoignages, des dates et explications sur les textes de loi concernant ce sujet, le livre de
Marc Hélary permettra on peut l'espérer de montrer aux enfants des pays occidentaux que , dans l'absolu, ils ne sont pas les plus malheureux du monde.
Heureusement, même si la réalité du travail des enfants semble tout droit venu d'un autre âge, l'ouvrage conclu sur une petite note d'espoir. Pourvu que cela continue ...