Extrait :
"L’ami, cet abri qui nous protège des intempéries, ce rayon de soleil qui nous réchauffe le cœur et qu’aucun nuage ne parvient à éclipser. L’amitié résiste, par la sincérité et le dévouement, à toutes les tempêtes des jours difficiles. Héroïque et solide, elle combat l’usure du temps, comme ce raboteux roc contre lequel se brisent les vagues déchaînées de l’océan sans jamais rien perdre de son aplomb. Et quand les aléas du destin nous entraînent dans des chutes funestes, l’ami nous aide à nous relever. Et quand le vertige de cette chute nous ôte la justesse de l’action et la logique du raisonnement, et nous plonge dans la cécité de l’égarement, l’ami nous prend par la main et nous guide tout au long du sombre corridor de notre désarroi vers la lumière. Nous lui tendons la main et jamais il ne la refuse."
La beauté du corps qui ne s’assortit pas avec celle de l’âme ressemble à ces maisons dont la façade a l’aspect d’un merveilleux palais et l’intérieur celui d’une pauvre chaumière. Nous y entrons avec une impression d’émerveillement et sortons avec un sentiment de déception et de dégoût parfois parce que si la jouissance des yeux ne dure qu’un instant, celle de l’âme est pérenne.
Qui que tu sois, viens te promener dans le jardin de la raison, cueillir la pépite de la sagesse, et sous l’ombre de l’arbre touffu de la vérité, méditer sur le sens de la vie, et emprunter au temps le recul de l’éternité...
L’amitié est une voix désintéressée qui parle pour deux. L’ami est ce puits sans fond où nous tempêtons nos secrets sans que jamais l’écho ne se fasse entendre dehors. Si nous sommes parfois incapables de tenir notre secret, l’ami, le vrai et le bon, est capable de le garder et même de l’oublier.
L’ami, cette rosée qui rafraîchit les bords altérés de notre cœur flétri, ce miroir où notre image flotte dans toute sa nudité. Il parle pour corriger et agit pour ajuster. S’abstenir de le faire est une offense à l’amitié.