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EAN : 9782848861449
346 pages
Lucien Souny (01/09/2007)
5/5   1 notes
Résumé :

Un matin de mars 1899, Luc, Joseph et Vincent quittent leur province pour monter à Paris travailler sue le chantier de l'Exposition universelle, sous la conduite du maître maçon Jean Augerolles. A peine âgés de 20 ans, ces trois vaillants jeunes gens espèrent trouver chacun corde à son arc, l'un comme tailleur de pierre, le second comme charpentier, le troisième comme forgeron. Bien encadrés, logés à l'Auberge des Compagnons du Devoir, ils découvrent t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jean-Marc DETE. le printemps des espérances.

Vous le savez, je suis adepte des romans du terroir. Je viens de faire une belle découverte et je désire la partager avec vous. Un véritable parcours initiatique pour ces jeunes creusois qui vont affronter leur avenir dans la capitale.

Dans ce récit, trois jeunes garçons, Vincent Mazuras, Luc Dubourg, Joseph Loubaud vont quitter leur Creuse natale pour tenter leur chance à Paris. L'un est forgeron, le second maçon, tailleur de pierre et le troisième charpentier. Il y a déjà eu un célèbre Joseph, charpentier !!!. En 1900, il faut une main d'oeuvre importante à Paris, car son exposition universelle va ouvrir et nécessite encore de nombreux travaux et dans tous les corps de métiers. Nous sommes en mars 1899. La capitale, est chronophage de travailleurs manuels pour réussir son pari et attirer des milliers de visiteurs pour honorer cette manifestation. Il faut montrer au monde entier notre savoir-faire. Et ces jeunes gens sont remplis d'espoir. La campagne ne peut nourrir tous ces êtres, il leur faut donc s'éloigner de leurs « charrières » afin de voler de leurs propres ailes. C'est la grande envolée des l'exode rural.

Conduit à Paris par le maître compagnon Jean Augerolles, résidant à Saint-Léonard-de-Noblat, après avoir parcouru plus de cinquante kilomètres à pied, ils prennent le train à la gare de Limoges pour atteindre leur destination et trouver un emploi. Ils sont hébergés à l'Auberge des Compagnons du Devoir, loge de Jean. L'importance du compagnonnage est mise en valeur et les relations amicales qui naissent au sein de ces corporations témoignent de la fraternité existante. L'hiver arrive et nos jeunes travailleurs rentrent au pays, pour une courte trêve. Ils ont des histoires à conter à leur famille, revoir les amis, leur faire partager leur quotidien parisien. Ils doivent faire un choix : rester en Creuse ou revenir à Paris ? Trouveront-ils leur place dans ce monde grouillant d'embûches ?

Dans cette narration, nous découvrons le parcours de nos ancêtres, les maçons de la Creuse, ceux qui ont construit les beaux immeubles haussmanniens, le métro, et bien sûr participé à la gloire apportée par l'Exposition universelle de 1900. Les idéaux politiques, la naissance des syndicats, en particulier la CGT ( Créé à Limoges le 23 septembre 1895), la modernisation , la mécanisation et l'explosion de tous les progrès grâce à la fée électricité ( Bourganeuf, première commune électrifiée en 1889) . Une belle description de ces temps où le travail nécessitait une très grande main d'oeuvre, des hommes forts, courageux. Les journées de travail étaient de 12h et pas de congés ; un seul jour de repos, le dimanche…. Nous assistons à l'explosion, l'extension de la capitale. Les confréries vont disparaître et les syndicats croître en puissance face au monde politique afin de défendre les ouvriers. Beaucoup de solidarité, de fraternité, d'entraide, de camaraderie, d'humilité,. C'est une belle page de l'histoire du pays et de nos ruraux qui ont participé à ce renouveau. Ce livre est bien écrit et témoigne d'une grande connaissance des faits de cette fin du XIXème et des débuts du XXème siècle. de la même veine que les livres de Jean-Guy SOUMY, avec sa trilogie sur les maçons creusois. Dans la narration de Jean-Marc DETRE, nous rencontrons plusieurs corps de métiers. Et nos jeunes héros vont connaître leurs premiers émois amoureux ; Je vous conseille cette lecture. Pour ma part, je vais lire d'autres ouvrages de cet auteur. Un bon écrivain régional qui met en valeur sa province et nos campagnes. Bonne lecture.
( 30/06/2023).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Vincent éteignit la lampe qu'il avait confectionné lui-même. Les autres l'entendirent qui disait que sa pile s'usait, qu'il faudrait en changer les éléments. Et Joseph se dit qu'il serait utile de changer les éléments de cette société qui voulait montrer au monde entier les fastes du progrès économique et scientifique, l'excellence de son évolution sociale, et qui laissait dans le pire des dénuements des femmes et des enfants. Il ne trouva pas facilement le sommeil. Il aurait voulu rêver, comme à son habitude, prendre clémence par la main et le mener à travers des près fleuris de sa campagne creusoise, mais le regard d'un enfant l'obsédait, apostrophait sans cesse sa conscience. Tout à coup, révolté de se complaire dans une réflexion fataliste, il ne trouva d'issue à ses contradictions que de se promettre, dès le lendemain, de retrouver ces pauvres et de les réconforter. Il fallait que maintenant chacun se mobilise pour accomplir une bonne action, pour parrainer le sauvetage d'un miséreux. A ce prix, on pouvait sauver l'humanité du désastre qu'occasionnait un insoutenable égoïsme.
page 172.
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- Alors les gamins, on a fait bonne route ?
- Oui maître Jean. Euh, bonjour maître Jean.
- Laisse les maîtres à leurs affaires, petit, et viens t'asseoir à ma table avec tes copains. Maître, c'est un titre pour la parade. Ouvriers, nous sommes égaux et unis par la fraternité du monde du travail.
page 22.
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