« Cet ouvrage nous emmène dans les aventures légendaires des pirates », nous promet le 4e de couverture. Très bien, voyons donc cela.
Tout d'abord le positif : les 6 chapitres de ce livre s'avalent assez vite, rien de compliqué, de pompeux, d'incompréhensible pour le profane que je suis en matière de navigation et de vocabulaire maritime. L'auteur balaye (rapidement) quelques idées reçues et nous fait suivre le parcours de certains des plus célèbres pirates/corsaires/flibustier/boucanier des Caraïbes surtout au XVIIe siècle. Vous retrouverez donc certains exploits du fameux Henry Morgan, de Sir
Francis Drake, du cruel (pour ne pas dire psychopathe) François l'Olonnais, Laurens de Graaf, Grammont qui se retrouve mousse après avoir tué un homme en duel à 14 ans (pour rappel aujourd'hui à 14 ans, on chasse des pokemons), etc.
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié le chapitre 5 qui tente avec assez de brio d'expliquer une bonne fois pour toutes ce qu'on ne comprend jamais sur un navire : l'agencement des gréements, ce qu'on appelle mât de misaine, la différence de navigation entre une voile carrée et une voile latine, etc. Pas mal de vocabulaire donc qui est fort appréciable dans ce type d'ouvrage.
Mais aussi quelques points noirs dans ce livre. Pour commencer, des fautes grossières (je sais, j'en fais, aussi, mais je n'ai pas la prétention de publier des bouquins). Un exemple ? Page 41 : « les Anglais s'emmêlent » au lieu des Anglais qui « s'en mêlent ». Je sais vu comme ça c'est pas évident, mais je vous assure que dans le contexte ma phrase est mieux. Une autre ? Page 143, en parlant de Henry Morgan « retournant en Jamaïque en tant que président de la Cour Suprême en 1675, il mourut là-bas en 1979 ». Je chipote ?
On regrettera aussi que l'auteur ne nous dise à aucun moment d'où viennent ses renseignements. On comprend qu'il en a basé une partie sur Exquemelin qui publie en 1686 une histoire des pirates et flibustiers aux Amériques, mais rien de plus que cela. Pas de bibliographie, pas de sources. Il nous apprend par exemple que la majorité des pirates étaient homosexuels. Certes, information intéressante, mais d'où vient-elle ? Un registre de bord qui indique l'orientation sexuelle ? Ça m'étonnerait. Des procès ? de la correspondance de pirates ? Ne serions-nous pas là, justement, dans un cliché de la marine qui mériterait plus d'explications ?
Enfin dernier point, l'agencement du livre qui me paraît un peu étrange. Cela peut paraître anecdotique, mais l'avant-dernier chapitre nous présente les embarcations… alors que celles-ci sont citées tout le long des chapitres précédents.
En résumé, une lecture distrayante, mais qui paraît mal documentée et qui laisse sur sa faim. Sa tombe bien… j'ai d'autres bouquins sur le sujet sous la main !