Né à Montauban, Ingres était le fils d’un artiste de valeur, à la fois sculpteur et peintre, musicien par surcroît. C’est même vers la musique que tout d’abord il dirigea son fils qui, devenu un jeune homme, se fit un soir applaudir, en jouant sur le violon un concerto de Yiotti. Mais, précédemment, ce fut comme petit musicien, dans la chapelle de l’évêque de Montauban, que se firent ses débuts. A huit ou neuf ans, il chanta avec succès, en compagnie de son père, le duo de la Fausse Magie, en présence de l’évêque et d’invités assez nombreux. Le petit chanteur, vu l’exiguïté de sa taille, avait été, dans cette circonstance, juché sur un haut tabouret.
Ces premières années avaient laissé la trace la plus agréable dans le souvenir d’Ingres. Il aimait Montauban, et forma, en 1838, le projet d’aller s’y établir. « Il souhaitait, disait-il, de se voir une bonne fois re-habitant de cette jolie ville, jouissant de son beau climat, et de tout ce que la nature y prodigue.»
Tout le monde a rendu justice à la compétence de Suvée comme professeur. Sur la place qu’il est digne d’occuper comme peintre, les critiques sont, également, à peu près d’accord. M. Mazé l’a défini un talent correct, consciencieux et froid. Siret loue la correction de son dessin, son imagination, sa facilité, et, en lui reconnaissant un goût supérieur à celui de son époque, le range parmi les réformateurs de l’art.