J'ai un avis très mitigé à propos de cet album. Sur le versant positif, il faudrait sûrement accorder du crédit à la beauté des illustrations. Un beau travail, fin et recherché sur le plan de la couleur et des lumières.
Le texte n'est pas non plus sans intérêt avec un vocabulaire et des tournures recherchés, sans être pour autant inaccessibles ou trop difficiles pour l'âge des enfants en question.
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Miki-ce qui ne va pas, alors Nastasia ?
- Et bien Nastasia trouve le scénario indigent de chez indigent. On croirait dur comme fer que le brave
Stephen Mackey s'est dit : " Bon, il faut que je ponde un album car mon porte-monnaie est vide, je n'ai vraiment aucune idée, mais j'ai un petit neveu qui m'a dit une fois qu'il aimait bien les histoires de pôle nord. Banco ! je vais parler du pôle nord. "
- Et pour y raconter quoi, Stephen ?
- Bah, qu'est-ce que j'en sais ? Ce sont les gosses qu'aiment le pôle nord, pas moi. Je dois bien réussir à trouver trois mots-clés, du genre : esquimau, ours, pingouin, non ?
- Certes, Stephen, certes, mais déjà, mettre des manchots avec des ours polaires, ça, c'est quelque chose de rédhibitoire. Vous verriez comme une absurdité, dans une histoire qui se passe sous nos latitudes de faire trois copains du genre : un lièvre, un renard et ... un casoar ! Ça vous choquerait, n'est-ce pas, ça vous paraîtrait absurde. Et pourtant, quand on met ensemble des espèces qui vivent aux antipodes de la planète, on trouve ça très bien.
NON ! Stephen ! Répète après moi : ours polaire = hémisphère nord ; manchot = hémisphère sud.
Hep ! T'en va pas comme ça Stephen, je n'ai pas fini. Ça s'appelle comment déjà ce machin qui vole pas et qui est pourtant un oiseau ? Un pin-quoi ? Non, Stephen, ça non plus ça ne marche pas, ou bien alors c'est à la traductrice
Françoise Varillon qu'il faut tirer les oreilles, car un manchot ce n'est pas un pingouin et réciproquement. Un pingouin, ça vit précisément dans l'hémisphère nord et ça vole.
Oui, ce genre d'approximations me sortent par les trous de nez. Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un livre pour enfant qu'on peut faire ça par dessus la jambe, et a fortiori puisque c'est destiné aux enfants il faut y mettre tout son soin, ce qui n'est pas le cas ici.
Que dire du scénario ultra fadasse où une petite fille veut illuminer un arbre (en pleine banquise, il y a UN arbre, ne cherchez pas l'erreur, tout va bien, c'est pour les enfants). Je croyais bêtement que cela allait être le prétexte à parler de l'énergie. Que nenni, c'est juste histoire de faire des pages.
Ensuite, il faut manger, alors, bien entendu on sort la canne à pêche (l'histoire ne précise pas quel genre de tronçonneuse il faut pour découper des mètres de glace et d'ailleurs, une fois le trou formé, la glace ne se priverait pas de reprendre, mais là encore, ne cherchez pas l'erreur, tout va bien, c'est pour les enfants.
Et qui mord à l'hameçon ? PAF ! Un narval, en plein dans la corne.
Miki se retrouve au bouillon, dans une eau polaire, je précise, mais ce n'est rien, c'est pour les enfants. Elle a le temps de tout visiter sous l'eau, bien évidemment sans respirer, mais c'est pour les enfants, on s'en fout, et qui va la sauver cette petit
Miki ? Je vous le donne en mille ! le véritable poulpe de Vingt Mille Lieues Sous Les Mers.
Bref, intérêt de l'histoire : néant. Crédibilité de l'histoire : néant (même pour un enfant, et c'est bien là tout le hic). Est-ce que ceci sera contrebalancé par les qualités d'écriture et d'illustration ? Ça, c'est à vous d'en décider et ce sera votre avis. le mien, je vous l'ai donné et il ne vaut sûrement pas grand-chose.