Oniriques Origines : Carnets de voyages

Le Soleil s’est couché depuis quelques minutes, et un croissant de Lune, paupière chaste baissée, recueille tendrement l’ardent regard de l’astre mâle dont la danse divine de derviche a pris fin pour nous. La Lune va maintenant passer dans les yeux des étoiles, à travers l’autre arène, celle de la nuit. Le Soleil ne la quittera jamais de son désir, et il apprendra d’elle ce que le bleu lui cache, ce que le déploiement des formes de la Terre ne lui dira jamais.

En ce sens, la cité (Venise) est autant mandala que dédale, car destinée à la dissolution dans l’eau, comme les imago mundi de sable ou de beurre que les moines tibétains construisent et puis détruisent dans les rivières, lorsqu’ils ont désormais en eux l’œuvre inscrite.

Quand on a parcouru toutes les latitudes, les longitudes, les altitudes, les océans et quelques platitudes, trouver l’intérieure amplitude, infinitude.

« Art » est écrit dans « Pétra » pour bien graver en nous que la merveille ne naît d’ailleurs que de nous-mêmes.