Los Angeles, 1949. L'âge d'or d'Hollywood.
Jean Spangler est une actrice de seconde zone. Elle rêve de devenir une star, à l'instar de Lana Turner ou de Rita Hayworth, mais pour l'instant, elle n'obtient que des rôles de figurantes ou de danseuses. Elle est belle pourtant, sexy même, avec ses jambes interminables et sa voix un peu rauque mais ça ne suffit pas: beaucoup d'appelés, peu d'élus... Une nuit, elle quitte son domicile pour se rendre en studio sur un tournage.
Personne ne la reverra jamais et l'enquête piétine avant de renoncer.
Gil Hopkins est un attaché de presse aux dents longues et très en vogue, c'est lui qui couvre l'affaire pour les studios et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est efficace jusqu'à ce jour de 1951 où une amie de la disparue le prend à parti et l'accuse d'avoir voulu étouffer l'affaire.
L'attaché de presse, peut-être sous le coup d'un sentiment de culpabilité, décide alors de reprendre l'enquête sans se douter de toute la boue qu'il s'apprête à remuer.
Derrière les paillettes et le champagne, Hollywood dissimule un tout autre visage, glaçant.
"L'
absente " est un roman noir dans la plus pure tradition et j'espérais un peu en m'y plongeant retrouver les délices de la plume d'un
James Ellroy ou plus encore l'atmosphère sombre et enfumé du "Faucon Maltais" ou du "Grand Sommeil", de ces films tortueux avec Humphrey Bogart, ses silences, sa voix rauque, ses cigarettes et sa flasque de whiskey frelaté.
A vrai dire, tout y est: l'enquêteur trouble et peu loquace, un peu brute; les femmes aux ongles peints d'écarlates troublantes et vénéneuses; les bas-fonds révélant les pires turpitudes; les secrets et la corruption; l'ombre de la mafia auxquels s'ajoute Hollywood.
Tout y est pour me plaire, oui.
Et pourtant, il m'a manqué quelque chose.
Après un début très prometteur, le roman s'essouffle un peu et s'embourbe. L'intrigue est convenue, sans surprise et son traitement oscillant entre immobilisme et bonds de géant la rend d'autant plus plate. Outre cette question de rythme et d'intrigue, j'ai été également heurtée par les dialogues. Je les ai trouvés faux, artificiels, dissonants et les personnages y perdent leur crédibilité. On n'y croit pas une seconde, ni en eux, ni en leurs conversations et cela nuit à l'ensemble du roman qui sans être aussi mortel qu'une dose d'arsenic ne me restera pas longtemps en mémoire.
N'est pas
Ellroy ou
Raymond Chandler qui veut, tant pis.
La prochaine fois, je retournerais là où sont fauchés les dahlias noirs.