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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vénéneux, capiteux , noir et élégant…

1954, Los Angeles.
Lora King vit avec son frère depuis le décès de leurs parents. Elle est enseignante dans une école de filles, il connait une ascension fulgurante dans son métier de policier. Elle prend soin de lui, il la protège et tout va pour le mieux , jusqu'au jour où , un accident de voiture impliquant une belle et sombre inconnue se finit par un mariage.
Alice devient alors, la belle- soeur de Lora qui part s'installer seule, dans un appartement… La jeune mariée s'investit corps et âme dans sa nouvelle vie, débordant d'énergie, et devient une parfaite maitresse de maison, cuisinant mieux que ses voisines, faisant les plus belles fêtes y invitant souvent ses anciens amis . Alice fascine, Alice séduit .
"[ Les collègues de Bill ] observent sa façon de marcher, de se déhancher, sans aucun désir de provoquer, mais en dégageant l'impression qu'elle en sait plus que toutes les autres. Une femme comme ça , semblent-ils penser, une femme comme ça a vécu".
" Bill, ils ont l'impression que, d'une certaine façon, derrière son visage à tomber par terre, elle ressemble plus aux femmes qu'ils croisent dans leur boulot, en patrouille(…)"
Et Lora aussi, observe Alice, qui ne ressemble pas aux autres gentilles épouses de policiers, Alice qui n'a pas de passé , pas de famille , juste de vieux "amis" .
Et Lora va faire plus qu'observer, elle va poser des questions et devenir l'Alice de la bibliothéque verte et passer ainsi, de l'autre côté du miroir ......
Fascination, jalousie, manipulation, dissimulation, répulsion s' entremêlent dans un ballet gentiment pervers .
Megan Abbott excelle dans le roman noir , elle excelle à distiller une ambiance mystérieuse, envoutante ( et poétique aussi parfois ). Cette auteur écrit divinement bien, ses descriptions installent des atmosphères cinématographiques.
Son Los Angeles de 1954 me parle, j'imagine des vêtements, des coiffures, des motels miteux , une bande son ; Red room lounge devient un film , ou un tableau de Hopper…
Megan Abbott doit beaucoup aimer le cinéma , c'est dommage que le cinéma ne se soit pas encore intéressé à son oeuvre… Etonnant …
Le titre original " colle " beaucoup mieux à ce roman, "Die a little " (tiré d'un morceau de Gershwin ).
On meurt toujours un peu, on laisse toujours un peu de soi lorsqu'on s'approche un peu trop prés des ténèbres...
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Die A Little
Traduction : Jean Esch

ISBN : 9782253151516

Il s'agit du premier roman publié par l'auteur. Et l'on y retrouve la "patte" qui fait de cette femme un écrivain de romans noirs d'une rare intensité. du coup, je vais me relire "Vilaines Filles" et même "La Fin de l'Innocence" : vous connaissez mon refrain, peut-être, la première fois que je les ai parcourus, n'était-ce pas la bonne heure pour eux.

Pour "Die A Little" - j'adore le titre original ;o) - c'était le moment, c'est sûr. Au départ, un frère et une soeur, Bill et Lora King. Ils ont toujours été très proches, tant dans leur enfance que durant leur adolescence et même quand a sonné pour eux l'heure de l'entrée dans l'âge adulte. Lui, en pleine préparation de son concours d'entrée dans la police et elle étudiant pour devenir enseignante, tous deux ont trouvé tout naturel d'emménager à L. A. dans le même appartement. Sans l'être vraiment, ils agissent un peu l'un envers l'autre comme le feraient de parfaits jumeaux.

Un jour, lors d'une aventure un peu rocambolesque, débarque dans leur vie Alice Steele, une jeune femme qui ne semble pas avoir de passé - en tous cas, son enfance fut certainement très différente de celle des King - qui est belle sans l'être et qui se trouve à l'aise dans n'importe quelle situation. Si l'on prend un par un les détails de sa personne, elle est maigrichonne et banale, voire laide. L'ensemble réuni, quand elle le fait bouger, rire, parler, chanter, fait d'elle une vraie beauté dotée de ce glamour que portent aux nues les films hollywoodiens. Bill est vite conquis. Sa soeur, moins facilement même si Alice la fascine, comme elle fascine tant de gens. Mais Bill est heureux et Alice, nullement hostile : n'est-ce pas ce qui compte ?

Ainsi s'écoulent les premiers temps d'un mariage-modèle. Et puis, peu à peu, Lora se met à enregistre les petits détails qui ne vont pas, ces petits plis qui marquent une robe parfaite là où ils ne devraient pas, ces taches infimes qui parsemaient si souvent les robes des vedettes de l'écran que retouchait Alice quand elle était costumière et que le studio finissait par céder gratis à ses employées parce qu'elles étaient trop usées, ou trop rêches, ou pas assez ceci, ou trop cela pour les stars ...

Alice a un passé. Comme tout le monde . Dans la jungle hollywoodienne, dans la jungle urbaine en général, ce n'est pas une tare : c'est pratiquement une nécessité . La première idée qu'on se fait, c'est que, en épousant Bill, Alice, comme toute jeune femme ayant un passé, cherchait à échapper à celui-ci. Là non plus, il n'y a pas grand mal à cela : c'est humain. Mais tout s'effondre lorsque, à la fin, le lecteur se rend compte, par les yeux et la voix de Lora, que la jeune femme rêvait en fait d'avoir les deux : la vie exemplaire d'une maîtresse de maison incomparable et celle, plus douteuse et s'effaçant dans les brumes de l'alcool et des drogues, d'une prostituée hau-de-gamme qui avait pour point de chute le "Red Room Lounge."

Le beurre et l'argent du beurre, dirait-on en français ... Mais nous savons bien que c'est impossible. Enfin, disons que, si l'on y parvient un temps, ça finit toujours mal. Et comme nous sommes dans un roman noir, ça finira forcément mal.

Dans son genre, Megan Abbott sait poser une ambiance : résolument américaine, résolument glauque, fourmillante de questions et de silhouettes qu'on aperçoit ou qu'on entr'aperçoit, avec une bonne dose de violence mais décrite du point de vue de la femme (on n'est pas obligé d'écrire comme un homme pour évoquer la violence dans un roman noir : au contraire, le point de vue féminin constitue un changement intéressant et incite le lecteur - y compris le lecteur mâle - à cogiter pas mal ) et toujours le rappel que, en chacun de nous, peut (et doit) se dissimuler un "ange noir." A nous de le faire vivre ou de réprimer ses pulsions mensongères et extrémistes.

Mais justement, après la disparition de sa belle-soeur, disparition qui la met en principe à l'abri du monde interlope qu'elle continuait à fréquenter en cachette et où avaient fini par l'entraîner ses mensonges et ses manigances, Lora King pourra-t-elle réprimer encore longtemps l'essor de son propre "ange noir" ? ...

A lire. Surtout que les vacances seront bientôt là. Mais n'oubliez pas que Megan Abbott fait dans la subtilité et que chaque mot compte. ;o)
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Lora King, jeune enseignante, vit avec son frère Bill dans la maison familiale près de Los Angeles. Lorsque Bill se marie avec Alice, mystérieuse jeune femme au passé trouble, Lora est bientôt contrainte de déménager. Une rivalité s'installe alors entre les deux belles-soeurs, teintée de jalousie, de fascination et de tension.
Megan Abott est la plus prometteuse de auteurs de roman noir américain de sa génération. Souvent comparée à Raymond Chandler, elle a un vrai style ancré dans la tradition du Noir états-unien des années 50, avec, en plus, une petite touche de modernité qui transparait dans cette histoire, construite à l'opposé des clichés. En effet, ici, ce sont les femmes qui tiennent la vedette, qui sont les personnages forts du livre. Comme dans le titre précédent d'ailleurs. Un vrai palisir de lecture.
Lien : https://collectifpolar.com/
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👗 Megan Abbott est vraiment l'une de mes autrices favorites de série noire après ma lecture d'ADIEU GLORIA, où des femmes fortes etaient déjà confrontées à un milieu sordide régi par des hommes. RED ROOM LOUNGE ne fait pas exception avec des femmes vénéneuses, à la fois maitresses de leur destin et sous l'emprise d'hommes toxiques...

🚬 Lora, l'héroïne et la narratrice, raconte rétrospectivement les évènements tragiques qu'elle a vécu. L'histoire ne se dévoile qu'à partir du milieu du roman où on entre vraiment dans l'enquête policière menée par Lora, comme une detective privée. 💜

L'intrigue se déroule dans la banlieue de Los Angeles dans les années 50-60. Lora, enseignante respectée, vit avec son frère Bill, policier exemplaire et ultra protecteur envers elle. Ce duo fusionnel va croiser la route de l'enigmatique Alice, ancienne costumière à Hollywood, femme fatale et secrète qui va rapidement seduire Bill et l'épouser. 💍

🎭 Alice tente de.nouer une complicité avec sa belle-soeur qui reste perplexe et sur ses gardes. Lora comprend vite qu'Alice joue un jeu et que, derrière l'épouse dévouée multipliant les fêtes et les repas entre voisins, Alice.traîne derrière elle un lourd passé.

✨ Plusieurs indices vont mener Lora à enquêter. Très vite, elle rencontre Loïs, une amie d'enfance d'Alice, vulgaire et fragile, qui s'attire souvent des problèmes. Lora comprend très vite qu'Alice et Loïs partagent un passé sulfureux après avoir découvert une photo érotique des deux jeunes femmes chez Mike Standish, l'homme avec qui elle a une aventure et qu'Alice lui a justement présenté.

🍹 Il suffira d'une note anonyme accusant Alice et d'un carnet d'adresses appartenant au puissant proxénète Joe Avalon pour venir à bout des soupçons de Lora. Mais plusieurs morts suspectes vont mener Lora à s'investir pour déjouer Alice et confronter ses démons...

📚 RED ROOM LOUNGE est une lecture palpitante que j'ai découvert en gros caractères aux éditions A Vue d'oeil mais que vous pouvez lire aussi en poche. La fin du roman est vraiment exaltante et le suspens est à son comble. A lire avec un verre de whisky et du jazz dans les oreilles ! 🎷
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Un roman noir, sombre, et venimeux comme seules les femmes savent en produire. (Ce n'est pas une critique mes dames!) Une petite merveille vitriolée dont Megan Abbott a le secret !! J'ai adoré !!

Pour une critique plus poussée, voir mon blog ci-dessous.
Lien : http://www.petrus-blog.net/
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C'est un roman que l'on range dans la rubrique « policier » mais c'est plus dù à l'ambiance qu'à l'histoire.

Bill est policier, il rencontre Alice et l'épouse ; sa soeur, la narratrice apprend à connaître cette belle soeur qu'elle sent différente. Nous sommes dans les années 30, je pense, Alice a travaillé à Hollywood comme couturière, mais ces amies sont assez intrigantes ; Lora décide de fouiller dans la vie passé de sa belle soeur ; mais plus elle creuse et plus c'est inquiétant : Alice vient d'un milieu bien différent de celui de Lora et Bill…

C'est Lora qui nous raconte ses recherches, le lecteur est pris de curiosité, on devine mais sans réel certitude; en fait, c'est la façon dont les personnages vont réagir au fil des révélations qui créé cette ambiance de suspense.

J'ai bien aimé cette lecture, on est pris par cette atmosphère de mystère qui rode autour du personnage d'Alice.
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Passionnée, vibrante, sensuelle, la très belle Alice Steele fait une entrée fracassante dans la vie paisible que menaient Lora King et son frère Bill depuis la mort de leurs parents. Comme un magnifique caillou étincelant jeté dans un lac tranquille, sa présence va causer des remous considérables. Très vite, Bill et Alice se marient. Quelle chance pour une petite costumière des studios d'Hollywood d'épouser un jeune policier plein d'avenir ! Elle entreprend aussitôt de se transformer en parfaite maîtresse de maison des années 50 : toujours coquette, elle prépare de bons petits plats et organise de nombreuses soirées pour les amis de son mari. Séduite mais sur ses gardes, Lora va peu à peu découvrir de profondes zones d'ombre dans le passé d'Alice...et dans son présent. Comme son amie Loïs, mystérieuse et vulgaire, qui ne « cadre » pas avec le personnage de sa belle-soeur. A la fois révulsée et fascinée, Lora se laisse peu à peu glisser dans le monde glauque où évolue Alice, non sans y trouver un certain plaisir...Corruption, quête effrenée de plaisir, avidité, faux-semblants...la tension grimpe au fil de ce très grand roman noir, avant un dénouement époustouflant.
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