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J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une MC privilégiée. Deux titres étaient au choix. Celui-ci n'était pas mon préféré, à cause de l'histoire en elle même. Cette femme quittant tout pour son amant.

Je n'avais pas réalisé alors qu'il s'agissait d'une biographie d'une femme ayant vraiment existé. En effet, Frieda est celle qui a inspiré "L'amant de Lady Chatterley" de D.H. Lawrence. Je ne l'ai pas lu, mais ce roman est très connu.
Je pensais donc lire une variation de ce thème.

Mais c'est bien une biographie de Frieda von Richthofen que vous trouverez ici.

Ici, ce n'est pas tant l'amante que nous allons découvrir, mais la figure de la mère. Frieda en "s'enfuyant" avec Lawrence se trouve en effet privée de ses 3 enfants.

C'est un récit terrible et douloureux, qui pose de nombreuses questions. le récit est bien écrit, il alterne les voix de plusieurs personnages, nous permettant de découvrir les points de vue de chacun devant cette situation. On découvre cette femme, on découvre l'ambiance à Munich dans les années 1910, les idées révolutionnaires de Freud, la volonté d'échapper à toutes sortes de contraintes. Mais à quel prix ?!

L'autrice a réalisé de nombreuses recherches, et j'ai apprécié les annexes nous présentant les différents personnages du récit et son travail de recherche.
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J'ai eu un véritable coup de Coeur pour cette biographie de cette femme, cette mère qui fit scandale à son époque .
Ce livre est incroyablement bien documenté, il parvient à nous happer dès les premières pages.
On assiste au destin de cette jeune baronne allemande que rien ne préparait à choisir son amant à sa famille et ses 3 enfants qu'elle adore.
Elle devient la muse de D.H.Lawrence et la violence de leur passion va tout balayer sur son passage.
L'auteure a fait de cette biographie un véritable roman sensuel et captivant où l'on se prend à suivre avec envie le dilemme de Frieda: doit elle sacrifier ses 3 enfants afin de devenir elle-même ?
Un excellent moment de lecture
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En 1912, une jeune baronne allemande vivant à Nottingham commet l'irréparable : elle quitte son confortable foyer et ses trois adorables enfants pour vivre son amour. La décision de Frieda von Richthofen va donner naissance à l'un des plus grands scandales de son temps. Et sa relation avec D.H. Lawrence inspirera le très sulfureux roman L'Amant de lady Chatterley.
Inspiré d'une histoire vraie, Frieda raconte le destin d'une muse tout en cherchant les sentiments et les émotions complexes qui bouleversent une femme voulant être à la fois libre et mère.
Une sacrée découverte que cette histoire sulfureuse, un peu longue par moment pour moi. Frieda est en avance sur son époque grâce aux rencontres masculines qu'elle fait par le biais de ses soeurs.et elle va devoir apprendre à vivre avec. Elle va être tiraillée toute sa vie entre son amour inconditionnel pour ses enfants mais aussi sa volonté de rester une femme libre.
Livre historique mais biographique en même temps puisque l'on suit la vie intime de Frieda.
Le livre a un certain dynamisme car les points de vue s'alternent au fil des chapitres. Son histoire est surprenante, engagée et la plume d'A Abbs retranscrit parfaitement cela.
Un roman qui raconte à la fois la vie d'une femme tiraillée entre ses deux rôles tout en y mêlant avec intelligence et réalisme la condition féminine difficile de du début du 20è siècle. Un livre parfaitement et richement documenté qui m'a appris beaucoup avec lequel j'ai passé un bon moment mais avec un sentiment un peu indescriptible...Merci @agnes_chalnot pour cet envoi.
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Frieda von Richtthofen, baronne allemande, vivant à Nottingham avec son mari et se enfants ne savaient pas qu'elle était malheureuse jusqu'à la visite de sa soeur chez elle. Cette dernière lui renvoie sans ambages sa piètre condition et son manque d'ouverture au monde en tant que femme mariée. Ce qu'il lui faut selon elle : un amant et un bouillon de culture.
Alors Frieda s'interroge. Est-elle heureuse avec Ernest ? Est-elle épanouie dans sa vie de tous les jours ? Est-ce conforme à ce qu'elle avait souhaité ? Il est certain qu'une escapade à Munich effacera ses doutes et la ramènera auprès des siens ! Mais voilà, on n'échappe pas si facilement à sa nature profonde. Une fois arrivée auprès de ses soeurs, Frieda va découvrir une vie qui lui correspond et à laquelle elle a renoncé. Si le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder, cet adage va entraîner Frieda loin de ses repères et bouleverser sa vie à jamais. Dans les bras d'Otto, elle va découvrir la liberté. Celle du corps et de l'esprit. Et encore empreinte d'une foi en son mariage, elle va essayer d'ouvrir les yeux à son mari. Malgré ses tentatives de rapprochement, Ernest reste obstinément l'homme qu'il est. Pétri de conventions, adepte de la bienséance, ce dernier ne voit pas que sa femme lui échappe. Et c'est lors d'un déjeuner avec le jeune écrivain D. H Lawrence que tout bascule définitivement.
Frieda initie le jeune homme aux jeux de l'amour et de l'érotisme. Ce dernier embrasse la fibre révolutionnaire de son amante avec la ferveur de son génie. S'ensuit alors une histoire d'amour, étroitement liée à la création, qui fera tout perdre à Frieda. Séparée de ses enfants , elle renoncera à sa vie de mère pour son amant. Frieda se voudra libre mais s'enfermera dans le rôle de muse de l'auteur. C'est là tout le paradoxe de sa quête effrénée vers l'indépendance. Ce paradoxe des sentiments sera également exprimé par Ernest, ce mari si peu démonstratif qui laissera voir son amour pour elle dans cette haine farouche qu'il lui opposera.
Quoiqu'il en soit, découvrir Frieda fut pour moi une réelle surprise. Révolutionnaire dans sa façon de penser et d'agir, elle n'en reste pas moins un personnage rempli de mystère et qui parfois m'aura échappé dans ses raisonnements.
Les notes de l'auteur en fin de livre apporte au récit un réel bonus qui permet d'inscrire ce roman dans une part d'histoire de la littérature et qui aura eu pour moi le rôle de l'ancrer dans une vérité.
Merci à Babelio et aux éditions Pocket pour m'avoir permis de faire cette découverte.
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Libre Frieda

Quelle belle surprise ce roman !!!
Je ne lis que très peu de biographies, romancées ou non, à part celles de certains rois ou artistes.
Je ne suis pas non plus très friande de roman de vie. J'ai toujours préféré les univers très éloignés du quotidien.
A priori, Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley n'était pas pour moi.
D'autant plus que je n'ai jamais lu le moindre ouvrage de D.H. Lawrence (je ne sais pas trop pour quelle raison d'ailleurs - maintenant j'ai très envie de le lire).
Alors comment la muse de Lawrence a pu me séduire à ce point ?
La plume d'une part et l'héroïne surtout.

Incroyable Frieda...!
Je suis entrée en totale empathie avec cette femme.
Je l'ai comprise, je l'ai plaint, j'ai souffert avec elle, je me suis mise en colère pour elle.
Quelle femme !!! Quel courage !

Frieda von Richthofen, fille d'aristocrates allemands, a épousé Ernest Weekley, un professeur anglais.
Elle, si pleine de vie, s'ennuie avec cet homme puritain, totalement obsédé par l'étymologie et qui l'idéalise sans jamais la toucher.
Frieda trouve son bonheur auprès de ces 3 enfants qu'elle adore.
Pourtant un voyage à Munich, ville de la révolution sexuelle, va tout bouleverser pour la jeune femme.
Alors qu'elle se découvre elle-même, elle se demande comment elle va pouvoir rester dans ce mariage qui l'étouffe.
Puis ce sera la rencontre avec D.H. Lawrence...

La place de la femme dans la société n'est pas encore là où elle devrait être mais reconnaissons que les choses ont tout de même évolué. Merci à nos grand-mères qui se sont battues pour que nous n'ayons jamais à être dans la situation dramatique de Frieda.

Quel dilemme cette femme a-t-elle vécu.
Je suis en totale admiration devant celle qui a choisi la liberté, qui s'est battu pour ceux qu'elle aimait et qui, à maintes reprises, a été trahie et humiliée par les hommes mais qui a su garder la tête haute.
Incroyable, libre, merveilleuse Frieda !

La plume d'Annabel Abbs m'a totalement séduite.
En fait, j'ai oublié qu'il y avait une autrice derrière ce roman. J'ai été totalement happée par ce récit de vie, j'ai vu les personnages évoluer devant mes yeux, j'ai imaginé les décors.
J'ai adoré Frieda, j'ai dévoré son histoire et je ne l'oublierai pas de sitôt.

Je ne suis pas certaine d'avoir une très belle image de Lawrence après la lecture de ce roman mais il a clairement éveillé ma curiosité et je lirai au moins un des romans qui doit (presque) tout à Frieda.
Quant à la famille Weekley... Je vous laisse les découvrir... La grand-mère m'a de mon côté donné de l'urticaire...
Les repères historiques sont très intéressants à lire également. J'ai adoré savoir comment avait évolué la vie des enfants de Frieda et il est fou de constater qu'ils ont tous vécu très différemment les évènements.

Frieda, femme libre soumise aux lois des hommes, muse et même écrivaine d'une partie de l'oeuvre de Lawrence, mère aimante sacrifiée, torturée parce qu'elle a aimé et a été trahie...
Frieda est de ces rencontres que l'on n'oublie pas. Elle m'a bouleversée.
Bref, j'ai adoré !

Une véritable belle surprise et un roman que je recommande chaudement car il fait vivre de grandes émotions.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Frieda c'est une personne qui a réellement existé : née von Richthofen en Allemagne, elle s'est ensuite appelée Weekley et a vécu en Angleterre, puis elle devint Mrs Lawrence et suivit son nouvel époux dans ses pérégrinations européennes avant de mourir Ravagni, remariée une troisième fois, en Italie.
*
Mais Annabel Abbs, choisit d'intituler sa biographie romancée « Frieda » tout court pour s'intéresser à sa personnalité intrinsèque et pas à son personnage social. Et pourtant, le moteur de cette vie et l'intérêt du livre c'est la lutte de l'héroïne contre la société, le patriarcat et ses maris pour devenir ou rester elle-même.
*
L'autrice reprend dans ce livre des fragments de la correspondance réelle de Frieda, ses soeurs, son mari et ses amants pour le côté « biographie » et invente des dialogues qui sonnent juste et rendent le récit vivant et « romancé ». Nulle monotonie et pas de longs développements indigents non plus : à travers une narration polyphonique on l'on entend tour à tour au gré de courts chapitres Frieda, son premier mari Ernest et deux de ses trois enfants Monty et Barby (majoritairement son fils), la trajectoire de cette dernière est retracée.
On perçoit d'abord comment troisième fille d'un baron ruiné par ses dettes de jeu, elle a été élevée comme un garçon manqué par un père qui souhaitait avant tout avoir un héritier mâle, puis comment elle a cru faire un mariage d'amour malgré une mésalliance en épousant un professeur britannique fils de pasteur et pudibond qui l'idéalisait et lui refusait finalement toute dimension charnelle, glorifiant son côté madone et la surnommant « perce-neige ». Et enfin comment DH Lawrence la vampirisa pour en faire à la fois sa chose et sa muse, sa femme et sa mère tandis que son dernier mari - de douze ans plus jeune qu'elle - l'utilisa sans vergogne pour la sécurité financière qu'elle lui apportait… Au cours de son enfance et de ses deux premiers mariages, elle ne fut donc pas aimée pour elle-même mais pour l'image qu'on avait d'elle et pour le rôle auquel on voulait la cantonner ; le troisième mariage apparaissant encore plus terre à terre !
*
Le fil rouge de l'oeuvre c'est donc la lutte de Frieda contre cet emprisonnement. Elle trouvera l'une des clés de son émancipation à Munich en 1907, Abbs nous dépeint une société en pleine ébullition intellectuelle et révolution sexuelle. La sensualité intrinsèque de Frieda s'y épanouira grâce à son mentor Otto Gross et elle changera à jamais renâclant à retrouver les carcans d'une société anglaise étouffante, elle aussi fort bien décrite, où règnent les apparences, les convenances et la peur du qu'en dira-t-on. Son « épiphanie » donne d'ailleurs lieu à de très belles pages sur l'éveil des sens dans la nature et en particulier dans la forêt de Sherwood …
*
L'autrice accentue cette (r)évolution en transformant certains événements biographiques comme elle s'en explique dans la postface. Elle tord aussi le cou à l'idée reçue que Frieda aurait abandonné ses enfants pour s'enfuir avec son amant. Elle la dépeint avant tout comme une mère aimante mais broyée par les lois de l'époque et victime d'une machination de son amant qui envoya une lettre d'aveu à son mari à son insu ce qui provoqua l'ire du cocu, la déchéance de ses droits maternels et le déchirement de l'héroïne qui se voulait femme et mère avant d'être femme de …
*
Ainsi, on n'a pas seulement une biographie linéaire et documentée (même si cet aspect est présent comme en atteste la longue bibliographie en fin de volume et les notices biographiques des différents protagonistes) mais une véritable réflexion sur la place de la femme en cette Belle époque qui ne l'est pas tant que cela. Ceci sans manichéisme puisqu'on entend aussi d'autres points de vue et que le désespoir du mari bafoué (victime lui aussi de cette société corsetée finalement) est déchirant comme le manque qu'éprouvent les enfants. L'oeuvre est enfin passionnante par la biographie en creux qu'elle nous donne du romancier TH Lawrence - même s'il ne s'en sort nullement avec les honneurs - et l'éclairage nouveau qu'elle nous donne sur ses oeuvres …
*
Malgré ses 500 pages, ce roman se lit d'une traite. Il faut aussi saluer le travail de la traductrice, Anne-Caroline Grillot qui retranscrit bien la fluidité de l'écriture et les synesthésies sensuelles. Un grand merci à Babelio et à Pocket pour m'avoir fait découvrir ce beau livre qui me donne désormais envie de lire les oeuvres de Lawrence inspirées par Frieda.

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Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du roman Frieda : La véritable Lady Chatterley par l'autrice allemande Annabel Abbs. Je remercie infiniment les éditions Hervé Chopin pour ce sublime envoi.

Pour être tout à fait honnête avec vous, je n'ai jamais lu ce grand classique de la littérature anglo-saxonne à la réputation sulfureuse qu'est L'Amant de Lady Chatterley, et très sincèrement, je ne sais pas si je me plongerai dans ses pages au parfum de scandale (à tout le moins pour l'époque - et encore...) un jour. Quoique, je serais curieuse de découvrir la vision probablement idéalisée que l'auteur D.H. Lawrence pouvait avoir de sa relation indubitablement tumultueuse avec la baronne von Richthofen qui est justement le sujet central de cette biographie romancée signée Annabel Abbs.

Pourquoi ne suis-je pas tentée plus que ça de découvrir l'oeuvre du prolifique écrivain qu'était D. H. Lawrence alors que l'autrice nous encourage fortement à le faire tout au long du récit ? Tout simplement parce que je n'ai pas supporté le caractère de ce dernier tel qu'Annabel Abbs nous le dépeint non sans sincérité, je n'en doute pas. Possessif, jaloux, hypocrite, colérique, la version fictionnelle de D.H. Lawrence avait tout pour me dégoûter et me faire en outre oublier la qualité de sa plume et la beauté de ses idéaux, ce qu'Annabel Abbs se permet ingénieusement de rappeler à notre bon souvenir au début de chacune des parties de l'intrigue.

Plus embêtant, l'ascendant que possède Lawrence sur Frieda, la toxicité (à mon sens) des sentiments qu'il éprouve à son égard m'a laissé un goût fort amer en bouche une fois que j'eus refermé ce livre et m'a ainsi empêcher d'apprécier ce dernier à sa juste valeur. Il ne manque pourtant certainement pas de qualités qui auraient pu le racheter à mes yeux, à savoir une plume extrêmement fluide, belle, agréable à lire, facile d'accès sans être pour autant trop simpliste et une multiplicité des points de vue qui permet de mieux comprendre la mentalité de ce début XXe siècle dans lequel Frieda vit et les regards divers que l'on pouvait alors porter sur cette dernière entre autres choses. Mais surtout, ce roman détient un atout imparable pour définitivement nous séduire, j'ai nommé Frieda, personnage éponyme de cette intrigue ; une héroïne forte, singulière, visionnaire pour son temps, tout ce qu'il y a de plus touchante, qui était parvenue à assumer sa sexualité, sa double nature en tant que mère et épouse.

En clair, Frieda, c'était une personnalité flamboyante que l'on a traité comme une paria à la façon de penser blasphématoire, comme un simple objet sexuel ou encore comme une inépuisable muse alors qu'elle était en réalité plus bien que cela selon moi. L'étroitesse d'esprit de ses contemporains, pas si éloignée de la nôtre quand on y réfléchit à deux fois, m'a mise hors de moi. Quel gâchis d'une vie qui aurait pu être bien plus lumineuse et heureuse si l'on n'avait pas sans cesse chercher à enfermer cette remarquable femme dans un carcan et a ainsi nuire à sa liberté ! Certes, Otto Gross reconnaissait sa vivacité d'esprit et Lawrence/Lorenzo sa grande intelligence en l'impliquant constamment dans ses travaux littéraires, et cela est une très bonne chose, mais la dépendance qui s'était développée entre Frieda et son second époux reste malsaine, c'est à tout le moins mon humble opinion. En fait, ce qui m'a particulièrement agacée avec ce livre, c'est que je l'ai terminé avec la très désagréable, pour ne pas dire dérangeante, impression que Frieda avait quitté sa cage dorée en tant que Mrs Weekley pour mieux en retrouver une autre en tant que Mrs Lawrence (et c'est à peu de choses près ce qu'elle déclare dans ce récit !). Au fond, on ne lui a jamais accordé le droit d'être pleinement elle-même et heureuse, on ne l'a toujours comprise que partiellement, voire pas du tout, et cela m'a fait tellement de peine pour elle parce qu'elle méritait infiniment plus que cela. Après, je sais pertinemment qu'Annabel Abbs ne pouvait pas modifier la réalité plus que nécessaire pour la bonne cohérence de son récit mais cela n'en amoindrit pas la souffrance et la frustration que j'éprouve encore actuellement pour autant, bien au contraire.

Pour conclure, je ne peux que vivement vous encourager à vous procurer Frieda. Pour ma part, même si ma lecture s'est achevée en demi-teinte comme vous l'aurez sans doute compris à la lecture de cette chronique, je ne regrette pas de m'être laissée tenter par ce titre, d'un part pour l'écriture tout simplement splendide d'Annabel Abbs et d'autre part pour la rencontre que j'y ai faite avec cette figure historique injustement demeurée dans l'ombre qu'était la sensuelle et éblouissante Frieda. Je ne manquerai assurément pas de dévorer à l'occasion le précédent roman de l'autrice, The Joyce Girl, qui traite lui aussi de l'incroyable histoire vraie d'une femme qui a malheureusement été oubliée de l'Histoire, ainsi que ses autres parutions à l'avenir !
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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Au début du XXe siècle, Frieda, issue de l'aristocratie allemande, a épousé Ernest, philologue anglais en dessous de sa condition. Exilée en Angleterre, Frieda a eu trois enfants. Si c'est une mère comblée, il n'en demeure pas moins qu'elle s'ennuie. Son mari, très occupé par son travail, la délaisse. Elle ne sent pas à sa place à Nottingham. La visite de sa soeur, Nusch, lui fait prendre conscience de sa vacuité. Il y a beaucoup d'Emma Bovary en Frieda von Richthofen. de retour en Allemagne pour voir ses soeurs, Frieda rencontre Otto Gross, disciple de Freud, avec qui elle entame une liaison. Frieda est également la femme qui inspira D. H. Lawrence pour son personnage de Lady Chatterley. C'est pour lui qu'elle quittera sa famille.
L'originalité du récit réside dans la multiplication des points de vue qui permettent d'être au plus près des personnages. le lecteur s'attache particulièrement à Frieda et Monty, le fils aîné du couple, dont la narration est sensible. Ernest, antipathique dans un premier temps, se révèle par la suite touchant. Frieda représente la difficulté d'être femme et mère dans une société patriarcale.
Un roman sur la condition féminine au début du XXe siècle, le tiraillement entre les diktats de la société et la difficile liberté à conquérir.


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J'ai pu lire grâce à l'opération Masse Critique et les éditions Hervé Chopin que je remercie, ce roman qui est plus exactement une biographie romancée. C'est vrai que les premiers chapitres m'ont fait penser aux romans mettant en scène la vie sage et convenue des femmes du début du siècle. Mais l'histoire retrace en réalité de la vie de Frieda von Richthofen, mariée à un universitaire très austère et mère de trois enfants, dont la vie ronronnante à Nottingham est perturbée par une visite de sa soeur qui l'incite à retisser du lien avec ses racines allemandes. Au cours d'un court séjour, elle découvre la vie grisante et trépidante de Munich, ses courants culturels révolutionnaires et surtout une libération des moeurs qui la chamboule et changera sa vie à jamais. Quand on sait que l'action se passe entre 1907 et 1912, il est étonnant de découvrir à quel point les femmes secouaient déjà le joug de la condition des femmes même si le prix à payer est parfois très lourd. Entre hardiesse et scandale, Frieda ne désire plus revenir en arrière et passera d'épouse et mère alourdie par l'ennui, à maîtresse passionnée et sensuelle et sera la muse du très célèbre écrivain D.H. Lawrence. Sera-t-elle pour autant une femme libre. A chacun d'en juger.
Je me suis pour ma part un peu ennuyée dans cette histoire de chassés croisés amoureux, de naufrage conjugal et d'éveil sensuel. Mais au moins s'agit-il d'un portrait de femme qui ne laisse pas indifférent.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique spéciale Révélations 2021 Pocket.
Tout d'abord, je tiens à préciser que je lis peu de livres de ce genre, une femme d'une autre époque qui se libère ? Très bien ! Mais souvent rien qu'à la pensée de tout ce qu'elle va devoir affronter pour cela, je perds le courage de me lancer dans la lecture.
Qu'à cela ne tienne, la couverture et le résumé de ce livre m'avaient vraiment fait envie ! Une histoire vraie en plus ! Et j'ai drôlement bien fait de me lancer.

La narration alterne entre plusieurs personnages, dont Frieda, son mari Ernest, son fils Monty... J'ai aimé voir la progression de ces personnages, Monty qui grandit, Ernest qui est complètement paumé, que j'ai détesté par moments, qu'on apprend à comprendre... La plongée dans leurs pensées et leurs émotions vous retourne vraiment, c'est un portrait à vif, à charge parfois, mais surtout un portrait très juste en fait.
Le contexte du début du 20e siècle est très intéressant, surtout avec la plongée qu'on nous offre dans la société intellectuelle libérée de Munich, les débuts de la psychanalyse, les pistes d'émancipation des femmes... On voyage aussi pas mal, entre Angleterre, Allemagne et même Italie...
La liberté de Frieda, cette soif inextinguible qu'elle a en elle, sa façon de jouir de la vie et de ce qu'elle a à offrir, ce refus de se laisser agoniser pour sauver les apparences et pourtant ce déchirement de ne pas pouvoir se libérer ET être une mère présente pour ses enfants... Tout ça m'a vraiment chamboulée et je ressors de cette lecture encore un peu sonnée...
Par contre, on ne va pas se cacher que j'ai détesté D.H. Lawrence 😬 ah oui quel poète... Mais quel... Argh! Les mots (polis) me manquent, vous l'aurez compris. Cet aspect de l'émancipation de Frieda permet aussi de montrer à quel point ça a pu être difficile, controversé...
Il y a une notice historique à la fin et plein de références de livres, écrits par les personnages du livre (une part de moi trépigne à cette idée) ou de livres sur eux, et je pense y piocher !
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