Citations sur Mère et Fille, un roman (19)
Comme c’est dur d’être mère, comme c’est douloureux d’être fille. Impossible d’être semblable, impossible d’être différente.
Cela prend beaucoup de temps de se séparer de sa mère : cela prend une vie. Toute une vie avec sa mère. Cela prend du temps de se séparer de sa mère, parce qu'en fait on ne s'en sépare jamais. Même si l'on croit le faire, en inventant sa voie, en choisissant une vie, un homme, un travail, en ayant des enfants, en les aimant d'un amour fou, on reste la fille de sa mère, jusqu'au moment où on reprend le flambeau, et dans la joie et la douleur, on trouve sa place. Mais même à ce moment-là, on ne se sépare pas. Dans le grand accouchement qu'est la vie, quelle fille est jamais vraiment sortie du ventre de sa mère?
Les femmes sont des chefs d’orchestre qui dirigent des deux mains une multitude d’instruments aux cordes dissonantes, qu’elles tentent de manier pour former une symphonie, et si elles s’arrêtent, si elles baissent le bras, la musique devient assourdissante, et les cordes se mettent à crisser
Et elle se rappelle ces mots, tous les mots de sa mère envers elle, pour lui donner de l'importance, pour qu'elle se sentît bien, ces mots qu'elle lui envoie encore, et qu'elle a disposés autour d'elle, devant son bureau, "fais attention à toi ", "tu es formidable, je t'aime", il y a des mots qui tuent, et il y a des mots qui sauvent.
Le désir, c'est la vie. Le désir soulève des montagnes et fait tourner le monde. Et sans désir, on ne peut pas manger, ni dormir, ni même survivre.
C'est elle, la fille, qui met en scène les défilés, avec les mannequins, différentes, drôles, longues, maigres, qui avancent, sur le podium, les unes après les autres. A les regarder de près, aucune n'est vraiment belle, de celles qui représentent la beauté idéale. Traits anguleux, jambes maigres, silhouettes squelettiques, extrême maigreur, effrayante, angoissante, car elle signifie le contrôle, le jeûne, la privation. La beauté, l'insaisissable beauté, où est-elle ? Dans la femme maigre, androgyne, longiligne, ou dans la femme opulente ? Qui le décide, et pourquoi ?
- Nous on n'est pas seules. On est ensemble toi et moi. Je t'ai et tu m'as. Personne ne peut nous enlever ça.
Qui savent qu'il y a des hommes qui célèbrent les femmes, les révèlent à elles-mêmes, les emmènent vers d'autres mondes dont elles ne soupçonnaient pas l'existence, et qu'il y a des hommes qui ne les aiment pas, même s'ils prétendent le contraire, et les enferment dans l'oubli et la négation, l'angoisse et la haine, le dégoût d'elles-mêmes, et il y a des femmes, enchaînées dans les torpeurs de la féminité, qui cherchent ces hommes-là et non les autres, et qui passent à côté de leur vie.
Je ne peux pas être belle si tu ne me trouves pas belle.
Jeune fille, femme, épouse, mère, maîtresse, grand-mère : toutes les femmes sont belles, ce n'est pas une question d 'âge mais d'attitude.