Elle se disait que l’épanouissement, pour une femme, n’était pas seulement liée à un bâton de rouge à lèvres.
Parce que toi et moi, à l'âge d'or, nous avons été une, dans l'amour infini de la gestation.
Les femmes sont des chefs d'orchestre qui dirigent des deux mains une multitude d'instruments aux cordes dissonantes, qu'elles tentent de marier pour former une symphonie, et si elles s'arrêtent, si elles baissent les bras, la musique devient assourdissante, et les cordes se mettent à crisser. Aux femmes, le temps n'accorde pas de répit ni de pause; juste le temps d'un soupir.
" Les mots sont le prisme du réel, et un jour, le réel déborde les livres, pour ensuite les ouvrir. "
Comme c'est difficile de suivre son propre chemin, sans marcher dans les pas de sa mère. Comme le chemin est long, de la fille à la femme.
Aux femmes, le temps n'accorde pas de répit ni de pause; juste le temps d'un soupir.
La mère attend la fille pendant la grossesse, puis la fille attend la mère, qui part le matin et parfois le soir, la laissant seule,, dans le manque d'elle - étrange souffrance de l'enfant qui voit sa mère partir, comme si c'était la chose la plus insupportable, comme si plus jamais elle ne devait la revoir : la forme la plus absolue de l'amour. Qui pleure une femme quand elle ferme la porte pour faire une course ? Qui se jette par terre lorsqu'elle prend son sac et met son manteau ? Qui essaye de la retenir comme si son départ momentané était la plus grande catastrophe possible ? Quel amant, quel amoureux, quel mari ? Et plus tard, c'est la mère qui attend sa fille, projetée dans la vie, dans ses occupations, alors qu'elle voudrait la voir. Et le jour où elles ne s'attendent plus, ce jour-là où la patience cesse, est celui de la mort.
" Et pendant plusieurs années, elle s'est contemplée dans ce regard, car elle a besoin du regard de l'homme pour se sentir belle, aimée, pour exister. "
Tous les six mois, c’est le changement, tout dure le temps d’une saison et après, il faut repartir, à nouveau. Le printemps, l’été. De nouveau, l’hiver. L’hiver qui emporte l’été et le détruit ; à chaque fois, recommencer ; le mouvement même de la vie.