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3,89

sur 1109 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond...

Une terrible sensation de manque qui le tiraille, l'idée obsessionnelle de se faire un fixe mais pas une thune. Joachim n'a plus rien à perdre. Une cagoule, des gants, des lunettes de soleil et un pistolet. Il va prendre l'argent là où il y en a. Au coin de la rue des Thermes, une petite supérette. Presque vide, l'aubaine. La peur au ventre, une poussée d'adrénaline, il se lance, l'arme braquée sur les quelques rares clients. Dès lors tout bascule pour chacun d'eux, pour Aline qui s'est, une nouvelle fois, fâchée avec son fils Théo, resté bouder dans la voiture, pour Guillaume, le caissier de la supérette, remplaçant au pied levé sa collègue, nauséeuse après leur petit coup d'un soir, Germaine, vieille femme acariâtre, poussée dans sa chaise roulante par son aide familiale, Sophie et Thomas, deux collègues qui viennent de s'envoyer en l'air dans un hôtel et pour Léa, jeune maman du petit Emile qu'elle a laissé seul devant son DVD, juste 3 minutes... Autant de personnes qui ne se connaissaient pas jusque-là et qui vont devoir faire face, ensemble, à cette irruption aussi soudaine qu'incroyable.

Dans les premiers chapitres, l'on fait connaissance avec chacun des personnages sur lesquels l'auteur s'attarde. L'on s'attache à chacun d'eux mais l'on comprend aussi les failles et les faiblesse de certains, qu'ils soient tourmentés, emplis de remords, inquiets ou fragiles. Le braquage va évidemment révéler leurs personnalités. Face à ce junkie en plein manque, ils devront faire au mieux pour que tout se passe bien sans envenimer cette situation déjà bien compliquée. Le scénario est implacable, terriblement efficace et rusé, la tension omniprésente et croissante. Les chapitres, alternant les points de vue de chacun, s'enchaînent ainsi très vite. Malgré quelques invraisemblances, l'auteur aborde divers thèmes intéressants tels que la culpabilité, le remord ou les relations parents/enfant. L'écriture est très travaillée et percutante, chaque mot pesé. Un huis-clos enlevé, avec une petite touche d'humour et de cynisme...

L'innocence des bourreaux... tel est pris qui croyait prendre...
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Eh bien, eh bien !! Je ressors de cette lecture le coeur battant, l'esprit en ébullition.Voilà un thriller époustouflant et fort addictif !

Imaginez-vous une situation quotidienne des plus ordinaires: des gens se rendant dans une supérette de quartier.Bon .L'idée géniale de cette romancière belge, que je ne connaissais pas , c'est de nous présenter, tour à tour, les protagonistes, quelques moments plus tôt, chacun dans sa vie, avec ses soucis, sa part d'ombre.

On avance dans le temps.Nous voici ensuite au coeur du drame: le drogué en manque présenté tout au début du livre se précipite dans la supérette et la braque pour obtenir de l'argent, retenant prisonnières les personnes présentes, celles qui nous avaient été présentées un peu avant.Dans ce huis-clos , rien ne va se passer comme prévu, croyez-moi !

Les victimes peuvent devenir bourreaux et inversement, sous le poids du stress, de la culpabilité, de la peur...et des horribles instincts tapis au fond des êtres.Le lecteur va de surprises en surprises:morts brutales, inattendues, fuite en avant, road-movie, désirs de meurtres, de suicides, tout s'enchaine à un rythme trépidant, sans laisser au lecteur une seconde de répit.

Je préfère vous laisser découvrir par vous-mêmes cet univers noir, noir car plongeant dans ce que l'être humain peut révéler d'infâme mais aussi de désespéré.Je n'évoquerai donc pas les différents personnages.Mention spéciale quand même à Germaine Dethy, une autre version de Tatie Danielle, plus incisive et spirituelle, une des " victimes".

de plus, l'auteur a une belle plume, elle sait rendre de façon très imagée les pensées , les tourments des personnages, le rythme des phrases s'accorde bien à la succession rapide des évènements.

Bref, une découverte formidable et un auteur à lire !
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Les thrillers de Barbara Abel sont assez singuliers dans leur genre. Ils arrivent à créer une atmosphère sombre sans jamais tomber dans les situations abracadabrantes.

L'innocence des bourreaux en est, à nouveau, un parfait exemple. Les « héros » ordinaires qui composent ce roman comme autant de pièces d'un puzzle, pourraient être vos voisins. Ou vous même…

Barbara Abel labellise ses récits. Tension, émotions, sensations. L'histoire est prenante, immédiatement, et que dire des personnages !

Chacun d'entre eux, alternativement, est mis en avant dans chaque chapitre. le roman crépite d'humanité et le tout est si vivant qu'il est impossible de ne pas être embarqué, touché, entraîné (vers le fond).

Nous vivons sur une corde raide, balancés par un quotidien qui peut nous faire chuter à n'importe quel moment. Incident, cascade d'événements, effondrement. Les personnes ne sont pas toujours ce qu'elle paraissent, leurs interactions peuvent provoquer une étincelle qui pourra très vite mettre le feu aux poudres.

Avec des ingrédients de départ pourtant simples, l'auteure arrive à installer immédiatement une tension et déclencher un flot d'émotions impossible à endiguer. le barrage se rompt, la frontière entre le bien et le mal également.

A l'image de sa consoeur Karine Giébel (mais avec d'autres armes, même si elles ont de vraies affinités), cette frontière devient poreuse. Avec sa plume d'une expressivité hors norme, elle touche en plein coeur et aux tripes. Mal de bide, coup de chaud pour des personnages qu'on arrive tour à tour à aimer, détester ou plaindre.

Suggestif et démonstratif, le roman de Barbara Abel est d'une puissance d'évocation émotionnelle viscéralement remuante. Sensations comme peu d'auteurs savent les provoquer. Il faut dire que je trouve ce nouveau roman particulièrement bien écrit. Une écriture très travaillée, sans jamais perdre l'émotion en chemin. Une manière de conter cette histoire, à la fois avec violence et poésie, sans manichéisme, et sans aucun coté « donneur de leçons ».

Même si l'on retrouve ici des thématiques chères à l'auteure (comme cette relation à la maternité), elle arrive à se renouveler. Démarré comme un huis clos étouffant (avec cette prise d'otage dans un supermarché d'une triste actualité, même si les conditions sont très différentes), pour évoluer ensuite d'une manière réellement inattendue. Histoire, espoir, désespoir, laminoir. Oui, on sort un peu laminé de ce récit, ayant vécu tant d'émotions contradictoires.

Un livre qu'on referme, mais des personnages qui continuent à vivre à nos cotés, présents.

Le livre en un seul mot : Saisissant.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Difficile de faire la part des choses…Qui est victime ? Qui est bourreau ? Dans la vie, on est soit l'un, soit l'autre, puis l'un et l'autre. Bourreau physique ? Psychologique ?

Barbara Abel joue avec la notion de bourreau et de victime dès le début : un jeune drogué en manque, victime de la vie, braque une supérette, et devient bourreau. Les clients de cette supérette sont eux-mêmes victimes ou bourreaux dans leur vie respective, et puis deviennent victimes lorsqu'ils se retrouvent sous le joug du drogué. Mais la situation change, le rapport bourreau/victimes également !

Tout ceci est raconté avec beaucoup de psychologie, et démarre quelques minutes avant le braquage pour se terminer quelques heures après. Nous entrons dans la vie de chaque personnage, et sommes témoins des moindres conflits intimes ou pas. Et les blocages vont se débloquer, les déblocages se bloqueront…Car Barbara Abel est perverse, mine de rien ! Et j'ai bien aimé cette perversité.

Les thèmes : la maternité, la relation parents-enfants, le couple – adultère ou conflictuel - , et même la vieillesse et la maladie d'Alzheimer.
Le style : de très belles phrases, de trop belles phrases, trop bien construites, avec une infinité d'images parlantes. Pourquoi de « trop » belles phrases ? Parce que cela sonne un peu faux, et c'est uniquement cela qui m'a ennuyée. le rythme en est cassé, cela fait un peu artificiel.

Mais ne restons pas sur cette note négative, interrogeons-nous plutôt sur notre propre vie, et tâchons de ne pas devenir des bourreaux, ni des victimes d'ailleurs !
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Ca fait peur ? C'est souvent ce que l'on me demande quand je lis un thriller . Alors ici, Non, je n'ai pas eu peur mais j'ai passé un super moment et c'est ce que je demande prioritairement à un livre.
L'intrigue est bien ficelée, bien construite, bien amenée et les rebondissements, les étonnements, les craintes jalonnent ces 350 pages .
On suit la prise d'otage et l'après avec empathie pour chacun des personnages. Ils ont tous à un moment ou à un autre, une parole, un geste, une remarque qui nous touche. La psychologie des personnages est bien décrite, on arrive alors aisément à entrer, pour quelques instants, dans la peau de Jo, Aline, Germaine, Michèle, Léa, Guillaume, Thomas, Sophie. J'ai eu un peu plus de mal avec Théo...
Une fois de plus, Barbara Abel m'a fait passer un bon moment de lecture, merci !
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Joachim Fallet (Jo) est un junkie qui a besoin de sa dose mais celui-ci n'a pas assez d'argent. Pour en avoir, il décide de faire un braquage dans une supérette. Mais il ne va pas se dérouler comme prévu et va prendre une drôle de tournure…
Le lecteur peur ressentir de l'angoisse et être happé par cette histoire car finalement les clients de cette supérette sont des personnes comme tout le monde, il peut donc très bien s'identifier à l'un d'entre eux. Après la tournure que va prendre la situation est pour moi un peu tiré par les cheveux. le point fort est le travail que l'auteure Barbara Abel a fait une nouvelle fois sur la psychologie des personnages, qui sont ici placés en situation de stress et de voir leurs réactions. Un huis clos plutôt bien réussi.
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Barbara Abel est un auteur que j'ai découvert il y a quelques années déjà et que j'apprécie beaucoup. de plus, j'ai eu la chance de la croiser lors d'un salon du livre et je ne peux dire qu'une chose à son sujet : Barbara Abel est une femme absolument adorable ! J'ai quasiment lu tous ses livres. Donc il était tout à fait normal pour moi que tôt ou tard je me lance dans la lecture de L'innocence des bourreaux.
Un jour comme les autres…. Une supérette comme les autres…. Des clients comme les autres…. Mais…Tout à coup, tout dérape, car un braqueur survient. Ce dernier, un junkie comme il en existe beaucoup est en manque, et il n'a trouvé que ce moyen pour se remettre à flot histoire de pouvoir s'acheter une dose… Les personnes présentes à ce moment vont se révéler… à leurs yeux… mais aussi aux yeux du lecteur car tout ne se passe pas forcement comme prévu.
Ces simples clients, qui pourraient être nos voisins, ne vont pas forcément réagir comme on s'y attendait… et découvrir en eux une part de noirceur qu'ils ne connaissaient pas …
Alors que j'ai beaucoup apprécié le début de l'histoire, mon intérêt a baissé en deuxième partie…je ne sais pas trop pourquoi…Est-ce que c'est parce que tout à coup je trouvais que l'un ou l'autre personnage ne « sonnait pas juste « ?
Je ne remettrais pas en cause le style de l'auteure qui est toujours aussi fluide et agréable à lire, mais je dois reconnaitre que j'ai moins accroché à ce livre qu'aux autres déjà lus.

Challenge Lecture commune Polar du Mois de Novembre 2019
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La totale…
Il faut prendre ce roman comme une pièce de théâtre.
Le lieu: une supérette de banlieue.
Les personnages: Guillaume, caissier, encore adolescent dans sa tête, il vient d'apprendre que son coup d'un soir s'est transformé en bébé. Germaine, vieille femme acariâtre et clouée sur un fauteuil roulant, que son aide ménagère emmène faire les courses. Aline, qui a laissé son fils de trois ans seul dans l'appartement juste le temps de prendre du lait. Léa, qui vient de s'engueuler grave avec Théo, son fils accaparé par les jeux, qui l'attend dans la voiture. Il y a aussi Thomas, le comptable marié, qui sort tout juste du lit de Sophie - qui n'est pas sa femme… Et il y a Joachim. le toxico en manque qui vient chercher un peu de liquide pour se dépanner. Ah oui, il a une arme.
Action: y en plein!…
À partir de là, on a tous les ingrédients du drame, y a plus qu'à. Joachim terrorise tout le monde et Théo, qui a vu quelque chose, débarrasse tout ce beau monde de l'affreux en lui tirant une balle dans le dos. On pourrait croire que ça s'arrête là mais non, c'est là que tout commence. Quand chaque personnage est acculé, a peur pour sa vie, a peur pour celui ou celle qu'elle aime, quand c'est le désespoir qui guide les pas, c'est exactement là que tout commence: quand tout s'effondre.
Et c'est là que Barbara Abel est parfaite: elle déballe les coeurs, les rancoeurs, les envies, des espoirs, les mensonges, les peurs, toutes ces saletés qu'on a en nous et qu'on n'ose même pas avouer à son psy.
Méfiez-vous, Barbara Abel voit tout ça et elle l'écrit très bien…
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Cette deuxième lecture d'un roman de Barbara Abel me laisse une impression en dent de scie.
On démarre ce roman auprès de Jo, en manque d'héroïne et prêt à tout pour se sauver du manque d'une manière ou d'une autre. En dépit du meilleur choix, il choisit le braquage. L'auteure joue très bien ici avec les mots rappelant l'injection, ces passages sont parlants et imagés à bon escient.
On découvre tour à tour les personnages qui vont s'amonceler dans les griffes de ce drogué. On découvre leurs failles à travers un quotidien qui pourrait être celui de n'importe qui.
Cela démarre plutôt bien me dis-je, j'apprécie le détricotage sans détails superflus dont l'auteure habille ses personnages.
C'est l'heure du rassemblement, victimes et bourreaux se mélangent insidieusement dans cette supérette où vont resurgir les peurs de chacun.
J'ai trouvé ce passage assez long et étrangement peu crédible. Un côté trop rocambolesque dérangeant.
La suite est plus prenante. La projection des failles de chacun dans un langage fouillé et percutant mettant en exergue la part d'innocence et de culpabilité.

Même si je lui ai trouvé quelques longueurs et pas toujours une cohérence attendue, Barbara Abel propose au-delà de l'intrigue, un beau français et une belle maîtrise dans l'art de soulever la conscience.
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Quand un junkie trouve que le seul moyen de se faire de faire de l'argent est de faire un hold-up dans un supermarché, ça donne un thriller psychologique impressionnant. Je n'avais encore jamais lu Barbara Abel mais elle réussit un roman choral original. Les pensées de chaque personnage sont mises à nu : tous leurs soucis, toutes leurs craintes sont dévoilées. Chacunest une victime de leurs vies qui peuvent sembler au premier abord, banales. Et pourtant... Je me suis laissée entrainer par le déroulement de cette prise d'otages, il est normal que certains craquent. Pas forcément comme on le pense. Peut-être un peu génée par trop de hasards, de coïncidences, de tant de méchancetés chez chacun.
Une auteur que je pense relire, j'ai aimé ces scènes qui prennent aux tripes.
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