Les Aventures de… Commissaire Kouamé
Par Noctenbule pour
Collectif Polar
Le commissaire Kouamé est chargé d'une enquête d'une importance. le célèbre magistrat, Traoré Compliqué, est retrouvé assassiné, avec des balles dans le corps, dans un hôtel de passe. Il faut éviter que l'info s'ébruite et vite trouver le coupable. Les grands moyens sont utilisés. Abus de pouvoir, violence policière, consultation de documents officieux… tout est bon pour avoir des réponses. Les pistes sont nombreuses car les criminels ne manquent pas dans la ville. D'ailleurs, le taux de criminalité n'arrête pas d'augmenter. La prostitution a bon train partout. La menace permet d'avoir des bribes d'informations et de nombreux faux témoignages. Il faut ce qu'il faut pour avoir des résultats. le ministre veut des réponses tout de suite. Seulement les indices mènent le boss à son supérieur. Que ne ferait-on pas pour protéger sa progéniture?
Marguerite Abouet nous emmène une nouvelle fois en Afrique. le dépaysement est total puisque nous allons en
Côte d'Ivoire, à Abidjan. le rythme de vie est totalement différent. Qui a dit qu'un polar devait forcément se dérouler forcément en France, même de préférence à Paris? Qui a dit que l'inspecteur devait être un homme blanc névrosé et alcoolique? Pourquoi ne pourrait-il pas être noir et très élégant. Au moins, là impossible de dire que le basique ancestrale n'est pas respecté. le 9e art, c'est l'art de la liberté créative. On apprécie l'âpreté qui se dégage de l'aventure avec son lot de surprises et d'étonnement. le cadre est posé avec une société d'injustice, de cruauté, de violence et de discrimination. Donc forcément dans cette atmosphère, il ne peut qu'arriver des choses horribles. Quand des personnes influentes sont impliqués tout se complique. N'est pas ministre qui veut, ou presque. Mais ne croyez pas pour autant que
Marguerite Abouet propose un récit sombre et morbide. L'humour est très présent. Surtout à travers, le fidèle adjoint du commissaire Kouamé, Arsène, que l'on surnomme « le scorpion urbain ». Entre sa passion pour les mini-voitures et faire les gros bras, on a l'occasion de se distraire. En effet, en étant petit, le véhicule se faufile mieux. Mais il faut renoncer au confort et à l'apparat du statut social. On n'impose pas pareil avec un mini qu'avec une Mercedes. Ce qui fait aussi la singularité de l'album s'est son encrage local avec des expressions typiques, le marché noir, les tenues vestimentaires, la peur des épouses autoritaires et des beaux-parents… Donatien Marty, présente un trait vivant avec une densité favorisant l'impression d'action et de mouvement. Les couleurs de Frédéric Boniaud, assez douces et discrètes, favorisent l'immersion. On passe un très bon moment et on est surtout ravie de savoir qu'il existe un tome 2. Qui va être le prochain cadavre?