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Citations sur À l'abri de rien (95)

Il me lançait des sourires qui devaient se cogner à mon visage fermé, immobile, sans expression. Enfin j’imagine. C’est tellement difficile pour moi de me figurer tout ça. J’étais tellement anesthésiée, enfouie si loin en moi-même, j’étais tellement blessée, éventrée.
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- Plus jamais je te laisserai partir, plus jamais je te laisserai t’éloigner.
Ce sont les derniers mots que j’ai entendus. Après j’ai sombré complètement, plongé dans des eaux noires, des sables opaques.

Après ça je ne me souviens plus de grand-chose, ou bien des éclairs, des flashes, des images très nettes qui m’apparaissent au milieu du flou.
Après ça j’étais en pièces et ma vie aussi. Je me souviens de jours fracassés et brumeux, d’heures lourdes et incomplètes.
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- Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça ? J’ai gueulé. Vous me faites chier. Vous comprenez, vous me faites chier !
Je crois que je me rendais compte de tout, à quel point j’avais l’air d’une folle et combien je le devenais. Je crois qu’à l’instant où je prononçais ces mots, je savais ce qu’ils avaient d’irréparables. Lise s’est mise à chouiner et la vue de Lucas la prenant dans ses bras, lui murmurant de ne pas s’en faire, que j’avais des soucis que j’étais pas méchante que je les aimais, ça m’a juste donné envie de hurler et de me cogner la tête contre les murs.
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Combien de temps ça a duré ? Dix, quinze jours ? Je ne me rappel plus très bien et désormais ça n'a plus la moindre importance. Je me souviens juste de ces matins où je me rendais sous la tente, des après-midi au centre d'aide, des soirées chez Isabelle. Je rentrais au cœur de la nuit, parfois même à l'aube. Une fois tout le monde endormi, une fois les lessives lancées, la cuisine et le salon rangés, assises l'une en face de l'autre avec nos verres remplis et la musique, nous avions tant à nous dire, Isabelle et moi.
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J'ai enlevé mes chaussures et lm'eau glacée est venue me lécher les chevilles, les mollets, les cuisses et les fesses. Ma robe collait à ma peau froide comme un glaçon. Je sentais dans chacun de mes membres une morsure atroce et apaisante, j'avais la sensation d'être brûlée au fer rouge mais que c'était pour mon bien. Je suis restée comme ça au-delà dans limites du supportables, le souffle coupé, le vent l'air vibrant me ponçaient les poumons comme des milliers de morceaux de verre, me récuraient toute entière, me lissaient emportaient tout sur leur passage, toute la merde les tripes et les viscères, le sang et les nerfs, je me sentais pure et transparente et lavée.
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À l'abris de rien, dans la pénombre de la toile close, noyés dans le boucan des voix, des couverts et des chaises tirées au sol, ils étaient combien? cinquante? quatre-vingts? cent? plus encore?
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Ça fait si longtemps que tout s'envole comme ça, que tout se brouille et s'absente. Tellement longtemps.
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Le silence, par exemple. Ce jour là comme n'importe quel autre il emplissait tout, me coinçait la gorge dans un étau. je pouvais le sentir me figer les sangs, me creuser les poumons d'un vide immense. Un cratère sans lave. Un désert. Une putain de mer de glace.
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Elle m’appelait sa petite et sur mes joues elle a claqué deux bises sonores et chaudes , de vrais baisers de grand-mère le dimanche à la campagne, le gâteau dans le four et les guêpes au jardin , la vieille voiture bâchée près des groseilliers, le chien qui saute dans tous les sens et le toboggan rouillé,
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Je ne sais pas pourquoi je raconte tout ça. Sûrement parce que c'était ma vie. Ca et rien d'autre : l'ANPE et les annonces une fois par semaine, les Assedic au début du moi, les gamins le bain les devoirs les repas la vaisselle, le linge et le ménage, les courses chez Ed, ou au Carrefour quand ça me déprimait trop, qu'il restait un peu d'argent mais c'était de plus en plus rare, le cinéma une fois tous les six mois, la télé tous les soirs et basta, à quoi ça sert de se mentir, la vie c'est ça et pas grand-chose de plus pour la plupart d'entre nous.
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