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3,63

sur 626 notes
C'est vrai que j'ai un petit faible pour Olivier Adam, son charme de baroudeur ne me laisse pas insensible et cela me rend plus indulgente dans mes critiques ... Mais pas au point d'avoir vraiment aimé ce nouveau roman .

La première partie laisse augurer d'une belle rencontre : le personnage principal, Antoine, traine son existence sur les plages désertes de Bretagne, et entre les rayons de la librairie où il seconde Jacques , on devine bien vite qu'il a laissé derrière lui un passé lourd à porter et on frémit déjà, anticipant la suite lorsqu'il apprend incidemment la mort de Jean François Laborde, sénateur-maire d'une petite ville M. et ancien ministre .

La seconde partie nous entraine quelques années auparavant lorsqu'Antoine se remémore ses premières années dans un pavillon de banlieue entre son père, un homme rigide et distant, une mère, la jolie Claire Brunet et son frère plus jeune Camille, une enfance tranquille à défaut d'être heureuse jusqu'à que cette fausse harmonie vole en éclat lors de la survenue du scandale et du procès concernant le fameux Laborde, et sa mère ,adjointe du maire , dont le mari et les enfants découvrent alors qu'elle est aussi sa maitresse.

Cauchemar pour les deux garçons à un âge où on s'éloigne peu à peu du cocon familial , où les questions existentielles s'entrechoquent dans des esprits rebelles mais fragiles et vite déstabilisés par les événements et les regards sans pitié des autres jeunes , chacun choisit son mode de fuite .

Ce que j'ai moins apprécié dans ce roman c'est la répétition de la description de de la soirée scabreuse entre les deux amants et les deux femmes qui ont porté plainte , cette seconde partie est lente, et je n'ai pas compris en quoi cette évocation redondante faisait avancer l'intrigue avec plutôt la mauvaise impression d'une certaine complaisance ...
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Dans un paysage battu par la mer, le vent et le embruns, Antoine semble en exil. Une vie choisie certes, pour échapper à sa jeunesse broyée et à un passé qu'il a effacé. Mais là aussi dans cet environnement entre horizon infini et librairie-refuge, il semble ne pas vouloir laisser de traces durables. Chloé, sa petite amie le pressent elle aussi, composant avec ce bonhomme taiseux : « Un jour je me retournerai et tu ne seras plus là, tu n'auras pas gravé d'empreinte. Et je me demanderais si tu as vraiment existé. »
Mais le passé, malgré tous les efforts d'Antoine, le rattrape un matin au détour d'un titre aux infos : l'annonce de la mort de Jean-François Laborde, homme politique, ministre délégué quelques temps dans un gouvernement, réveille les blessures enfouies et jamais totalement refermées. C'était il y a quinzaine d'années, dans une petite ville-dortoir : son père, sa mère, son frère, des rumeurs, une affaire de moeurs et de politique et des vies qui s'effondrent. Antoine replonge lentement dans le processus de destruction qui l'a conduit, comme son frère, à fuir sa famille et son enfance.
Loin d'un simple étalage de scandale politico-sexuel, Olivier Adam s'intéresse plutôt aux dommages collatéraux de l'affaire et analyse avec justesse les dégâts, les luttes, les petites béquilles qu'on se fabrique pour tenter de tenir encore debout. Il évoque ceux dont on ne parle pas quand les scoops font la Une des journaux. Une lame de fond qui recouvre tout alentour et balaie en profondeur. Antoine, Camille, Léa que l'on n'a pas forcément chercher, penser à protéger, que personne n'a su ou voulu voir souffrir, qui ont tenté de rester à la surface. Et qui ont tous fini par fuir, chacun à leur manière, pour mettre à distance le chaos.
Comme souvent, très souvent, j'ai eu un plaisir fou à retrouver la petite musique d'Olivier Adam, ses âmes errantes qui ne trouvent qu'un peu de repos face aux éléments, sa capacité à sonder les profondeurs de l'âme humaine. Un livre qui m'habite encore, de manière diffuse, parce qu'il me murmure tant de choses qui me sont proches. Plus largement, un bon cru de cette rentrée littéraire d'hiver, avec toujours une petite lueur au bout.
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C'est du Olivier Adam à son meilleur que l'on retrouve dans LA RENVERSE.

Les lieux d'abord, ah la magnifique Bretagne, le bord de mer, le sable, le petit village, les belles maisons et puis une ville de banlieue, un peu anonyme, des maisons semblables dans un quartier à l'apparence paisible où couve le drame et la corruption des élus.
Ensuite les personnages, tous un peu sombres, qui cachent des blessures, des sentiments refoulés, la communication à demi-mots, le thème de la famille, ici la famille de notre héros Antoine est pleine de conflits, de mystères qui vont se dévoiler peu à peu avec des parents pour le moins problématiques et probablement fort malheureux.
Ensuite le drame qui se déploie de façon magistrale, la tension monte et le rythme devient haletant, comme un thriller.
C'est triste, c'est beau aussi, l'auteur excelle à nous faire partager les émotions des personnages. Et l'écriture, je vous dis pas, quel talent !
La fin est magnifique. du grand Olivier Adam.
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Curieux concours de circonstances ou coïncidence qui semble ne pas en être une : j'ai terminé de lire ce roman à la veille du reportage de #MetooMedias sur Mediapart et des passages du récit me revenaient en écho lorsque j'entendais les plaignantes, toutes ces femmes, évoquer l'emprise et les abus de pouvoir dont elle ont été les victimes.
Le héros et narrateur du livre, employé dans une librairie en Bretagne, voit sa vie, son enfance, lui ré-exploser au visage en entendant le nom d'une personnalité aux informations... celui qui fut l'amant de sa mère, relation mise en lumière par une sinistre affaire de moeurs. le scandale qui rejaillit sur la famille, la difficulté à accepter l'identité de ses géniteurs qui, pour garder bonne figure, nient tout.
Comment faire face à ce type de scandale quand on est encore un enfant ? Que penser de ses parents ? Comment trouver sa place dans tout ça ?
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Attendre de vivre ...

Beau texte, belle chronologie et suspense pour une histoire familiale avec intrigue, politique, jalousie, pouvoir et argent. Tromperie, scandale, réputation salie, familles désunies.
Voilà en quelques mots cette histoire qui renverse la vie d’un adolescent et qui tant bien que mal essaye de devenir adulte seul, sans repères et pleins de souhaits futurs.
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Impossible pour moi de lacher ce livre avant de l'avoir fini tellement j'ai été happé par l'histoire d'Antoine. Qui est-il ? D'où vient-il ?
Olivier Adam fait le récit de l'histoire tragique d'un adolescent et surtout d'un scandale. Son livre nous interroge sur les apparences, les relations au sein d'une communauté, d'une famille, d'un cercle politique.
Dans ce récit la société et la famille ne sont pas épargnés.
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Une sordide affaire de moeurs éclabousse un politicien de province. Mais celui-ci est tout-puissant, financièrement, moralement, socialement, et se révèle intouchable.
Les victimes seront les témoins, et la famille.
Histoire bien balancée et qui nous tient en haleine.
Une critique de notre société moderne qui peut se révélée corrompue, et ou le scandale, est toujours possible, et peut prendre diverses formes.
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Dix ans plus tôt, une petite ville de banlieue parisienne était secouée par un scandale politico-sexuel impliquant le député-maire alors en fonction.
A l'époque, Antoine avait 17 ans et il allait prendre la déflagration de plein fouet, sa mère -adjointe et maîtresse du maire- étant soupçonnée d'avoir participé activement aux faits. Comment gérer, à cet âge où les relations sont déjà conflictuelles, un tel héritage? Comment reconsidérer les 17 années écoulées auprès d'une mère si longtemps jugée parfaite? Comment se construire lorsque l'on est le fruit de l'éducation donnée par une femme qui a commis de tels actes, que l'on est montré du doigt, insulté par toute la ville? A l'époque, et face au silence imposé par son père, l'adolescent avait confronté son chaos intérieur, son dégoût, ses doutes à la réaction de Laetitia, la fille de Laborde, auprès de qui il tentait de comprendre l'incompréhensible. Son frère cadet se réfugiait quant à lui à l'autre bout de la France pour reprendre une vie normale, dans l'anonymat.

Aujourd'hui, Antoine a 27 ans. Laetitia a disparu de sa vie depuis longtemps. Il vit au bord de la mer, n'a jamais remis les pieds dans sa ville d'origine, n'a jamais revu ni ses parents ni son jeune frère. Il pense avoir définitivement tiré un trait sur ce passé qu'il a mis tant de soin à fuir, quand bien même il continuerait pourtant à vivre en creux, sans avoir jamais vraiment trouvé sa place. La nouvelle de la mort de Jean-François Laborde réveille d'un coup ses vieux démons et le pousse à affronter ses souvenirs pour comprendre, peut-être, qui était sa mère et comment elle a pu se retrouver mêlée à cette histoire.

Olivier Adam poursuit son décorticage des relations familiales et des blessures intimes, avec le talent que je lui connaissais déjà. le thème cette fois est différent, c'est beaucoup plus violent que d'habitude (et même cru, parfois, en raison du sujet). Il y a une forme de rage dans ces extraits. Mais l'important ici, le coeur du récit, ce ne sont pas les coulisses du pouvoir, la réalisation des ambitions, ni le point de vue des victimes directes (d'autres romans l'ont abordé ou le feront), mais les victimes indirectes, celles qui restent dans l'ombre et auxquelles on ne pense pas. J'ai beaucoup aimé cette réflexion sur ceux dont on ne parle pas. Qui sait comment les proches, et plus particulièrement les enfants, vivent, endurent et affrontent les actes de leurs parents? Qui sait ce que deviennent ceux qui vivent en périphérie du point d'impact, avec quelles séquelles ils doivent composer quand l'intérêt est retombé, quand la presse a laissé couler, quand les petits arrangements entre amis ont permis aux principaux intéressés de s'en sortir en toute impunité. Derrière cette histoire de dommages collatéraux, derrière le vécu d'Antoine pointe une charge contre un certain monde politique et médiatique, contre la manipulation, contre le sentiment d'impunité de ceux qui sont du bon côté de la barrière, contre l'indifférence et l'abandon.

Antoine, comme d'autres de ses personnages, est un funambule, marchant au bord de sa vie comme de ces falaises où il se réfugie. Il se cherche une place, une identité, une histoire familiale qui aurait du sens, qui donnerait du sens à sa trajectoire. On a envie de lui souhaiter de se révéler, de se fixer, de s'attacher. On voudrait lui conseiller d'accepter d'en prendre le risque, lui qui a pourtant bien conscience que "vivre à [ses] côtés, c'était plonger sa main dans l'eau et la regarder filer entre les doigts."



Est-il bien nécessaire de vous dire à quel point j'ai aimé ce nouveau roman? Malgré son changement de registre et ses passages un peu glauques, auxquels il ne nous avait pas habitués auparavant, j'y ai retrouvé tout ce qui fait que j'aime cet auteur, sa petite musique qui le rend reconnaissable entre tous.
La tonalité mélancolique, le regard plein d'empathie mais aussi de réalisme, sans concession. Les personnages touchants, pétris de doutes, de remords et d'interrogations, qui fuient leur passé, leur famille ou leur vie, qui regardent plus qu'ils ne participent. La petite lame qui pique là où ça fait mal et qui fait cogiter (sommes-nous donc voués à être toxiques dès lors que nous sommes parents? nos enfants nous reprocheront-ils forcément d'avoir été trop ceci ou pas assez cela, quelle que soit l'éducation pour laquelle on aura opté?) (et oui, ça me travaille).
Le souffle d'air que procure la Bretagne, qui s'esquisse au fil des romans comme un personnage à part entière. La certitude que, si on gratte un peu, aussi importante que soit la couche de solitude, de nostalgie, d'inadaptation à ce qui nous entoure, tout "n'est pas passé".
La plume qui montre et qui suggère, qui dénonce et qui apaise, avec toujours les mots qu'il faut. Ça sonne toujours juste, à un point tel que ça en devient perturbant, pour moi.

Une fois de plus, son écriture m'a transportée, happée de la première à la dernière page. Une fois de plus, j'ai eu beaucoup de plaisir à le retrouver, et c'était de ce fait bien trop court.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Olivier Adam a encore su me passionner avec son nouveau roman.
Les personnages, très souvent déprimés, au passé compliqué ont une profondeur qu'il sait mettre en lumière.
C'est ici l'histoire d'un scandale politique qui éclabousse la mère d'Antoine.
Si l'histoire a un air de déjà vu, elle est abordée ici sous un angle différent, c'est-à-dire du point de vue des enfants.
Et il décrit très bien tout le mal que peut faire aux proches l'étalage de ces affaires sur la place publique.
C'est Antoine, maintenant réfugié en Bretagne qui raconte les faits, sa colère, les non-dits.
Son retour sur les lieux de son enfance le libérera-t-il, pardonnera-t-il ?

Quelques répétitions dans la narration mais un style tellement agréable à lire !
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Olivier Adam réussit encore à saisir au plus juste le décor, dont son personnage fait partie intégrante. Dans ce style inimitable de prose sociale, il nous persuade que c'est dans le mélange du cadre et des hommes que se situe le fait déclencheur du mal. L'univers est glauque pour ce fils de la maîtresse du Maire, dans ce ramassis de petits pavillons à l'écart de tout. Surtout quand survient une affaire de viol, dont l'auteur est un notable, Ministre, et pourri. le sujet du roman va être la façon dont le protagoniste se laisse envahir par l'Affaire, dont les retombées vont détruire sa vie. Il s'agit, on le sait, de l'affaire Tron, du nom de l'accusé d'un viol en compagnie de sa maîtresse, orchestré sur deux employées municipales pauvres et immigrés. Les puissants contre les déshérités. Admirable roman social, comme Adam en croque volontiers.
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