...ne jamais sacrifier l'esthétique au pratique...en toute chose.
Vos livres, ils tournent autour, ils creusent à l’aveugle. Ils se mentent à eux-mêmes. Ils s’arrangent, ils composent. Et, le plus souvent, pour ce que j’en ai lu, j’ai plutôt l’impression qu’ils jettent de l’huile sur le feu. Vous n’avez jamais pensé à écrire un jour quelque chose qui vous fasse du bien ? Et qui fasse du bien autour de vous ?
non, je n'étais jamais là, j'étais plus poreux à la vie des autres qu'à la mienne, j'étais plus ému par la fiction que par la réalité, j'étais un handicapé, ou un malade...
- De toute façon j'adorais le camping. Je veux dire : si on ne t'avais pas dit un jour que c'était un truc de prolos, avec tout le mépris que ça suppose, t'aurais su que c'était censé être beauf, toi ?
Depuis tout gosse les fenêtres allumées m'aimantaient, aujourd'hui encore je ne pouvais m'empêcher de les regarder tandis que je marchais, que je roulais en voiture ou qu'un train m'emmenait. Me fascinaient ces vies alignées qui n'étaient pas la mienne. Tout me paraissait toujours plus réel et plus sûr derrière ces vitres, dans le carré jaunâtre ou dînaient les familles, ou se couchaient les parents, ou jouaient les enfants, ou l'on veillait devant le téléviseur [...] il me semblait souvent que ma place était là, parmi eux, plus que nulle part ailleurs, plus que chez moi.
Je voyais des adultes exécutant des gestes d'adultes comme s'alliaient de soi, comme s'ils savaient exactement ce que l'on attendait d'eux et qu'ils savait parfaitement comment répondre à cette attente, et cette vision me sidérait.
En devenant père j'avais cessé de me battre contre moi-même, la tristesse m'avait quitté, quelque chose s'était apaisé, la Maladie s'était terrée dans un coin, réémergeant parfois mais ne prenant jamais ses aises, vite résorbée par la vitalité des enfants, leurs rires et leur tendresse, leur allant, leur gaieté, vite lavée par ces paysages où j'avais choisi de vivre, il suffisait que le ciel s'ouvre et se déploie par-dessus les eaux émeraude tachées de gris à l'endroit des récifs immergés, bordées de sable doré et lissées en miroir, pour que se déploient dans mes poumons des espaces insoupçonnés, des étendues limpides, des horizons neufs et refaits.
...vous devriez partir à la mer, chez certains ça marche, mieux que les médicaments, vous verriez ça, les bords de mer sont des hôpitaux...
au collège, au lycée on parlait d'élargir les cerveaux mais le temps se chargerait bien vite de les réduire au minimum syndical.
Oh tu sais, je dors jamais bien. Je pense trop. Les soucis c'est comme les moustiques. Dès que la lumière s'éteint ils se mettent à voler partout en faisant ce bruit horrible et alors c'est fini, tu peux plus dormir.