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Citations sur Les Lisières (265)

Les mecs en CDD enviaient ceux qui avaient des CDI. Les chômeurs enviaient ceux qui avaient des CDI. Les chômeurs enviaient ceux qui bossaient. Les smicards trouvaient que les chômeurs gagnaient trop alors qu'ils foutaient rien. Les Français en voulaient aux étrangers, et même aux Français d'origine immigrée, et c'était réciproque. Tout le monde enviait tout le monde, enfin c'était son impression, et franchement, c'était pas de voter pour la blonde qui allait arranger toute cette merde.
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La moindre contrainte me pesait. Obéir à un patron, me lever pour me rendre dans un bureau était au-dessus de mes forces. Sarah en riait au début. Mais je crois qu'à force elle a fini par trouver ça indécent, cette façon d'affirmer que je n'étais pas fait pour le travail et la vie sociale. Comme si quelqu'un l'était. Comme si on avait le choix. Comme si quelqu'un pouvait encore se payer ce luxe.
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partout s'agitait ne vie concrète et réduite, modeste et résolue, on y était un peu à l'étroit, mais c'était la seule dont on disposait vraiment. le seul horizon tangible. partout on se débattait, on se résignait, ça dépendait des jours, de la fatigue, des emmerdes, du boulot, des petits, de l'argent, de la santé. je n'avais jamais pu m'y résoudre. je m'étais toujours dit qu'il devait y avoir autre chose, du reste la plupart de mes amis s'enorgueillissaient de vivre une autre vie, mais je ne voyais pas très bien laquelle, ils bossaient, élevaient leurs enfants, partaient en vacances une ou deux fois par an, bien sûr ils étaient cultivés, lisaient des bouquins, les journaux, parlaient art et politique mais, fondamentalement, je ne voyais pas la différence. il n'y avait qu'une seule vie.
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La phrase de Truffaut me revenait en tête..." La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas."
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- Qu'est-ce que tu veux ? À dix-huit ans on ne peut pas savoir On ne peut pas savoir qu'on n'a qu'une chance.
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Nous nous embrassions, nos mains fouillaient nos peaux, chacun cherchait dans l'autre quelque chose d'ancien et d'inatteignable désormais.Une consolation. Une étincelle. Il n'était point besoin d'être extralucide pour comprendre qu'à travers moi Sophie tentait quelque chose.Se sentir un peu vivante. Se sentir tout court. Sortir du sommeil. Il n'était point besoin d'être devin pour comprendre qu'en retournant ainsi en arrière, elle cherchait surtout à s'échapper. Au fond je n'étais qu'un prétexte. Et l'inverse était tout aussi vrai.
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Et il suffit d'avoir des enfants soi-même pour savoir ce que représentent ces dix premières années. Combien cela pouvait être douloureux d'entendre son fils déclarer un peu partout qu'il ne se rappelait rien. De cet amour inquestionnable, de ce lien quasi animal,sauvage,comme allant de soi et se suffisant à lui-même. De ce lien si puissant,originel, que rien ne pourrait plus jamais dénouer, qui serait comme un socle, un entrelacs de racines. J'avais grandi sur le sable meuble des zones pavillonnaires, des banlieues sans début ni fin, et mon enfance s'était volatisée quelque part.
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Je suis ressorti de l'eau gelé mais remis à neuf : je ne boitais plus, j'avais l'esprit clair et dégagé, en quelques minutes la mer avait tout effacé, les rues de mon enfance et la maison de mes parents, mes anciens camarades de classe et Sophie. J'ai regardé autour de moi et j'ai soudain eu la certitude d'être rentré chez moi, dans ce pays finistère, où nous étions quelques-uns à nous réfugier et à tenter de nous maintenir en vie en nous offrant aux éléments, au ciel aux vagues et au granit, aux mouvements des nuages et des marées, à mener une vie vouée aux falaises et aux miroitements de l'eau, aux étendues sableuses, une vie fondue au paysage, à n'être plus que surface sensible, accueil, perception.
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Personne ne sait quand exactement les fissures deviennent des failles, puis se muent en gouffres infranchissables.
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Il n'y avait qu'une seule vie. Et j'avais toujours été incapable de la vivre vraiment. Au final j'avais choisi de contourner l'obstacle. J'avais choisi de déserter. Je n'en étais pas spécialement fier. Dès que j'avais pu, j'avais laissé tomber tout ce qui de près ou de loin ressemblait à un boulot, même "intéressant" . La moindre contrainte me pesait. Obéir à un patron, me lever pour me rendre dans un bureau était au-dessus de mes forces. Sarah en riait au début. Mais je crois qu'à force elle a fini par trouver ça indécent, cette façon d'affirmer que je n'étais pas fait pour le travail et la vie sociale. Comme si quelqu'un l'était. Comme si on avait le choix. Comme si quelqu'un pouvait encore se payer se luxe.
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