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Citations sur Les Lisières (265)

Déjà la nostalgie me prenait de ce temps premier de la petite enfance, ce temps enfui pour toujours, de tendresse éperdue, d'amour inconditionnel, de proximité animale qui me semblait le ciment de tout, me faisait entrevoir que rien jamais ne pourrait m'écarter de mes enfants, quoi qu'ils en pensent, quoi qu'ils fassent.
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J'avais le sentiment d'avoir perdu le contact. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'en dépit des mots les choses s'étaient inversées : le centre était devenu la périphérie. La périphérie était devenue le centre du pays , le cœur de la société, son lieu commun, sa réalité moyenne. (...) Oui, cela ne faisait plus aucun doute , la périphérie était devenu le cœur. Un cœur muet, invisible, majoritaire mais oublié, délaissé, noyé dans sa propre masse dont j'étais issu et que je perdais de vue peu à peu.
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Les soucis c'est comme les moustiques. Dès que la lumière s'éteint ils se mettent à voleter partout en faisant ce bruit horrible et alors c'est fini, tu ne peux plus dormir.
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Mes livres et ceux de mes confrères n'aidaient nullement les gens, au contraire, ils enfonçaient les plus fragiles, les plus inaptes, ils les confortaient dans leurs humeurs les plus noires, leur maintenaient la tête sous l'eau, dans l'étang poisseux de la dépression, la vase verdâtre de la mélancolie.
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"on n'est plus chez nous." Qu'est ce que cela pouvait bien signifier, je n'en savais rien, de quoi parlaient-ils, de quel "chez nous" ? De quel pays rance, moisi, clos sur lui même ? Et qui pouvait bien avoir envie d'y vivre, à part eux mêmes et les vieux regrettant leur jeunesse?
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- Voilà, lui avais-je dit. Je suis un être périphérique. Et j'ai le sentiment que tout vient de là. Les bordures m'ont fondé. Je ne peux jamais appartenir à quoi que ce soit. Et au monde pas plus qu'à autre chose. Je suis sur la tranche. Présent, absent. A l'intérieur, à l'extérieur. Je ne peux jamais gagné le centre. J'ignore même où il se trouve et s'il existe vraiment. La périphérie m'a fondé. Mais je ne m'y sens plus chez moi. Je ne me sens aucune appartenance nulle part. Pareil pour ma famille. Je ne me sens plus y appartenir mais elle m'a définie. C'est un drôle de sentiment. Comme une malédiction. On a beau tenter de s'en délivrer, couper les ponts, ça vous poursuit. Je me suis rendu compte de ça le mois dernier. Mon enfance, les territoires où elle a eu lieu, la famille où j'ai grandi m'ont défini une fois pour toutes et pourtant j'ai le sentiment de ne pas leur appartenir, de ne pas leur être attaché. Les gens, les lieux. Du coup c'est comme si je me retrouvais suspendu dans le vide, condamné aux limbes. C'est étrange, non ?
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La moindre évocation du passé me mettait mal à l'aise. Le moindre retour en arrière me vrillait le cœur. D'ailleurs, depuis trois jours que j'étais ici, je me sentais comme un paquet de larmes qui ne voulaient pas couler. La gorge serrée en permanence, j’étouffais et n'avais qu'une hâte : repartir, m'arracher au passé, aux fondations, aux racines, et retrouver la vie que j'avais réinventée de A à Z, à travers mes livres, à travers Sarah, à travers mes enfants, en posant mes valises dans un lieu neuf et sans mémoire, face à l'horizon, balayé par les vents et les marées, où je ne connaissais personne et où rien ne me ramenait au passé.
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On est tous tellement de gens à la fois. On en laisse certains au placard. On en planque d’autres qu’on vient retrouver de temps en temps.
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J’avais tellement vécu verrouillé à l’intérieur de moi-même, j’attendais que quelqu’un me délivre, j’attendais qu’on m’offre un abri, un regard, un visage comme refuge.
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"Elle est très bien ta cuisine." Chaque fois, j'appréciais le "ta" dont j'aimais à penser qu'il était le symbole d'une génération en passe de s'éteindre, même si rien n'était sûr, même si les suivantes s'entêtaient à s'abaisser aux conduites les plus archaïques, machistes, xénophobes, sécuritaires et homophobes, on en était toujours là, et il suffisait d'ouvrir les oreilles autour de soi pour constater que les représentants les plus zélés du vaste camp des réactionnaires n'exprimaient pas seulement le point de vue de quelques vieux fripés prenant le soleil sur les places du Var ou des Alpes-Maritimes, mais qu'il y avait là un terreau toujours frais, entretenu, qui ne tarirait jamais vraiment (...)
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