Les Lisières

Tout s'écroule autour de Paul Steiner. Lui, l'écrivain adulé issu d'un milieu ouvrier, de la "classe moyenne" qui connaît le succès et fréquente les plateaux télé, évoluant alors dans la classe "dominante", voit maintenant sa vie "en pointillés", ses jours sont devenus vides en attendant le week-end où il retrouvera ses enfants. Son corps même le trahit, il n'est plus "qu'un fantôme, une écorce molle, une enveloppe vide"… La maladie de sa mère qui le ramène à la maison de son enfance auprès d'un père avec lequel les relations ont toujours été tendues, les échanges rares et peu souvent affectueux, plutôt méprisant ou agressif, ajoute encore à ce mal-être.
Il prend alors conscience de tout ce qui le sépare de sa famille, de ses anciens camarades, ses amis d'enfance. Il ne fait plus partie d'eux. Ses livres heurtent même la sensibilité, l'orgueil de sa famille, de son entourage, car ils ne se retrouvent pas dans les histoires que Paul raconte, en fait, ils s'y retrouvent trop et en sont blessés. Ils le rejettent.
Olivier Adam nous raconte cet état semi-végétatif dans lequel le plonge son désespoir depuis son divorce en de longues litanies mélancoliques, des phrases qui n'en finissent pas, à en perdre la respiration …
Si j'avais pu voter pour le Prix Goncourt cette année-là, nul doute, il aurait eu ma voix !

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait découvrir Olivier Adam que depuis je ne quitte plus...

J'ai aimé sa sincérité pas toujours très facile à dire sur les liens parentaux... ce malaise que l'on peut ressentir vis à vis de sa famille quand on a pris un autre chemin qui fait qu'avec le temps on a pris de la distance et on se sent étranger, incompris... et aussi ingrat...

Je l'ai lu en 2013... mais ce roman est encore très présent... j'associe Olivier Adam à Annie Ernaux... romans sociologiques... qui quelque part nous parlent toujours de quelque chose de nous...

Il fait partie des livres que je relirai... c'est certain...

long

Fraîchement divorcé, Paul Steiner est un écrivain qui vit dans le vide que lui a imposé son ex-femme en lui arrachant la garde de leurs deux gosses. Sa mère étant à l'hôpital avec son fémur cassé et son cerveau qui part en vrille, il s'oblige à retourner dans la ville de son enfance pour tenter de prendre soin de son père, un homme plein d'aigreur qui semble en vouloir à la terre entière, et surtout aux étrangers. S'amorce alors une espèce de pèlerinage sur les lieux de sa jeunesse et Les Lisières deviennent un album de portraits barbants en noir et blanc parmi lesquels on se perd trop facilement.
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Un livre agréable à lire mais l'auteur me semble un peu trop manichéen avec sa division de la société en trois B: les Beaufs, les Besogneux, les Bobos, les glissements d'une catégorie à l'autre restant possibles mais très déstabilisants, ce qui est, d'ailleurs, le cas du narrateur qui ne sait plus où se situer exactement sur cet échiquier qu'est sa vie.
Quand, à l'angoisse de la page blanche s'ajoute l'incompréhension de l'entourage pour qui écrire n'est pas vraiment un métier, la noirceur du fond de ce livre s'explique.

Magnifique recit qui retrace avec brio la quête d'un homme sur son histoire qui lui permet de trouver chez ses proches les clefs de sa via d'aulte.

On y retrouve ses thèmes de prdilection - souffrance, amour parental, séparation, nostalgie du passé - qu'il traite avec puissance et authenticité
Bouleversant

Coup de chance ou choix judicieux, pour le moment je ne lis que de tout bons livres. Eh bien j'ai franchi un pas de plus avec Les Lisières d'Olivier Adam, parce qu'au-delà de l'excellence de ce roman, il a su me gifler, me secouer, m'interpeler. Il faut entendre son auteur le présenter à la Librairie Filigranes (voir la vidéo plus bas) pour encore mieux réaliser l'incandescence de son propos.
Paul Steiner, son héros, son double, est romancier. Installé en Bretagne, il est séparé de sa femme dont il est toujours amoureux et a deux enfants qu'il ne voit plus que les week-ends. Parce que sa mère se retrouve à l'hôpital, il retourne à V., la ville de banlieue qu'il a fuie. C'est l'occasion de creuser dans ses jeunes années, de tenter de comprendre la colère permanente de son père, la tristesse de sa mère. de celles qui l'ont plombé pour toujours. Retourner dans les lisières, c'est aussi revoir ses amis. Il y a ceux qui s'en sont sortis et qui ont quitté depuis longtemps V. et son manque de perspectives. Et les autres. Ceux à qui leur classe sociale et leur condition d'enfants d'ouvriers n'ont pas su donner des ailes. Paul Steiner va se faire leur porte-voix, c'est à lui qu'ils hurleront leur vie d'employés humiliés, sans cesse renvoyés, leurs salaires de misère, les conditions de vie de plus en plus pénibles d'une classe moyenne qui tend à disparaître. En vous tordant les tripes, Olivier Adam donne à voir des situations sur lesquelles peu d'auteurs français, Annie Ernaux excepté, s'attardent. Son livre est dense, son accès peut sembler difficile, mais il est indispensable.
Olivier Adam, Les Lisières, Flammamrion
Lien : https://bcommebouquiner.com

J'ai mis beaucoup de temps à finir ce roman d'Olivier Adam, il est resté une lecture fil rouge pendant presque 6 mois. Pour être honnête je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ou pas, ce roman m'a laissé moi aussi à La lisière de son propos. J'ai apprécié le style assez direct d'Olivier Adam, mais j'avais l'impression parfois de tourner un peu en rond dans les tourments de son personnage principal. Malgré ce sentiment de redondance, j'avais tout de même envie de continuer à lire cette histoire, j'avais envie de savoir où toutes ces réflexions allaient mener. Conclusion, le talent d'Olivier Adam a réussi à m'accrocher assez pour que je ne laisse pas tomber en chemin Les Lisières, mais je suis restée assez insensible à cette volonté d'ancrer son roman dans l'actualité du moment, ce qui le rend un peu obsolète aujourd'hui. de beaux passages, et des réflexions intéressantes sur le sens de la vie et de la famille, valent tout de même le coup de passer du temps sur ce livre.
Lien : https://www.lesplaisirsdemod..

C'est l'histoire de Paul, écrivain à succès qui se trouve à un tournant de son existence. Il a fuit le milieu littéraire parisien en partant en Bretagne avec sa femme et ses enfants. Mais l'équilibre de sa vie se trouve ébranlé lorsque son couple se dissout et qu'il doit retourner dans sa ville natale auprès de sa mère hospitalisée.
Il ne se sent à sa place nul part et doit affronter ses fantômes.

J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre, même si parfois je n'adhère pas au style, mais le croquis de la société et des mentalités françaises m'ont séduite.

Une fresque sociale d'une grande justesse et d'un écho cuisant en ce moment de contestation qui agite le pays. Je ne suis qu'au début de ce livre datant de 2012 et c'est tout à fait saisissant ; un écrivain tout près du réel, comme une vision prémonitoire de l'état de notre société...