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sur 1378 notes
Du plus loin qu'il s'en souvienne, Paul Steiner a toujours été en fuite. Il a fui des lieux -la banlieue grise où il a grandi, Paris et même la France-, des gens -sa famille, ses amis-, le travail -en devenant écrivain et scénariste pour ne plus être soumis ni à un chef ni à des horaires, son milieu -en quittant le monde ouvrier, et surtout il s'est fui lui-même, son mal-être, ce qu'il appelle sa « Maladie ».
La quarantaine n'a pas calmé ses démons intérieurs et sa femme s'est lassée. Depuis 6 mois, Paul est donc séparé de Sarah. Il s'est installé dans un petit appartement avec vue sur cet océan qu'il aime tant, pas trop loin de la maison familiale mais ses enfants lui manquent et il est toujours éperdument amoureux de sa femme.
Quand son frère l'appelle pour le sermonner et lui demander de venir s'occuper un peu de ses parents, c'est la mort dans l'âme qu'il retourne sur les terres de son enfance pour un voyage au pays des souvenirs.


Un livre sombre et magnifique où l'on suit un homme dans sa quête de lui-même. le retour dans la banlieue qui l'a vu naître et grandir va être l'occasion pour Paul de chercher chez ses parents, chez ses amis, les clefs qui expliquent sa vie d'adultes.
On retrouve ici les thèmes de prédilection d'Olivier ADAM: la souffrance, la perte, la famille mais aussi la Bretagne et le Japon. Les troublantes similitudes entre l'auteur et son héros amènent à se demander où s'arrête la fiction et où commence la part autobiographique. Mais qu'importe puisqu'en parlant de lui, c'est aussi de nous qu'il parle, de nos rapports avec nos parents, de la France dans laquelle nous vivons avec ses problèmes en banlieue, le racisme, la gouvernance de Sarkhozy, la classe ouvrière qui se tourne vers Marine le Pen
Paul est un héros émouvant, attachant malgré ses errances, ses erreurs. Il nous est proche quand il souffre, quand il se justifie, quand il aime, quand il espère et quand il se désespère.
Encore une fois, Olivier ADAM signe un livre magistral, juste et poignant, profond et pudique. Un coup de coeur.
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« Et puis il semblait acquis que je ne serais jamis non plus d'ailleurs, j'étais condamné à errer au milieu de nulle-part. »
« Manon avait toujours été cette enfant aux grands yeux bleus écarquillés, pleine d'allant et de fantaisie, si légère que je redoutais parfois qu'elle ne fût ma fille, moi qui avait tant de mal à me mouvoir dans ce monde, à lui faire confiance, moi qui était si lourd et emprunté, comme un emmuré vivant. »
Je ne dirai rien de l'histoire, le mot de l'éditeur suffit. C'est d'avantage un rendu d'atmosphère et de contexte que je souhaite rendre. Ce livre se vit, et se ressent plus qu'il ne se raconte.
Jusqu'à présent Olivier Adam nous avait habitués à des romans relativement courts, dans lesquels ses personnages nous étaient plus vite dévoilés. Cette fois, Olivier Adam prend le temps d'amener les faits et ses protagonistes dans un roman plus épais, plus lourd également, plus dense dans l'atmosphère.
Comme toujours Olivier Adam campe des personnages dépressifs, torturés, mal dans leur vie, et dans la vie ; mais il le fait avec beaucoup de sensibilité, d'intelligence, et de réalisme.
J'ai senti ce roman comme un ouvrage infiniment plus personnel que les autres tant dans le vécu des faits d'actualité qui parsème les pages et qui lui donne son authenticité, que dans le vécu des aléas de la vie qui frappent Paul, François, et les autres….Il y a dans le « Je » de Paul , la voix d'Olivier Adam. Fait-il comme Paul un retour sur lui, solde-t-il ses comptes, digère t-t-il les secrets du passé ?
Si l'écriture est toujours aussi agréable à suivre, elle m'a semblé moins prompte à une lecture exclusive et continue. Il faut, à mon avis prendre son temps, digérer, pour mieux s'imprégner, et apprécier.



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J'ai démarré la lecture des lisières avec quelques à prioris négatifs, notamment car j'avais lu que ce dernier roman était un peu la somme des précédents.
Et bien non, j'ai trouvé que ce roman de société, sur la vie de l'écrivain qui se confronte à son passé sonne juste. L'auteur ne tente pas de justifier son attitude mais de comprendre pourquoi il est comme il est, et notamment toujours en marge de la vie de ses proches, toujours en train d'observer les autres mais jamais d'être vraiment lui même (en dehors de ses propres enfants).
Une réflexion intéressante sur la vie actuelle de notre société et la lutte des classes qui continue sur fonds de crise.
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Portrait d'un homme et d'un écrivain à la dérive, "Les lisières" est aussi et surtout un portrait sans concession de la société française d'aujourd'hui.
Olivier Adam appuie là ou ça fait mal et c'est bien.
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Plongé dans le désarroi à cause du départ de sa femme, Paul écrivain dépressif et alcoolique vit dans le Finistère, là où la terre finie, face à la mer. C'est la vieillesse et la maladie de ses parents qui l'obligent à retourner sur les traces de son enfance. A partir de l'histoire d'un couple qui se sépare, Olivier Adam dessine avec justesse la société française. En retournant vers ses sources, cet homme qui a grimpé les échelons de la société va se replonger dans son histoire familiale ses zones d'ombres et ses silences. En errant dans les rues de sa jeunesse, il croisera quelques anciens amis perdus de vue et ce sera l'occasion pour Olivier Adam( qui ressemble beaucoup à son héros) de brosser le portrait d'ouvriers, d'employés, de cadres moyens en proie à la crise économique mais aussi à celle de la perte de repères. Oppressés par cette banlieue triste et cette absence de perspectives, ces hommes et ses femmes vivent une vie difficile faite de frustrations et de regrets. Derrière la fiction, l'analyse sociale sonne avec une telle justesse qu'on a l'impression de découvrir ce qui est pourtant sous nos yeux depuis quelques années. Les lignes de faille de notre société qui sont aussi celle du héros se précisent : les ruptures urbaines entre les cités HLM et les habitats pavillonnaires qui les jouxtent, les racismes socio-professionnels et raciaux, les petits chefs, la dérive des sentiments, les clivages, le radicalisme, l'intolérance, la tristesse des villes et des hommes et le trop peu de nature. Paul fut un gamin comme des milliers vivant dans ces petites communes aux "lisières" des grandes villes dont le coeur est un centre commercial et l'exclusion un état d'esprit. Mais loin de se laisser entraîner vers le fond, Paul nage à la surface, en regardant loin. Il ne craint pas le froid, lui qui dans son Finistère venteux aime affronter dans l'eau glaciale. Et pour sortir de tous les conformismes ceux du monde littéraire, ceux des banlieue, de tous les non-dits ceux de la famille, du couple ... il s'accroche à ses souvenirs, aux images d'un Japon dont la lumière comme un fil conducteur, émaille tout le roman et va finir par se libérer et se recréer. Un très bon livre.
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