AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 1375 notes
Les éditeurs devraient peut être créer un bandeau pour prévenir les futurs lecteurs : "à ne lire que si l'on ne broie pas du noir". Après tout, il y a bien les livres feel good !
Ce livre n'est pas mauvais. Adam sait manier la langue, c'est incontestable, bien que son style me crispe un peu : phrases trop longues, peu de ponctuation, accumulation de mots pour appuyer ses dires, listes diverses pénibles...Le livre aurait pu être écourté d'au moins 100 pages, selon moi.
Et son côté très politisé est un peu facile.
Et que dire de son personnage principal, Paul, que l'on a du mal à dissocier de l'auteur : il est dans sa bulle, égoïste, parfois méprisant, sans conscience de ses privilèges, alcoolique... mais le pire c'est qu'il n'évolue pas, aucune bonne nouvelle à l'horizon de son pourtant très bel horizon malouin. Pas une fois, cet homme n'a réussi à m'émouvoir.
Par contre, il m'a mis en colère lors de son histoire avec son amie d'enfance qu'il va "abimer" sans trop d'état d'âme pour ce qu'elle pourrait ressentir, ni pour sa famille, et tout ça en se plaignant sans cesse sur son triste sort, bravo!
Heureusement, j'ai lu ce livre, en vacances, reposée car c'est vraiment un pavé de tristesse et d'amertume. J'aurai eu besoin d'un peu de lumière, d'un bol d'air iodé que cet auteur, très bobo, consomme en abondance, lui!
Commenter  J’apprécie          40
lu en 2011ou 12...je me suis toujours sentie proche de cet auteur et comme lui parfois à la marge. Comme lui j'ai connu des épisodes dépressifs, une tendance à l'introspection destructrice.
Je le lis depuis 2000, je l'ai découvert en jeunesse: j'ai un souvenir glaçant de la Messe Anniversaire.
Il est devenu un peu un ami: nous discutions souvent que ce soit à Roubaix ou à Manosque. Sa compagne et sa fille écrivent aussi...
Commenter  J’apprécie          110
Cette fois on a une impression tenace en lisant ce livre de 2012 d'Olivier Adam qu'il ne s'agit pas vraiment d'un roman comme annoncé mais d'une quasi autobiographie tant ses personnages sont vrais et les situations plus que plausibles surtout lorsque l'on a lu ses autres livres plus récents. Bref il dépeint un écrivain (déjà) usé et ses vicissitudes entre la banlieue parisienne qu'il déteste, la Bretagne et le Japon qu'il vénère. Au travers de ses errances nous découvrons une France brisée et divisée très justement analysée. "Les Lisières" un livre de 650 pages qui nous laisse jamais de répit.
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman écrit à la première personne nous offre à découvrir les déboires de Paul Steiner, écrivain quadragénaire, né en banlieue, et installé en Bretagne depuis que ses premiers succès littéraires lui ont permis une certaine liberté matérielle. Notoirement névrosé, se disant lui même invivable, souffrant de "la Maladie", dépression qui tente à se cacher derrière des habitudes addictives, Paul ne supporte pas la séparation qui le touche : Sarah, sa femme adorée l'a quitté, emmenant avec elle ses deux enfants aimés eux aussi à la folie.
Mais voilà, Paul est contraint par nécessité de revenir en région parisienne, dans la banlieue (à "V." ) qui l'a vu naître, car sa mère est souffrante et son père ne s'en sort pas.
De fait il se retrouve face à tout son passé, face à ses parents, son frère, ses amis d'enfance. Ce retour sera pour lui l'occasion d'une mise en perspective de sa vie, de ses valeurs, de son héritage familial à bien des égards rejetés.
Evidemment, Paul découvrira beaucoup de choses durant ce séjour. Il ne parviendra pas mieux que par le passé à communiquer avec son père. Sa mère touchée par la maladie lui donnera malgré tout les clés des pistes qui le mèneront à ces fractures invisibles de l'enfance les plus enfouies. Il continuera à s'accrocher avec violence avec son frère aîné, tout son opposé tant sur le plan psychologique que social ou politique, et découvrira qu'il est devenu un étranger, un autre, pour ses anciens amis de collège ou lycée, pour Sophie son ancien amour de jeunesse.
Le livre s'achève sur l'espoir d'un nouveau départ, non pas une happy end, mais encore une mise en route vers une autre "lisière", encore plus loin, encore plus profonde dans la nature du changement qu'elle impose.
Ce livre est un cri de douleur, un cri de révolte, un cri de rage même parfois. C'est le cri d'un homme qui ne comprend pas que le monde soit si injuste, que la société soit si carcérale en ce sens qu'elle constitue une machine à enfermer les "gens dans des cases" desquelles ils ont le plus grand mal à sortir.
L'histoire de la révolte de Paul c'est celle de beaucoup d'entre nous, ceux qui nés d'une famille dite "moyenne", dans ce que l'on appelait un lotissement ou une banlieue, se sont extraits de cette catégorisation par l'éducation, le métier ou quelque rencontre. Ce changement de niveau, si l'on peut dire, induit une césure nette d'avec son milieu familial notamment, mais aussi d'avec ses amis d'enfance, son passé. le grand talent d'Olivier Adam est de dire tout cela avec une acuité d'autant plus sincère qu'il s'exprime à la première personne. Ce roman est un roman de "je" et de "moi, ou "me". de fait le point de vue n'est ni supérieur, ni inférieur, le lecteur est au niveau des émotions pures, du vécu, des choses et des évènements, sans jamais aucun jugement de valeur, mais avec une immense humanité.
D'aucuns regretterons les digressions politiques qui émaillent le propos, le soutien d'une certaine gauche, le brocardage d'une droite présentée volontiers comme réactionnaire, la vision spectrale de la "Blonde, fille du Borgne", pour laquelle s'apprête à voter le père de Paul. D'autres trouverons sans doute que le côté psy, "la Maladie", névrose, alcool et cigarettes est un peut trop amplifié. Je n'y ai vu que l'air de notre temps, et l'imprégnation permanente à laquelle nous sommes soumis par tous ces recteurs de sens, politiques, communiquants, sociologues (Bourdieu en prend pour son grade), médias et télévision.
Pour ma part j'ai trouvé très impressionnante cette capacité de l'auteur à ne pas faire une autobiographie tout en piochant très abondamment sans doute dans sa vie personnelle. Nous sommes loin des chantres de l'autofiction comme S. Doubrovsky. Ici le propos est de toute autre nature. le lecteur est réellement plongé dans une fiction. Les thèmes abordés par O.Adam sont très contemporains, ses interrogations justes, sa révolte contre les siens, les autres, la société, lui même aussi, est l'expression d'une humanité très profonde.
Je n'ai pu m'empêcher de penser au thème de l'île, de l'insularité, si présent il y a une dizaine d'années. Ici, nous voici en plein dans une thématique très actuelle, celles des frontières, du "borderline" dirait le psy, des lisières dit Olivier Adam qu'il a déjà évoquées dans ses ouvrages précédents. Assurémment il est dans le juste et dans l'authenticité de nos existences contemporaines, bien fragilisées par toutes ces lisières qui nous bordent, et que l'auteur dévoile si intelligemment.
En conclusion, un très beau livre, dérangeant, agaçant parfois, envoûtant toujours. Merci de cette très belle littérature.
Commenter  J’apprécie          10
Les Lisières va trouver une place de choix dans mon étagère des coups de coeur.

Olivier ADAM n'est pas un auteur facile à lire (déprimé s'abstenir) car avec son style sec, claquant et sans fioriture il propose un roman «social» très réaliste et sans concession.

Le héros navigue entre eaux, entre la ville et sa périphérie, entre les petits boulots des copains et l'appartement bourgeois de l'écrivain, entre les idées du FN et celles des BoBos, entre la France et le Japon.... Comme nous, il est à la lisière de différents mondes, il se confronte aux clivages sociaux, générationnels, culturels, de notre société dans laquelle il est bien ancré tout en voulant lui échapper, il doit choisir, s'engager...

L'auteur va au coeur des personnages, il propose une vraie réflexion, on se reconnait à de nombreuses reprises au cours du livre, on ressemble aux personnages .

Bref, j'ai beaucoup aimé, beaucoup !
Commenter  J’apprécie          60
C'est long. Très long. Il y a matière à faire 3 livres : la famille couple, parents, fratrie avec ses échecs, ses incompréhensions. La recherche des origines, d'où je viens ? Qu'est ce qui m'a construit ? Être né ou pas du bon côté ? Et le jumeau manquant.
Olivier Adam est fidèle à son style avec de grandes phrases, des énumérations sans point, ni virgule.
Il faut s'accrocher car on se dit qu'il y aura bien une petite lumière au bout du tunnel. Et il y a bien une lumiere. Ouf !
Commenter  J’apprécie          30
❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

petit résumé succinct/

C'est l'histoire difficile d'une famille . Paul Steiner, (à mon avis une auto biographie de Olivier Adam), est séparé de sa femme, Sarah, ne voit ses deux enfants que les week-ends.
Il vit en bord de mer(en Bretagne )pour fuir Paris ,
se sent étranger dans sa propre famille, apprécie plus que de raison le whisky, écoute une musique un peu triste , roule en Renault Scénic, vote à gauche, mange bio, il écrit des romans torturés à succès, éternel insatisfait, abonné au mal-être, est le parfait opposé de son frère aîné, mais fait la fierté de son père qui se cache bien de le lui dire.
Ce livre est bourré de références musicales plus intéressantes les unes que les autres,
notamment "Other Lives" groupe de rock doucereux ,rétro,
dont je n'avais jamais entendu parler. Leur titre "Old statues" fait fondre en larmes en quelques secondes cet écrivain écorché vif. Pourquoi ? ma curiosité l'a emporté et je l'ai lu.
D'ailleurs aussi j'ai ressenti dans ce livre , que certains passages
font penser à la chanson de Francis Cabrel "hors saison"

Olivier Adam dépeint très bien notre société avec ses familles de français moyens .
Le père ouvrier ,fatigué, rebelle à tout, restant à la lisière de tout .
La mère que la comptabilité familiale rend dépressive?
Des enfants qui ne comprennent pas pourquoi certaines choses ne leurs
sont pas accordées.
Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d 'un homme ,en lisière de la société où son travail lui donne un statut à part, en lisière géographique de la capitale depuis qu'il habite en Bretagne, en lisière de sa famille…et le portrait d 'une certaine France, à la périphérie d 'elle-même.


L'auto-analyse sauvage à laquelle se livre son narrateur Paul Steiner
est assez riche en découvertes intimes pour mériter d'être suivie jusqu'au bout.
Ne le bouder pas . Même si l'on sait que le Goncourt ne l'a pas couronné!
Les lisières, c'est le roman de la classe moyenne complaisante et Olivier Adam semble y dévoiler une grande part de lui-même : amour, amitié, rage. Coups de gueule.
Voila le mot : Coup de gueule de l'auteur.
Perturbant et prenant à la fois.
Une belle réussite ! j'ai bien aimé , des vérités exprimées à cru!!!
Commenter  J’apprécie          281
Urgh. Les auteurs français adorent mettre en scène des cinquantenaires écrivains, alcooliques, divorcés, désabusés et narcissiques. C'est encore le cas ici, en la personne du narrateur le plus exaspérant de tous les temps. le style est plutôt plat (à noter peut-être quelques efforts dans les descriptions des paysages bretons), l'intrigue est ennuyeuse, les rebondissements franchement médiocres ; par pur hasard, le narrateur croise sans cesse les personnages de son passé, ce qui est le prétexte à remonter dans ses souvenirs et à évoquer son adolescence torturée. Je ne vais même pas parler du racisme ordinaire (« il riait et ses yeux ses plissaient jusqu'à lui donner un air asiatique », je rappelle que cet homme est chevalier des arts et des lettres), des piteuses tentatives d'analyse sociale/sociologique, ni du secret de famille digne d'un soap opéra diffusé à la télévision le dimanche après-midi. Je n'arrive pas à croire que j'ai lu 450 pages.
Commenter  J’apprécie          20
Paul Steiner est un écrivain connu, il est aussi dépressif, il boit, toujours amoureux de son ex femme, ses enfants lui manquent… Olivier Adam dresse un bilan très sombre de notre société à travers le quotidien, peu exaltant, de son personnage.

Le problème, c'est qu'il est relativement ennuyeux de lire dans un roman ce que l'on lit quotidiennement dans la presse et que nombre d'entre nous vivent certainement.

De plus, le texte d'Olivier Adam a tendance à trainer en longueur avec des passages sans intérêt.

Voila un récit qui plombe sauf si on arrête très rapidement la lecture.
Commenter  J’apprécie          110
Je n'avais encore jamais lu Olivier Adam. Quel courage il faut à cet homme extrêmement sensible pour se mettre tellement à nu. C'est un roman, mais à travers les lignes l'on comprend aisément qu'il parle de lui-même. Il est totalement lucide sur son époque et sur les gens, d'ailleurs 10 ans plus tard tout est toujours d'actualité au niveau du monde du travail et des classes sociales. C'est un fin observateur de l'espèce humaine. Il y a quelques passages vraiment magnifiques et j'aurais aimé les mettre tous en citations. le sentiment perpétuel de ne pas être à la bonne place est parfaitement exprimé et analysé.
Etant moi-même prompte à la fuite et à la noirceur, j'ai trouvé dans ces lignes presque un alter ego et c'est la raison pour laquelle je ne pourrais lire l'auteur que de temps à autre, c'est tellement sombre, je ne voudrais pas alimenter ma propre propension à la mélancolie.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (3009) Voir plus



Quiz Voir plus

Olivier ADAM : cinéma

Quel acteur tient le rôle principal (Paul) dans l'adaptation cinéma "Des vents contraires", qui sortira à la fin de l'année 2011 ?

Romain Duris
Benoît Magimel
Olivier Sitruk
Edouard Baer

8 questions
156 lecteurs ont répondu
Thème : Olivier AdamCréer un quiz sur ce livre

{* *}