Enfin la suite de l'enquête du prévôt Vittore sur cette mystérieuse série de meurtres liée à la tête de Jean le Baptiste. Après une attaque cardiaque qui a failli coûter la vie au prévôt, celui-ci reprend du poil de la bête, grâce à l'aide de
Michel-Ange. L'enquête rebondit efficacement après un premier album à la « limite du poussif ».
Bien entendu, il est difficile d'écrémer un roman, de retenir la substantifique moelle et pourtant Convard et Adam ne sont pas des novices en la matière. Les deux albums sont à lire un dimanche après-midi sur sa terrasse avec un rayon de soleil automnal et une tasse de thé. Tout n'est pas parfait et pourtant cela se laisse faire. La faiblesse de
Michel-Ange et en général des adaptations en deux volumes, c'est le nombre de pages. Deux fois quarante-huit pages alors que si on poussait le format à deux fois cinquante-quatre ou cinquante-six, ça laisserait plus de place à développer certains aspects de l'histoire, certains personnages et peut-être laisser faire le délire créatif du dessinateur. Nous sommes à la Renaissance, b… de m… Il faut des formes, des couleurs, des paysages, etc. de l'audace, que diable !
Comme je l'ai dit dans la précédente chronique,
Michel-Ange avait trop rapidement disparu. L'artiste toscan est comme l'un de ses innombrables personnages de séries ou de films qui disparaissent dès le premier quart d'heure et reviennent à la fin pour sauver la situation. Après tout, c'est lui qui rend la vie au prévôt, qui tue le Baphomet et cache la tête de Jean.
Si on sent qu'il y a fallu faire des choix au niveau du scénario et si on est dans du déjà-vu avec une société secrète pré-chrétienne que l'Église catholique veut à tout prix faire taire, cela ne gâche en rien le plaisir de lecture.
Un petit mot sur le vilain de l'histoire ? Oh ben oui ! À la fin du premier album, j'ai trouvé un air de ressemblance entre Baphomet et Mumm-Râ, personnage du dessin animé « Cosmocats ». À cette heure, je ne sais toujours pas s'il existe une description de ce personnage dans le roman mais comme le public-cible de cette BD s'adresse à des gens ayant entre trente-cinq et quarante-cinq ans et qui ont vu ce dessin animé. J'aurais également aimé un combat un peu plus épique entre Baphomet, le prévôt Vittore et
Michel-Ange. En une 1/2 planche, l'affaire était entendue.
Et sinon le coup de crayon ? Je l'ai dit précédemment, le dessin de Thibaud de Rochebrune sert à la cause du scénario. Il reste classique, épuré dans l'ensemble. Certaines cases ont été sublimées par des gros plans. La mise en couleurs me semble beaucoup plus diversifiée, plus recherchée.
En conclusion que retenir ? BD pour amateurs du genre ? Tout à fait ! Coup marketing ? Possible ! Agréable à lire ? Certainement ! Coup de crayon ? Classique mais manque d'audace ! Lecture sans prise de tête ? Absolument ! À recommander ? Si l'occasion se prête !
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