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Cela n'a l'air de rien mais c'est un(e) véritable tour de force. Prenant comme point de départ un seul lieu et un thème unique, Aravind Adiga, dans le dernier homme de la tour, réussit à prendre le pouls d'une ville en pleine mutation économique, Bombay, sans négliger les enjeux sociaux et humains qui en découlent. Un livre choral, cependant centré sur un personnage atypique, un irréductible qui se démarque de ses congénères de la classe moyenne, laquelle, aujourd'hui, semble songer d'abord à s'enrichir vite, au mépris des règles élémentaires du respect de l'autre et de toute éthique. Adiga aurait pu faire plus court, la littérature indienne se conçoit mal à moins de 500 pages, car il délaye un peu, mais il relève haut la main le pari de traiter son thème avec une diabolique efficacité, grâce à un style précis, sobre et solide, qui fait sens. Comme Dickens en son temps, le romancier indien éclaire d'une lumière aveuglante la psychologie d'hommes et de femmes soumis à la tentation/dictature de l'argent, et vaincus d'avance. Sauf que, dans sa conclusion, l'auteur n'oublie pas le peuple, cette masse misérable et mise de côté, qui pourrait bien, un beau jour, se rebeller enfin contre le pouvoir corrompu et les lois iniques. La fin du livre est à la fois amère et porteuse d'espérance. le fonctionnement de la démocratie indienne, pétrie de contradictions et d'excès, gardera toujours une part de mystère pour les occidentaux. La littérature du pays, d'une richesse infinie, est plus que jamais à l'écoute de ses mouvements et fractures, visibles ou invisibles.
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Ce livre m'a été offert dans le cadre de l'opération " masse critique" d'octobre 2012. C'est donc avec grand plaisir que j'en fais une critique aujourd'hui .
Ce livre de 582 pages raconte l'histoire actuelle d'une communauté d'hommes et de femmes vivant dans la quartier de Vakola à Mumbai ( anciennement Bombay) dans la célèbre résidence Vishram construite au début des années 60.
Grace à la construction de cette premiere résidence, ce quartier est sur la voie de devenir une banlieue convenable.
Cette résidence construite dans un quartier de bidonvilles et de taudis à proximité de l'aéroport est le symbole de l'accès à une propriété de qualité, de l'émergence d'une classe moyenne issue de toutes les communautés et dont la vie ensemble a un sens et une importance sociale primordiale . Comme le dit l'auteur, " Un homme est ce que disent ses voisins. Dans les immeubles anciens, la vérité est un bien commun, un consensus d'opinions." p307.
Cette résidence Vishram est composée de 2 tours, la tour A héberge les copropriétaires historiques de l'origine de la construction.
Ils forment une communauté d'intérêts et de relations sociales très poussée ou les relations humaines sont vitales , le désir de respectabilité à quasi remplacé le système de castes présent dans les campagnes.
Alors quand un promoteur immobilier arrive dans cette résidence pour proposer de racheter les 2 tours afin de les démolir et les remplacer par des immeubles de grand standing, tout l'équilibre sociale explose.
La compensation financière est importante pour chacun des copropriétaires mais l'argent ne sera touché par chacun que si un accord à l'unanimité est trouvé.
L'appât de l'argent fait se disloquer l'intérêt commun pour une défense de ses intérêts propres. Petit à petit, et parfois sous la pression, tout le monde cède aux sirènes de la fortune excepté un homme, professeur à la retraite respecté, Masterji.
Toute la trame du livre tourne autour de ce combat entre les membres de cette communauté elle même, mais aussi entre cette classe moyenne et les représentants de la force de l'argent à tous prix, de ces promoteurs, sans scrupules qui transforment aujourd'hui le Mumbai d'autrefois en Bombay qui se veut devenir un petit New york.
Le combat de Masterji est touchant et symbolise le respect de valeurs morales et éthiques.
L'intérêt principal de ce roman est une description minutieuse, a travers les différents personnages, de l'évolution de la société de Mumbai dans son explosion architecturale.
L'écriture fouillée très imagée, permet de visualiser les scènes comme des tableaux impressionnistes, de sentir les odeurs, d'imaginer le grouillement de la foule .
J'ai beaucoup aimé ce livre pour cet aspect quasi documentaire de la vie à Bombay. Cet aspect là et seulement celui là, justifie la longueur du roman. Car sinon, en ce qui concerne uniquement l'histoire cela aurait pu être beaucoup plus court. J'ai failli abandonner à mi-chemin, l'objectif de cette critique m'a obligé à poursuivre ma lecture et finalement je ne le regrette vraiment pas.
Un livre très intéressant que je conseillerai certainement.
Lien : http://bibliothequedechalipe..
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Bombay, époque contemporaine, au mois de mai. Secteur de l'aéroport International... l'urbanisme est galopant, les bidonvilles pullulent. Dans cet environnement pouilleux, existe encore une résidence respectable et bourgeoise, la résidence Vishram, construite à la fin des années cinquante. A l'époque l'endroit était encore plus ou moins marécageux. Depuis les mangroves ont disparu, de nouveaux immeubles de luxe, des palais cinq étoiles sortent de terre. La place manque pour construire. La résidence Vishram est composée de deux tours. La B qui date des années 1970 est convoitée par des acheteurs ou locataires, jeunes cadres travaillant dans un centre financier tout proche. Mais la A, plus démodée, est cosmopolite, avec des résidents d'origines ethniques et religieuses différentes, attachés à leur immeuble, bien que celui-ci soit loin de leur apporter tout le bien être qu'ils pourraient souhaiter ; ce n'est pas un paradis, coupures d'eau journalières, pollution sonore..., et après quatre déennies de moussons, érosions, vibrations, elle risque de s'effondrer. Malgré l'urgence, les haitants tardent à envisager des travaux, ils paient leurs impôts, votent, bavardent en pensant que cette co-propriété reste néanmoins solide. Lorsqu'un visiteur se pr'ésente chez le gardien et demande à voir le secrétaire... Il semble vouloir connaître "l'histoire du moindre bouton de porte, rivet et clou de l'immeuble" ? Que cherche-t-il ?
Les habitants vite au courant sont intrigués. Il s'agit de l'émissaire d'un ambitieux et richissime promoteur immobilier qui rêve d'atteindre la célébrité en construisant la plus haute tour de grand luxe. Sa proposition est alléchante, son offre d'expropriation anormalement élevée est cependant non négociable : si un accord n'est pas trouvé avec tous les membres de la co-propriété, personne ne touchera une seule roupie ! Date limite : 30 octobre. Dès lors les résidents vont petit à petit se laisser aveugler, voire corrompre devant l'appat du gain. Un professeur retraité et respecté de tous est soutenu par de rares récalcitrants ; ils refusent l'offre mirobolante. le promoteur ne recule devant rien, tandis que le professeur résiste en souvenir de sa fille et de sa femme décédées... La tour A sera-t-elle démolie ?
Si j'ai trouvé l'amorce du roman un peu longue, et que j'ai regretté, mais pas longtemps, de ne pas trouver les notes en bas de page (elles sont rassemblées en fin de volume), j'ai très vite été conquise par le style fluide de l'auteur. Par petites touches il dépeint Bombay, sa vie, ses gens confrontés aux dures réalités... Comment après trente ans de cohabitation pacifique, toute une communauté se trouve déchirée, prête à toutes les compromissions, face à l'appat du gain... on leur fait miroiter une meilleure vie, une meilleure santé, un luxe qu'ils ne souhaitaient pas forcément et les voilà prêts à sacrifier l'un de leurs... Je vous laisse le soin de découvrir l'intrigue habilement menée. Quant à moi je n'hésiterai pas à recommander cet ouvrage.


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En cette rentrée littéraire, Aravind Adiga, l'une des nouvelles voix de la littérature indienne, publie en France son troisième roman, une fresque monumentale qui nous tient en haleine sur près de six cents pages. Aussi bon que le Tigre blanc qui l'avait fait connaître, le Dernier Homme de la tour confirme le talent d'un jeune auteur, dont on espère qu'il a encore de nombreuses histoires en réserve.

Aravind Adiga vit à Bombay et c'est dans cette ville foisonnante qu'il situe l'action de son nouveau roman. Dans une banlieue encerclée par les bidonvilles, la résidence Vishram est connue par tous comme un immeuble de qualité, où résident des gens bien comme il faut. Lorsqu'un promoteur décide de racheter la résidence et d'exproprier tous les propriétaires en leur offrant une jolie somme, les avis divergent. Certains ne croient pas leur bonne fortune et bâtissent des plans d'avenirs. D'autres refusent de partir. C'est le cas de Masterji, un vieux professeur respecté, qui a tous ses souvenirs dans son appartement. le vieil homme est catégorique, il ne partira pas. Sans son accord, le projet ne peut se faire. L'hostilité naît, le ton monte. Masterji cèdera-t-il ? Jusqu'où va la cupidité humaine ?

Roman dense et magistral, le Dernier Homme de la tour montre qu'à chaque roman, Aravind Adiga prouve encore davantage son talent de conteur. Sous sa plume se dessine la réalité de la vie à Bombay, ses embouteillages, ses bidonvilles, sa corruption, une Bombay qui se peuple dans son récit de personnages hauts en couleur, mais qui se ressemblent tous dans leur amour de l'argent. L'immeuble Vishram est peuplé d'un échantillon assez complet de la classe moyenne de Bombay : nous découvrons le quotidien de couples, de familles, de célibataires dans une société en mutation, où demeure encore le spectre des castes, et où la religion continue à rythmer les jours. Aravind Adiga ne fait aucune concession dans sa description de cette ville millénaire et grouillante, une ville où tout peut arriver sans susciter de réaction, où l'argent fait loi.

Aravind Adiga avance ses pions lentement mais méticuleusement. Il met en place soigneusement son intrigue, tisse les liens de son histoire patiemment, nous présente progressivement tous les protagonistes du récit : Masterji, bien sûr, le professeur veuf au centre de l'histoire, mais également Madame Puri, qui se voue corps et âme à son fils attardé, Ibrahim, le père de famille prêt à tout pour séduire ses voisins, le couple Pinto, ravagé par l'âge ou encore Madame Rego, dite « le Cuirassé » ou encore « La Communiste ». Tous sont différents, mais, hormis Masterji, ils sont tous unis dans leur quête d'une vie meilleure, loin de la résidence Vishram qui, bien que de bonne réputation, s'est dégradée au fil des moussons. Certains pourraient arguer, que du fait de cette abondance de personnages, le rythme est très lent, mais cette mise en place est totalement nécessaire. On est peu à peu pris au piège du récit, que l'on ne peut plus alors plus lâcher.

Au fur et à mesure que l'on progresse, l'on est de plus en plus plongé dans les tréfonds de l'âme humaine, que ce soit du côté du promoteur, que l'on découvre dans son intimité, ou des habitants de Vishram. On sort de cette lecture vidé, impuissant et un peu triste, mais certain d'avoir un un très grand roman. Je remercie vivement les éditions Buchet-Chastel, et Babelio pour cette lecture des plus agréables.
Lien : http://enlivrons-nous.com/20..
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[...]Autant vous dire qu'à l'arrivée du nouveau roman d'Adiga, le Dernier homme de la tour, j'étais assez surexcitée. Et pourtant, malheureusement, cette surexcitation est tombée à plat. Si je retrouve avec plaisir le côté foisonnant de son roman précédent, Adiga me met en face d'une donnée à laquelle il ne m'avait pas habituée : le manque de rythme.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Un très belle intrigue, un très beau lot de personnage, un écriture limpide... Et bien ça fait un excellent roman!
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L'histoire est très simple, une résidence vieille de plusieurs décennies rongée par le temps et un promoteur qui rêve de la racheter pour la faire démolir et y construire un immeuble de luxe.
Le promoteur propose aux résidents une somme bien confortable bien au-dessus du marché mais il devra faire face à la réticence de quelques habitants, mais à force de persévérer, et grâce à quelques menaces, il ne reste qu'un seul homme qui empêche la vente de se concrétiser alors que l'échéance arrive. Ce dernier, le veuf Masterji, professeur de sciences à la retraite, se verra seul contre tous, car les résidents ont déjà déménagés leur esprit vers un nouveau lieu d'habitation et une vie meilleure. Il fera l'objet de trahison, de haine, de méchanceté, de complot de la part de ceux qui faisaient autrefois partie de la communauté de Vishram, une grande famille où chacun s'entraidait.

Lorsque j'ai commencé à lire ce roman, j'ai tout de suite pensé à Rohinton Mistry, qui a très souvent pris Bombay, un immeuble et ses habitants comme point central de ses romans, la seule différence que ses personnages étaient à majorité parsis contrairement à "Le dernier homme de la tour".
Le lecteur devinera dès le début la tournure que prendra le roman, il n'y a pas de grand mystère sur qui deviendra le dernier homme à ne pas vouloir quitter son logement, cela saute tout de suite aux yeux. Et de plus, on devine qu'aucune fin n'est possible sans que cela finisse mal pour lui, le seul mystère c'est comment ?
Aravind Adiga réussit à nous faire accrocher au roman en nous faisant découvrir peu à peu les personnages qui vivent dans la résidence et précisément la tour A. Une belle brochette car certains sont très atypiques. Mais l'on découvre surtout la nature humaine, hargneuse à son paroxysme. Les personnages sont des pourris, n'ayons pas peur des mots, dès qu'ils rêvent d'argent.
On y découvre bien évidement la fureur de l'immobilier à Bombay, une ville en pleine mutation économique et sociale, où certains terrains se vendent à prix d'or même des taudis de bidonvilles mais en face d'autres vivant dans des conditions précaires peuvent se faire raser le campement à n'importe quel moment. On y découvre les villages qui se forment lors de la construction des ces immeubles, des gens ayant quitté la campagne pour se faire maçon, avec femmes et enfants, dans des conditions très précaires. Il règne aucune harmonie dans l'aménagement urbain, des constructions de luxe avoisinent des bidonvilles, des quartiers huppés la misère.
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« Masterji remarqua un gros moustique posé sur son avant-bras; l'insecte avait profité de sa faiblesse et de sa distraction. (…) Pas une seconde ne se perdait dans un monde livré au calcul permanent. C'était contre cela qu'il était en guerre, non contre ses voisins. »

Le dénouement de ce roman (2012) se déroule dans le cadre d'une tour d'habitation à Mumbai, Inde. Semblable aux romans se situant dans ce décor, tels que l'immeuble Yacoubian (d'Alaa El Aswany) ou encore de Escalier C (d'Elvire Murail), il s'agit d'une microsociété reflétant la société qui l'entoure.

Oeuvre aussi forte que le tigre blanc (2008), elle raconte comment nous tous, individuellement, nous contribuons parfois à la corruption, la violence et aux calculs vicieux.
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La spéculation immobilière à Bombay la corruption qui la régit. La vie et la bonne entente des voisins dans un immeuble bouleversée par une proposition financière qui va révélé la vraie personnalité de chacun et pousser la plus part aux pires bassesses
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Les habitants de la tour A de la résidence de Vishram vivent en bonne intelligence. Leur entente est d'ailleurs assez remarquable et ce malgré les différences culturelles et sociales. Ainsi, même si quelques éléments se distinguent parfois, la cordialité et l'harmonie règnent entre les voisins. Mais lorsqu'un gros promoteur immobilier leur propose de racheter leurs appartements à des prix bien au-dessus du marché afin de construire une résidence de luxe, le verni craque, les événements se déchaînent et les ententes se dégradent. Entre ceux qui veulent absolument vendre et ceux qui souhaitent rester, la guerre est déclarée ! Et ce ne sont pas les plus respectables qui se montrent les plus humains...

GrouillanteMumbaiEncore une fois, Aravind Adiga a su totalement me séduire avec ce troisième roman sorti en français de l'auteur. Il nous propose avec ce livre :
- une très belle plongée en plein coeur de Bombay. L'auteur décrit à merveille cette ville aux mille facettes et nous fait visualiser les lieux, entendre les sons incessants de la ville et de ses habitants et nous titille les narines avec les odeurs de la nourriture, la puanteur des bidonvilles et les mélanges doux-amers des rues. On y est !
- des personnages variés, très fouillés qui évoluent au cours du roman et nous donnent une bonne idée de la diversité des habitants de cette ville grouillante et débordante. du professeur aimé de tous les voisins (au début du roman !) au promoteur immobilier sans scrupule en passant par le couple de retraités, la mère au foyer qui ne vit que pour le bien-être de son fils handicapé, la mère célibataire qui travaille dur pour élever ses enfants, la femme de ménage engluée dans ses soucis domestiques et j'en passe, Aravind Adiga dresse un portrait sans concession de la société bombayite/mumbaikar qui peut faire froid dans le dos. Alors, oui, les personnages sont agaçants, haïssables ou encore énervants et aucun n'est réellement attachant mais on plonge à corps perdu dans cette communauté variée et alors même que nous savons bien (depuis longtemps même) que l'homme est un prédateur pour l'homme, nous nous étonnons de voir à quel point la promesse d'une vie meilleure peut prendre le pas sur trente ans d'amitié : comment aurions-nous réagi, nous ? C'est bien vu et troublant de réalisme !
- et une histoire loin d'être convenue.
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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