AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 556 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les confessions d'un Indien né dans la pauvreté, intelligent, prêt à tout pour se sortir de son statut de serviteur d'un caïd.
Le récit est brillant, une sorte de Slumdog Millionaire beaucoup plus noir, et une image de l'Inde contemporaine prise entre modernité, poids du passé et corruption.
Un très bon roman.
Commenter  J’apprécie          00
Ce livre retrace le parcours chaotique de Balram Halwai, un jeune Indien issu des classes sociales défavorisées. Ce n'est pas un personnage forcément aimable et son parcours n'est pas des plus exemplaires mais il a le mérite d'être incisif et drôle à chaque page.
Loin des clichés exotiques, on découvre dans ce roman l'Inde contemporaine où règnent la corruption, la saleté, la pollution, la misère et les clivages sociaux flagrants.
L'auteur utilise l'opposition ténèbres/lumière au long du livre pour décrire les différences de conditions sociales. Etre dans les ténèbres, c'est être comme le père de Balram, rickshaw qui mourra de tuberculose et dont le salaire sera quotidiennement avalé par toute la famille; c'est être serveur dans un tea-shop comme son frère Kishan sans aucun espoir d'avenir meilleur; c'est être chauffeur et homme à tout faire au service des riches comme Balram lui-même; c'est endosser les crimes commis par d'autres ou voir sa famille menacer pour un faux pas, en gros, comme dit l'auteur c'est se retrouver enfermer dans la "cage aux poules".
Dès le début de l'histoire, nous savons ce que Balram a fait mais la structure du récit est tel que nous ne pouvons pas nous arrêter: on souhaite comprendre et cerner ce personnage énigmatique, ce "tigre blanc" qui a osé sortir des rangs. L'auteur a un talent indéniable. Une fois qu'on a commencé la première page, on n'a qu'une seule envie : continuer à lire car le style d'écriture est tout simplement clair et limpide. Aux descriptions réalistes se mêlent ironie, sarcasme et sens de l'humour: un vrai régal! Je n'ai pas mis le cinquième coeur car l'histoire reste quand même dérangeante et amorale.
Quoi qu'il en soit, c'est un livre à découvrir de toute urgence ! To be read ? Of course !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          50
Balram Halwai surnommé par un de ses professeurs "Le Tigre blanc" décide d'écrire une lettre au premier ministre chinois qui prévoit faire une visite en Inde très bientôt. Dans ses écrits, Balram décrira sa vie en Inde. Après avoir travaillé avec son frère dans le tea-shop de son village, Balram sera embauché à Delhi comme chauffeur pour M. Ashok et Pinky Madam. Tout d'abord serviable et fidèle à ses employeurs, la vie de Balram bousculera du côté du crime.

Pour un tout premier roman, voici une belle réussite! Pas étonnant que ce titre ait remporté le Booker Prize 2008. C'est une histoire remplie de rebondissements qui nous tient en haleine du début à la fin. L'auteur a une plume rythmée et un humour qui rend l'histoire moins dramatique bien qu'elle le soit pourtant! L'auteur nous présente deux Indes : l'Inde des pauvres, des affamés, des taudis et l'Inde des Entrepreneurs et des riches. Pour passer d'une Inde à l'autre, il faut parfois mettre l'honnêteté de côté... Une réalité tout à fait désolante!
Commenter  J’apprécie          10
Balram, indien de vingt-cinq ans, écrit au premier ministre chinois qui vient en visite dans son pays.

Dans sa lettre, il lui raconte comment il a abandonné ses études après une enfance misérable pour devenir le chauffeur d'un nouveau riche paternaliste et plutôt sympathique. Travail qui lui a donné des envies d'ascension sociale qui l'ont conduit à assassiner son patron. Alors qu'il est entrepreneur à Bangalore, pour son correspondant, il analyse cyniquement les raisons de son crime, lui montrant les aspects peu reluisants de la démocratie indienne et de son expansion économique. Selon lui, l'immense fossé qui sépare les riches des pauvres, la survivance des castes et la corruption à tous les niveaux justifient son geste pour sortir de la servitude imposée par des exploiteurs sans scrupules.

Avec ce roman, Aravind Adiga fait une critique féroce de la société indienne contemporaine. le choix de l'interlocuteur chinois n'est évidemment pas innocent. Comme la Chine, l'Inde est un pays émergent qui est confronté au manque de régulation d'un capitalisme sans contre pouvoir. Dans la charge de l'auteur, on comprend qu'il prône la révolution pour faire évoluer les rapports de force, position peut-être excessive mais qui montre l'urgence à se réformer pour la plus grande démocratie du monde. Un très bon premier roman, amoral et cynique, qui met en scène l'Inde capitaliste.
Commenter  J’apprécie          320
Un livre à lire sans aucun doute. Quelques prérequis: aimer le cynisme et les écrits "dérangeants".
Le narrateur nous dévoile une Inde impitoyable, corrompue, violente et immorale et une population guère plus reluisante. A première vue, c'est caricatural et plutôt manichéen. Mais notre narrateur a sa personnalité, nous apprenons assez rapidement à le connaître, il n'est pas insensible aux autres mais a choisi le pragmatisme, développant parfois des pensées surprenantes contenant leur part de vérité. On assiste à l'adhésion totale d'un jeune indien imprégné de tradition aux valeurs marchandes et individualistes, poussant la logique jusqu'au bout, sacrifiant tout son passé et ses racines pour entreprendre et devenir "libre"...
Commenter  J’apprécie          30
Ces vacances, je suis partie en Inde, chez Balram Halwai, et je peux vous certifier que ce n'était pas du tout un lieu pour touristes !

En fait, je suis restée dans mon fauteuil à lire « le tigre blanc », mais ce voyage littéraire m'a plongée d'un coup dans une Inde faite de « Ténèbres » et de « Lumière » (dixit le narrateur), celle des pauvres, encaqués dans une situation sans issue, une « Cage à poules », et celle des riches, des politiciens et des policiers, tous ceux-ci corrompus, sans scrupules et dont les pots-de-vin permettent d'avancer.

Et me voilà enfoncée jusqu'au cou avec le narrateur...Va-t-il s'en sortir ? Va-t-il m'en sortir ? Oui ! Et il le fait avec brio, cynisme et ironie.
Tout ceci est conté au travers de 8 lettres adressées au premier ministre chinois qui va se rendre en Inde. Ces huit lettres sont le prétexte à faire connaitre ce pays mystérieux et si étranger à notre culture.

On l'appelait « Munna », c'est-à-dire : « Garçon »...C'est vous dire ! Il n'avait pas de prénom ! C'est son instituteur qui a décidé de le prénommer « Balram ».
Son père était conducteur de rickshaw, ces espèces de poussettes pour adultes tirées par un pauvre hère tout maigre et tout suant : « Je vous engage à les observer de vos propres yeux. Les rickshaws ne sont pas autorisés dans les quartiers huppés de Delhi, où les étrangers risqueraient de les voir et de s'étonner. Insistez pour vous rendre à Old Delhi. Là, les rues en sont pleines. Vous verrez ces hommes, minces comme des baguettes, penchés sur le guidon de leur bicyclette, pédalant pour tirer un chariot qui croule sous une pyramide de chair bourgeoise : un gros type avec sa grosse épouse et leurs gros sacs de shopping. »
« Munna » est spécial, il est intelligent, rusé et (presque) sans scrupules. Son instituteur (qui ne l'a connu que très peu de temps) le surnommait « le tigre blanc », car il n'en parait qu'un sur toute une génération. Il veut s'en sortir, lui. Il n'accepte pas la situation sans issue du pauvre, qui n'a qu'à subir, se taire et se courber, prisonnier de la « Cage à poules ». Mais qu'est-ce que cette Cage à poules, me direz-vous ? C'est la métaphore bien choisie du système : les pauvres ne peuvent se rebeller sinon les riches se vengent sur leur famille et leur font subir les pires sévices. Donc, pas d'espoir. Accepte ta condition sinon ceux que tu aimes paieront le prix fort.
Et tant pis pour la famille de Balram ! Grâce à sa débrouillardise, sa roublardise et son tact, grâce aussi à un meurtre (dont il s'accuse et se glorifie dès le début), il gravit les échelons de la société de castes.

« Une révolution indienne ?
Non, monsieur. Cela n'arrivera pas. Les habitants de ce pays attendent toujours que la guerre de libération vienne d'ailleurs. Cela n'arrivera pas. Chaque homme doit accomplir son propre pèlerinage de libération.
Le livre de ta révolution est dans tes tripes, jeune Indien. Chie-le, et lis. »

Un livre fort, interpellant, drôle, immoral, sarcastique, diabolique...
Commenter  J’apprécie          622
Ce livre est en faite des lettres qui sont écrites par un mystérieux "Tigre Blanc" résident à Bangladore à "Son Excellence Wen Jiabao - Cabinet du Premier Ministre - Pékin - ...". Ce "Tigre Blanc" écrit au Premier Ministre de Chine durant plusieurs nuits, pourquoi lui car ce "Tigre" a entendu à la radio la visite du ministre chinois la semaine suivante et sa visite à Bangladore où soit disant il voulait rencontrer des entrepreneurs . ..
Bien évidemment, le "Tigre" ne lui écrit pas pour l'inviter ou de parler comment devenir entrepreneur en Inde mais pour raconter son histoire ...

C'est donc au fil des lettres que l'on découvre qui est ce tigre : il s'agit de Balram Halwai originaire d'une ville qu'il nomme plus simplement l'Inde des Ténèbres, là où coule le Gange et non l'Océan car cette partie là c'est l'Inde des Lumières. On apprendra sur sa famille d'origine pauvre, des traditions, son village, son enfance, les hommes influents de son village aux surnoms d'animaux (important à retenir pour le reste du livre) mais aussi le détail d'un avis de recherches de la Police ...

Balram travaillait dans un tea shop très jeune avec son frère étant de la caste des Halwai. Il décida d'apprendre à conduire pour faire chauffeur avec l'aval et un "prêt" de sa grand-mère et réussi.
Il trouva assez rapidement du travail chez Mr Ashok revenu des Etats-Unis avec sa femme américaine Pinky qui avait besoin d'un chauffeur.
Au début, il ne fut que second chauffeur conduisant la Maruti mais lors du déplacement de Mr Ashnok pour Delhi pour une longue durée, il devint le chauffeur principal malgré sa faible expérience et qu'il ne connaissait pas Delhi. Sa fierté sera de conduisir une meilleure voiture la Honda City.

On y découvre grâce à ce livre la vie rude de village, de chauffeur indien, l'exploitation des chauffeurs, le décalage entre le métier de chauffeur et ceux des Patrons, ...

Un livre à lire, on se l'approprie très vite. Il est difficile à le résumer sans révéler des détails importants que le lecteur doit découvrir par soit même.

L'auteur a écrit un livre vraiment très original, le côté correspondance, les cadres de l'avis de recherche, le déroulement de l'histoire en revenant sur des faits venant du passé, la réalité indienne et le faite qu'il laisse le suspens jusqu'au bout.

On peut une fois être amadouer par le personnage principal mais quelques pages plus loin on peut le trouver mesquin voir sadique, immorale, complètement décalé ...


Lien : http://atasi.over-blog.com/l..
Commenter  J’apprécie          10
Roman drôle et immoral, « le tigre blanc », c'est d'abord le surnom du héros enfant, Balram Halwai, remarqué par un inspecteur d'école qui compare son intelligence à la rareté de cet animal dans la jungle. Celle-ci le mènera de simple chauffeur, provenant d'une caste inférieure de la société dans une province pauvre de l'Inde, à la réussite financière et sociale à Bangalore. Cette ascension singulière passera par des sacrifices, des humiliations et un assassinat, racontés avec la légèreté et l'ironie d'un humour typiquement britannique (rassurez-vous, je n'ai rien dévoilé de l'intrigue). le contraste entre le récit du protagoniste, apparemment dénué de sentiments et de culpabilité, et la situation dramatique du quotidien des indiens vivant dans la misère, crée une atmosphère de cynisme à la fois terrifiante et étonnamment attachante. On ne sait comment juger le héros qui a choisi la voie de l'individualisme dans un pays où s'occuper de sa famille est un devoir et où l'on ne choisit ni son mariage, ni sa profession.
Au delà de l'histoire, ce roman est aussi un portrait fidèle de la société indienne contemporaine, sorte de cour des miracles géante et bruyante qui vit et avance à cent à l'heure.
Comment conquérir sa liberté personnelle en se débarrassant de l'emprise familiale et en dépassant l'immobilisme du système des castes ? La réponse est dans la longue lettre que Balram adresse à Wen Jiabao, et que je vous recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          20
Le voyage se parcourt au bout des pages.
Enoncez-nous, cette Inde, au passage.

Tenez-nous bien à l'écart.
Intouchable, vous le devenez.
Grossissants, les traits se lissent.
Réalité du narrateur se confond.
Et la lecture se fait rapide.

BLANC

Véronique Dubois


Commenter  J’apprécie          70
Vision cynique et féroce d'une Inde désenchantée

Le Tigre blanc, ainsi surnommé par son instituteur pour ses capacités intellectuelles supérieures à la moyenne, est un petit garçon, Balram, dont la famille subit les oppressions continuelles des grands propriétaires de sa région.
D'abord garçon à tout faire dans une échoppe à thé, il parviendra à apprendre à conduire et à devenir chauffeur de maître, un statut dont sa famille n'aurait jamais osé rêver… Mais Balram est assez intelligent pour percevoir le fonctionnement de la société indienne et son injustice criante, et il décidera d'inverser l'ordre des choses, de devenir un maître, lui aussi…

Son histoire, celle de tout un peuple tiraillé entre les sirènes de la croissance, l'avidité de la classe dominante et le drame de la pauvreté, Balram la raconte dans une lettre au Premier ministre chinois qui doit venir visiter Bangalore.
Dans une diatribe cynique et violente contre son pays dont il n'hésite pas à décrire les côtés les moins reluisants, Aravind Adiga attire l'attention sur la corruption qui règne en maître sur le sous-continent, le fonctionnement aberrant d'un pays à deux vitesses où une partie de la population est encore maintenue à l'état d'esclave et traitée comme des sous-hommes, mais aussi le coté fondamentalement individualiste des indiens.

A n'en pas doute, l'auteur espère attirer l'attention internationale sur ce qui se passe dans son pays ; il aurait en effet déclaré que les critiques d'écrivains omme Flaubert, Balzac et Dickens ont beaucoup contribué à améliorer l'état de la société en Angleterre et en France au XIXe siècle…

Si je n'ai pas outre mesure apprécié le procédé narratif, j'ai cependant été passionnée par cette description sans concession d'un pays en pleine mutation dont nous, occidentaux, sommes abreuvés de clichés exotiques et bollywoodiens.
UN ACTE D'ACCUSATION PASSIONNANT CONTRE LA POLITIQUE INDIENNE CONTEMPORAINE.
Commenter  J’apprécie          240




Lecteurs (1166) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *}