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3,96

sur 554 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
l'humour noir contre la corruption

Comme Rorehinton Mistry et Vikas Swarup, voire Vikram Chandra, Aravind Adiga utilise ironie et humour noir pour dénoncer l'extrême violence et la corruption institutionnalisée de l'Inde.
Un livre politique aussi, en s'adressant au 1er ministre chinois, il pose la question : que vaut-il mieux pour tirer un pays hors de cette corruption et cette pauvreté ? une parodie de démocratie, ou des égouts et de l'eau au robinet ? Il y répond partiellement, en supputant que, pas plus que les campagnes indiennes, les campagnes chinoises en soient dotées.
Un livre attachant.
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Mon avis : Saddhu

Un livre fort, sans transition qui dénonce les travers de l'Inde à deux vitesse. le héros du livre est prêt à tous les sacrifices pour sortir de cette misère sordide, même au plus vil.

Ce livre est complètement amoral, mais lorsqu'on connaît l'Inde, que l'on voit s'afficher un luxe de plus en plus éhonté côtoyer une misère qui dégoûte tellement elle est profonde, sans espoir d'amélioration en raison des castes, de la corruption. On peut comprendre, même si on ne les approuve pas, les raisons qui font basculer dans le crime.
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Apprenant que le premier ministre chinois va venir à Bengalore, Balram décide de lui écrire pour lui présenter sous un jour plus authentique que la propagande officielle de son pays corrompu.
Pendant sept nuits, Balram raconte l'Inde et se raconte lui-même ; comment il est sorti des Ténèbres pour devenir riche, et comment il est devenu un criminel recherché et pourtant introuvable dans son pays.
A travers ses lettres, c'est un portrait sans concession de l'Inde contemporaine que nous livre Balram, mais sous l'ironie pointe souvent l'affection pour ce pays qu'il compare à une gigantesque cage à poule dont personne ne tente de s'échapper. Il nous montre ainsi un pays de contrastes, entre les Ténèbres et la Lumière, la richesse et la pauvreté, les maîtres et leurs serviteurs, les villes traditionnelles et celles dont les immeubles de verre vivent à l'heure américaine. Certainement une très bonne approche, par la fiction, des enjeux et de la situation de l'Inde des années 2000.
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Le Tigre Blanc est le surnom de Balram, dont la confession adressée au premier ministre chinois (qui visite l'Inde pour prendre exemple sur la réussite de ses entrepreneurs), va dérouler la vie de cet anti-héros cynique et malin, depuis son village natal sur les bords sordides du Gange, jusqu'à Bangalore, la silicon valley locale. Il va dévoiler au dirigeant chinois les dessous de la réussite économique de l'Inde. Ils tiennent en deux mots : soumission et corruption. le système des castes fabrique des employés corvéables à merci, résignés à vivre misérablement et reconnaissants des moindres privilèges qui leur échoient, blattes des taudis de fonction comprises. Les bien nés arrosent la police et les hommes politiques et font régner la terreur chez leurs serviteurs dont la famille peut être torturée s'ils ont le malheur de regimber. Mais plus que la terreur, c'est la familiarité qui est la clé du système : le bon serviteur masse les pieds de son maître, accepte de se dénoncer à la police pour éviter à sa maîtresse d'aller en prison, et, en chauffeur attentionné, choisit une musique romantique quand il sent approcher la scène de ménage. Mais, lorsqu'un maître s'avise d'être une belle âme et veut concilier les valeurs occidentales d'égalité et l'absolue soumission à laquelle il est habitué, il ouvre les portes de la révolte à celui qui ne peut être Rastignac (le plafond de verre est au niveau de la cave), pas même Vautrin (ou alors seulement celui qui se cache, sans jamais atteindre la respectabilité du repenti pardonné) et qui ne peut être que Nat Turner.
Balram Halwai a gagné son surnom car sa volonté de s'élever est aussi rare que l'est un tigre blanc : autant dire que s'il parvient à passer de l'Inde des maigres à celle des gros, c'est en clandestin solitaire, appliquant les seules recettes qui vaillent, celles de ses anciens maîtres, et sans illusion sur sa fin programmée.
Écrit par un journaliste, ce roman sarcastique, cruel et amoral se moque de toute bien-pensance: les damnés de la Terre et les riches qui les insultent forment une ronde échevelée, menés par le même désir fou et désespérant de ne jamais rien changer.
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Étrange bouquin.

On se retrouve en Inde, avec ses castes, sa pollution, ses luttes de pouvoirs. le contraste avec la pauvreté et la richesse qui se côtoient.

Ce roman me fait penser au Parfum de Patrick Suskind, mais à la sauce indienne. Cela m'a intrigué, m'a dépaysé, mais ne figurera pas dans mes livres préférés. Quoi qu'il en soit, je l'ai quand même bien aimé.
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Une plongée dans l'Inde de la servitude et des castes. Avec humour, sarcasme et parfois cruauté, l'auteur nous dépeint les relations de maître à vassal qui régissent une bonne partie de ce pays.

Ceux d'en haut abusent de leur pouvoir, maltraitent et méprissent. Ceux d'en bas sont prêts à tout pour grapiller quelques miettes de pain : compromission, soumission, trahison et autres coups bas.

Pas De manichéisme dans ce livre : les dalits comme les brahmanes sont prêts à tout pour arriver à leur fin. Une course contre la mort, une quête du pouvoir à tout prix.

Avec en arrière-plan, le redoutable système de corruption généralisée mis en place sous le règne d'Indira Gandhi, « la grande socialiste ».

Moralité de l'histoire, s'il devait y en avoir une : pauvres ou riches, tous pourris !

P.S : le film tiré du livre est plutôt réussi. Dans le sens où il respecte assez bien l'ambiance du livre et le ton de l'auteur.
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Ce livre vous fait l'effet d'un coup de poing au ventre. Il est sans concession.La trame est impeccable et le héros tellement humain qu'on finis par être perdu entre morale et instinct de survie.
À lire et à relire et aussi à voir sur Netflix. le film est sympa aussi.
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Une narration à la première personne, le Tigre Blanc s'adresse au premier ministre chinois. Recherché par la police pour meurtre, il raconte sa vie et partage sa vision de l'Inde. Deux mondes, « la Lumière » et « les Ténèbres », les riches et les pauvres. Il dépeint tout ça avec humour, un humour noir parfois glaçant et grinçant. Intelligent, il écoute, il surveille, il attend son heure, tapi dans l'ombre, espérant échapper à sa condition.

Les chapitres sont découpés en nuit. le style n'est pas déplaisant. Les propos de Balram sont percutants. Ses maîtres le prennent pour un idiot, sans voir que la colère monte, après tant d'injustices, de mépris. J'ai trouvé le temps un peu long par moment à New Delhi mais ça valait le coup d'attendre.

J'ai ressenti cette sensation de liberté à la fin et on comprend que cette liberté à un coût, un coût élevé et cruel.
Lien : https://lelivroblog.wordpres..
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J'ai beaucoup aimé le tigre blanc.
Le ton, tout d'abord. le narrateur s'adresse au dirigeant chinois alors en visite officielle en Inde et lui propose pendant 7 nuits de lui parler de l'Inde, la vraie, pas celle des cartes postales. Avec un humour subtil, il lui parle de la vraie force de ce pays, de ces hommes "mi-cuits", c'est-à-dire avec des fragments d'éducation, qui sont selon lui les entrepreneurs audacieux, avenir de l'Inde.
Il revient aussi sur le concept de "plus grande démocratie au monde" qui fait la supériorité de son pays sur la Chine... en admettant que les élections sont truquées et les pauvres empêchés de voter.
Il développe aussi le concept du maître et du serviteur et donc du maître et de l'esclave si cher à Hegel, si ce n'est qu'ici le tigre blanc, cette anomalie de la nature, finit par se révolter et passer à l'acte... peut-être parce que le maître n'était finalement pas suffisamment dur.
Contrairement à beaucoup de lecteurs, l'amoralité du personnage ne m'a pas du tout dérangée : quel autre choix avait-il de toutes manières?

Challenge ABC 2020/2021
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Je découvre Aravin Adiga avec ce petit bijou de roman, récompensé par un Booker Prize en 2008.

C'est l'histoire d'un enfant indien devenu entrepreneur, racontée en 8 lettres adressées au 1er ministre chinois en visite dans sa région.

Cet enfant n'avait pas de prénom, c'est son instituteur qui le lui donne : Balram. Il est intelligent et rusé comme le tigre blanc. Il quitte l'école pour travailler et aider son père, conducteur de rickshaw. Mais Balram n'accepte pas la pauvreté sans issue des millions d'indiens, il rêve de s'en sortir, de sortir des ténèbres.
Le destin lui sourit, il est embauché comme chauffeur à Delhi, une ville en plein essor économique comme le reste de l'Inde. Balram veut avoir sa place au soleil. Il ne reculera devant rien pour y arriver.

Ce roman qui nous éloigne des clichés kitsch de l'Inde, nous plonge dans l'Inde réelle, sombre et dure, avec son lot d'injustice sociale, de corruption, de saleté, de résignation et de fatalisme.
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