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sur 556 notes
Le tigre blanc c'est Balram Halwai remarqué par son instituteur pour son intelligence.
Balram Halwai qui signifie: Fabricant de sucreries appartient à la caste habitant les Ténébres où règne la loi de la jungle. Il est condamné à vivre en esclave.
": Grâce à tous les politiciens de Delhi,le 15 août 1947- jour du départ des Anglais- les Cages furent ouvertes. Les animaux s'entr'attaquèrent et se dépecèrent, et la loi de la jungle remplaça celle du zoo. Les plus féroces,les plus affamés dévorèrent les autres et prirent du ventre....Le père de mon père hérita de la pâtisserie, un membre d'une autre caste la lui vola à l'aide d'un policier....
Mon père tomba si bas qu'il devint conducteur de rickshaw. Voilà pourquoi j'ai été spolié de mon destin....En résumé, il y avait autrefois mille castes et destins en Inde. de nos jours, il ne reste que deux castes:
Les Gros Ventres et les ventres creux.
Et deux destins : manger ou être mangé."
Le ton est donné et j'avoue avoir hésité à écrire après la lecture de cet ouvrage très différent des autres livre lus à propos de l'Inde.
C'est un roman acide, acéré,acerbe.
L'auteur dénonce avec une grande force dans ses détails les plus sordides la Corruption qui entrave et encrasse les moindres rouages de la "plus grande démocratie du monde", tant dans la vie des plus misérables, dans l'Inde rurale , celle des" Ténébres""que dans celle des riches et des plus puissants dans les cités de l'Inde dite moderne, "la lumière".
Du point de vue du narrateur l'Inde n'a de démocratique que le nom, les élections sont une "joyeuse farce".
Mêlant confession et accusation le réquisitoire est accablant, le jugement est sans appel: le pessimisme amer, souvent rageur de l'auteur donne au roman la tonalité du désespoir:"99%des Indiens sont emprisonnés dans la Cage à poules, comme leurs malheureux camarades à plumes du marché aux volailles."
"Un: pourquoi la Cage à poules fonctionne - t-elle?"
"Comment parvient -elle à enfermer aussi efficacement des millions d'hommes et de femmes?...."
"Un homme peut - il s'évader de la Cage?...."
La réalité quotidienne, sociale, économique est fondée sur la relation généralisée de domination -soumission, porteuse d'hypocrisie, de sournoiserie et d'ambiguïté.
Dans ce contexte comment Balram va t-il sortir des ténèbres?

Comment peut-il exister?
Par le meurtre du maître et la disparition de sa propre identité?
En utilisant des procédés douteux?
C'est un roman noir sous forme de huit lettres adressées au premier ministre chinois, un conte déstabilisant et cruel où l'on ne peut réussir dans l'Inde d'aujourd'hui sans cette cruauté définie comme une des clés de la réussite?
Cet ouvrage provoquant et choquant comme un coup de poing nous pose la question: Comment se rendre capable du pire pour réussir à sortir de sa condition?
Il y a un côté amoral très gênant...



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Apprenant que le premier ministre chinois va venir à Bengalore, Balram décide de lui écrire pour lui présenter sous un jour plus authentique que la propagande officielle de son pays corrompu.
Pendant sept nuits, Balram raconte l'Inde et se raconte lui-même ; comment il est sorti des Ténèbres pour devenir riche, et comment il est devenu un criminel recherché et pourtant introuvable dans son pays.
A travers ses lettres, c'est un portrait sans concession de l'Inde contemporaine que nous livre Balram, mais sous l'ironie pointe souvent l'affection pour ce pays qu'il compare à une gigantesque cage à poule dont personne ne tente de s'échapper. Il nous montre ainsi un pays de contrastes, entre les Ténèbres et la Lumière, la richesse et la pauvreté, les maîtres et leurs serviteurs, les villes traditionnelles et celles dont les immeubles de verre vivent à l'heure américaine. Certainement une très bonne approche, par la fiction, des enjeux et de la situation de l'Inde des années 2000.
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Un roman sur l'Inde contemporaine, en suivant l'itinéraire à rebours du narrateur, dont on sait qu'il est recherché pour meurtre. Il raconte son histoire, comment il est devenu le chauffeur de M. Ashok, mais aussi et surtout comment les castes en Inde ont la dent dure et perdurent.
Je me suis sentie tiraillée à la lecture entre plaisir de cette littérature très cynique, mordante (à la façon du fameux Slumdog Millionnaire) et ennui face au côté très répétitif de la narration, qui manque de rythme je trouve.
Au final, une lecture assez terne qui m'a laissée presque de marbre.
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Balram est doué mais doit quitter l'école pour aider à rembourser les frais énormes du mariage de sa cousine.

D'emblée il se dit recherché par la police pour vol et assassinat de son maître, le généreux et bienveillant Mr Ashok, chez qui il travaille comme chauffeur.

Et c'est justement ce qui est intéressant, de suivre au fil du livre comment ce chauffeur parviendra à sortir de 'la cage' de respect, de serviabilité qui enferme le peuple.

L'écriture est simple, agréable, et nous fait pénétrer dans l'Inde profonde.
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Excellent excellent excellent!
Je m'étais dit, en refermant le livre sur cette pensée, non, je ne peux pas dire ça quand même, c'est exagéré, tempère!... mais si, c'est excellent (ex-ce-llent! ), on est presque dans la perfection, autant dans l'histoire en elle-même, que dans la façon dont elle est construite, que dans les personnages, que dans le style narratif, que dans l'atmosphère du récit...
Bon ok, cette lecture a été un tel moment de plaisir pour moi que j'ai du mal à prendre du recul, mais j'ai beau retourner cette histoire dans tous les sens en en cherchant les défauts, un seul mot me vient => excellent!

En s'adressant par écrit au Premier ministre chinois pour le préparer à sa visite en Inde et lui expliquer, en passant, les clés de la réussite de l'entrepreneur, le narrateur, à travers le récit de sa vie, dresse un portrait vif et sans concession de l'Inde d'aujourd'hui. Les relations entre les membres des différentes couches sociales y sont dépeintes avec sagacité, avec en premier plan, les pauvres, condamnés à une misère sans fin et à un asservissement aux riches et puissants dont ils n'obtiennent que mépris et irrespect. L'éducation quasi inexistante, le poids de la famille, la corruption, contribuent à cette situation. Les pauvres s'y résignent sans trop broncher, cautionnant même ce système aberrant.

Ce type de tableau ouvrant les yeux sur la réalité sociale et les conditions de vie dans ce pays n'est peut-être pas une nouveauté en soi, mais la plume de l'auteur les éclaire encore sous un angle inédit, avec un humour cynique proche de l'irrévérence et une intelligence aiguisée par l'esprit de facétie.

Je ne développerai pas plus sur la vie du narrateur car je me suis plongée dans ce roman avec une confiance aveugle après l'avoir repéré dans la liste de ces "romans qui en disent long sur la marche du monde" (formule que j'aime beaucoup et tirée du Financial Times - article repéré chez Zarline). Je ne savais même pas de quoi traitait ce livre, et j'ai donc découvert son histoire au fur et à mesure qu'elle se déroulait. Et j'ai adoré! J'ai adoré suivre son développement petit à petit, aussi ce serait criminel de ma part de priver un futur lecteur de ce plaisir!

Tout au plus ajouterais-je que j'ai vraiment aimé ce narrateur à travers lequel l'auteur fait preuve d'un réel génie narratif. Il raconte, avec une naïveté et une innocence feintes, une histoire qu'on pourrait trouver simplement amusante et divertissante, mais à travers son récit qui résonne comme une lutte pour la survie et un enseignement de la vie, perce quelque chose de profond, qui secoue, révolte, et fait rêver.
Lien : http://lecture-sans-frontier..
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Premier chapitre : le narrateur écrit à Mr Wen Jiabao, le premier ministre chinois, l'action se passe en 2008, en Inde.
En effet Munna, alias le tigre blanc du titre, vient d'apprendre que Mr Jiabao va venir à Bangalore.
Pourquoi lui écrit-il ? Ce n'est pas très clair au début mais ce mail donne au narrateur l'occasion de raconter son enfance (la mort de sa mère quand il a 7 ans , ses premières années d'école, le mariage de sa cousine qui lui vaut d'être retiré de l'école pour prendre son premier travail - casser du charbon- il faut bien payer le mariage de sa cousine…
Munna est donc né dans une famille très pauvre dont la seule richesse est une bufflonne qui donne un peu de lait.
A la fin de ce chapitre, Balram-Munna avoue avoir tué un homme et annonce qu'il va raconter toute l'histoire à son interlocuteur.

Deuxième chapitre : la « confession » du jeune homme continue, on apprend qu'il a tué son patron. Retour en arrière ensuite sur son apprentissage de la conduite, il devient chauffeur ….à force de ruse ou d'ingéniosité…

Il s'agit ici d'un roman choc sur la pauvreté en Inde (sur la corruption, le déterminisme social) ….et sur un jeune homme prêt à tout pour s'en sortir; même si pour cela toute sa famille doit mourrir.
C'est cynique, effrayant…mais très bien écrit… une réussite …
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Premier roman d'Aravind Adiga, « le tigre blanc » est exactement le contraire d'un guide touristique nous invitant à visiter Delhi. Et même, on n'a qu'une idée : ne pas y aller. Deux Indes se côtoient : l'‘Inde des lumières, et celle des ténèbres. Dans l'une, des privilégiés corrompus, dans l'autre des miséreux, serviteurs lorsqu'ils ont la chance d'arriver à cette promotion et esclaves, pour la plupart. Ceci n'est pas nouveau nouveau, nous connaissons le système de castes instauré en Inde.
La vraie question est pourquoi ? Pourquoi des chauffeurs transportent ils des valises pleines de millions de roupies, comme les poules dans une cage attendent leur tour de se faire éviscérer, paralysées par la peur ? La plupart des Indiens seraient incapables de voler une mallette remplie d'argent, et si le chauffeur le rapportait à la police, alors, là, il disparaitrait très certainement. Pourquoi cette acceptation résignée ? Bien sûr, il existe des représailles, le massacre de la famille restante. Mais, bref, personne n'ose voler ce qui pourrait pourtant lui permettre de vivre une autre vie, en Australie ou ailleurs. Les castes enferment.

Et notre héros, issu des ténèbres d'un petit village, lui, s'adapte, se couche, baise les pieds du maitre, lui éponge le vomi avec sa main, le serviteur modèle. Jusqu'à un certain temps.
Les descriptions innocentes d'un tout jeune homme, au départ analphabète par nécessité, d'un pays où les malversations sont courantes, l'instituteur qui garde pour lui et revend les uniformes des élèves et leur cantine, le politicien qui promet, les religions différentes qui s'entremêlent, les milliardaires qui payent les politiques, et, partout, la saleté, les cafards et les rats.

Le ton est innocent, c'est un jeune de la campagne qui décrit par exemple le cortège funèbre transportant le corps de sa mère jusqu'au Gange : « Sa mort était aussi grandiose que sa vie avait été misérable ».
Innocente découverte d'un monde malmené par un petit pauvre. Les musulmans sont connus pour être de grands poètes, dit il plusieurs fois, et pourtant, « tous les musulmans que l'on rencontre sont illettrés, ou couverts de la tête aux pieds d'une burka noire, ou bien en quête d'immeubles à faire exploser. » Plus loin : « Les musulmans sont honnêtes, bien qu'une partie d'entre eux semblent poussés par l'envie irrésistible de faire sauter les trains chaque année. »

Il devient chauffeur, et découvre indirectement qu'il est censé rouler sur la voie de gauche, mais le trafic à Delhi est tel qu'il n'a même pas deviné cette loi de la conduite. Autre découverte : aucun riche n'est bon, ce qu'ils donnent n'a rien à voir avec ce qu'ils ont. Et encore : la haine que les pauvres ont des maitres est-elle une façade cachant l'amour, ou inversement ? « La Cage à poule dans laquelle nous sommes emprisonnés nous rend mystérieux à nous mêmes « répond le héros. Alors, de ce roman drôle, dont on veut connaître la fin, bien ficelé, bien analysé, mais qui ne donne pas envie d'aller dans son pays, il ressort l'intelligence de ce jeune issu des Ténèbres…., bon, je n'en dis pas plus.
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Un roman puissant qui décrit quelques vérités uniques à la culture Indienne d' aujourd'hui. Je peux les comprendre grâce à ma propre expérience à New Delhi, et Bangalore. En même temps, je pense que l'auteur donne une image un peu trop simpliste de la culture. Il y a toujours un peu de dignité et de spiritualité chez les gens là-bas, même au coeur des grandes villes. A chacun de mes voyages, j'ai appris quelque chose d'exceptionnel.

J'ai aimé ses deux classes tout de même : une avec un gros ventre et l'autre sans ventre ! C'est vrai.

Ce qui m'a touché le plus c'est le côté humain du protagoniste : comment il prend soin de l'enfant à la fin, malgré sa pression et la peur dans laquelle il vit.

Mais, en ce qui concerne l'efficacité de ce roman pour changer la société indienne, j'ai des sérieux doutes.
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Apprenant par la radio que le Premier Ministre Chinois va venir en Inde pour y étudier le phénomène des entrepreneurs, absents en Chine mais pullulant en Inde, Balram Halwai considère qu'il est le mieux placé dans le pays pour lui expliquer comment il est devenu lui-même entrepreneur. Chaque nuit, sept fois de suite, il lui adresse un mail dans lequel il raconte sa vie : celle d'un enfant terriblement pauvre qui est devenu riche, celle d'un enfant dont le ventre vide est devenu un ventre plein; celle d'un enfant des ténèbres qui est passé dans la lumière; celle d'un enfant-serviteur qui est aujourd'hui un maître… Et en parlant de sa vie, c'est aussi de l'Inde qu'il dresse le portrait. Non pas l'Inde que l'on montrera au Premier Ministre, l'Inde des touristes mais celle qu'il ne verra pas (et qu'il devrait cependant demander à voir) : une Inde où la corruption règne dans tous les milieux, où tout se paye, où le chantage devient un moyen de communication normale; où le fleuve sacré ne charrie que de la misère écoeurante et sale …
Et tout cela dans un style incisif, savoureux, plein d'humour.
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Nous voici plongés dans « l'Inde des Ténèbres ». le personnage principal, Balram, nous livre à travers une longue lettre destinée au Premier ministre chinois tous les paradoxes de l'Inde, pays démocratique et esclavagiste. Deux Indes se côtoient. Deux classes se côtoient : les Gros ventres et les Ventres creux. Balram est un ventre creux. A l'heure où l'Inde s'éveille aux nouvelles technologies des pays capitalistes, une autre Inde demeure viscéralement ancrée dans ses traditions familiales et ses relations maître-esclave. « L'Inde des Ténèbres » est enchaînée à des croyances millénaires, à l'image de beaucoup de pays occidentaux baignant dans leurs croyances judéo-chrétiennes. Dans l'Inde des Ténèbres, on naît pauvre et on meurt pauvre. Balram casse ces chaînes et nous fait plonger avec lui dans la fange de cette Inde qui oblige les pauvres à ramper comme des animaux. C'est en commettant le pire qu'il tue en lui ce qu'il est depuis sa naissance : un homme soumis qu'il exècre. Il devient alors un entrepreneur et rejoint ce qu'il appelle « l'Inde de la Lumière ». Ce roman sous forme de récit est une lettre pour le Premier ministre chinois. le choix du destinataire n'est bien sûr pas anodin : autre pays émergeant, où les droits de l'homme sont bafoués, possédant une démographie galopante bien qu'endiguée partiellement, la Chine aussi a ses propres paradoxes.
Ce roman est la confession terrible, teintée d'un humour cynique, d'un homme qui veut vivre.
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