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Dans ce premier roman qui donne tour à tour la parole aux membres et aux voisins d'une famille semblable à tant d'autres des quartiers populaires d'Alger, Kaouther Adimi révèle le mal-être grandissant d'une jeunesse désoeuvrée et sans avenir, en perte totale de repères.


Adel, le fils trop féminin, vit dans la terreur de la violence qu'il attire. Yasmine, la jolie cadette, voudrait tant que ses études débouchent sur bien davantage que le mariage. L'aînée, Sarah, étouffe dans la soumission à un époux qu'elle rejette au point de le prendre pour fou. Pour tromper son ennui d'écolière, sa fille Mouna s'enferme dans un présent de papicha sans cervelle, limité à ses ballerines de toutes les couleurs et à son attirance pour un garçon. le tout au grand désespoir du gendre Hamza, dépassé par le comportement de sa femme, pendant qu'ombre laborieuse silencieusement barricadée dans son autorité réprobatrice, la mère et grand-mère s'accroche bec et ongle au maintien des traditions familiales et sociales.

 
Tous vivent sous le même toit et sous le regard inquisiteur des voisins, de jeunes hommes occupant leur désoeuvrement d'expédients, entre drogue et alcool, et rêvant, les uns de la « vraie vie » en Europe, les autres de la reconstruction de leur pays, sans jamais parvenir à faire plus que se réunir à longueur de jours et de nuits dans les cages d'escaliers de leur immeuble, mais capables néanmoins d'affirmer comme bon leur semble leur loi sur le quartier : gare à celui ou à celle qui leur semblera déchoir au gré d'un comportement trop libre ou marginal. Alors dans cette promiscuité qui pèse comme un couvercle, révolte et désespoir se vivent dans le secret d'une intimité personnelle soigneusement repliée sur elle-même, dans une souffrance et une solitude propices aux tragédies les plus extrêmes.


Un texte d'une grande maturité de la part d'une auteur alors encore toute jeune, et une illustration aussi sensible qu'efficace de la dérive d'une population acculée au désespoir, à la folie et à la mort, avec souvent pour seul espoir le mirage migratoire.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Alger ses blancs que les touistes adorent, ses marchés..Mais au coeur de cette ville ,des familles. Ce récit nous fait entrer dans l'intime des pensées de chaque protagonistes. C'est noir, c'est dur .Je n'ai vraiment pas été touché par les sentiments de chacun. Sauf dans le naufrage d'Adel. Et la patriarche qui n'a rien compris mais campe sur ses positions. Une débâcle, un drame de notre société actuelle. Chacun pour soi et pas d'écoute ou de partage possible. Juste une satyre moderne de toutes nos dérivés. Je ne finirai pas l'année sur de bonnes note en lecture
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L'écriture de Kaouther Adimi est fluide et percutante. Elle nous ouvre les portes de la vie d'une famille, étriquée dans une société algérienne qui balance entre tradition et modernité.
Tout en douceur, l'auteure dévoile les émotions de ses personnages, qui prennent la parole à tour de rôle et nous révèle leurs émotions, leur vision de cette société en proie à ses propres démons.
Je découvre cette jeune auteure et ai été totalement charmée par son écriture.
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La couverture et la 4ème de ce premier roman m'ont fait craquer lors de mon dernier passage en librairie et il n'est pas resté bien longtemps dans ma PAL !

Chaque chapitre donne la parole à un personnage qui nous parle un peu de sa vie, de son quartier, d'Alger et de l'Algérie, petit à petit toute une fresque se dessine.

J'ai aimé le fait que l'autrice donne la parole à l'ensemble des personnages mais il m'a manqué un arc narratif pour vraiment accrocher. En effet, dans ce roman il ne se passe pas grand-chose de notable et les chapitres s'enchaînent sans lien très clair entre eux, ce qui m'a perturbé.

De ce court roman se dégage une certaine noirceur, avec des personnages seuls et désabusés qui n'ont pas beaucoup d'espoir en l'avenir. le tout servi par une plume à la fois douce et mélancolique.

En résumé un petit livre poétique qui se lit vite mais pour lequel il m'a manqué une histoire, une narration qui lierait tous ces personnages entre eux.
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Un roman qui distille entre ses pages les pensées de chaque personnage. Ils s'entrechoquent, se répondent pourtant sans se parler.

J'ai beaucoup aimé la description qui est faite de la folie vu par l'accompagnante et par le fou. C'est un joli ballet qui n'a pas de fin puisqu'elle ne peut pas prendre de décision et lui ne le peut plus.

La fin m'a beaucoup plu également car on ne sait pas. Qui ? Ou? On ne saura pas et c'est très bien comme ça.

Je me suis directement attaché aux personnages de par leur simplicité et complexité en même temps et aussi grâce au style, très simple et qui emporte.

Un beau roman.
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Des petits trafics en bas de l'immeuble aux jeunes adultes qui se content fleurette, de l'espoir d'une vie meilleure à des destins brisés, voici un condensé de vie qui, en peu de mots, dresse le portrait de ses habitants. Dans ce roman choral sur l'Algérie contemporaine, chacun prend la parole pour évoquer un sujet qui lui tient à coeur. Et on a l'impression de tous sont en quête d'une autre vie que la leur. On a ici tant d'âmes à la dérive cachées derrière des sourires, des faux semblants, ou une assurance de pacotille !

Ces confidences sont touchantes, déstabilisantes. On sent le tiraillement entre les traditions qui mettent une chape de plomb sur cette jeunesse et la soif de liberté des jeunes adultes.

Le roman est court, trop court à mon goût. Maintenant que l'on a croisé le chemin de cette famille algérienne et de leurs voisins, on a envie de savoir comment ils vont évoluer, s'ils vont trouver comment s'épanouir dans cette société où personne n'a franchement trouvé sa place.

L'autrice livre un roman incarnant le désenchantement d'une jeunesse algéroise qui cherche ce que pourra bien être son avenir. Dans un entretien (cf. ci-dessous), elle évoque l'écriture de ce roman – son premier : elle l'a écrit en 2006 durant sa dernière année à Alger, avant de partir étudier en France.
Lien : https://www.unlivredansmaval..
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Ce fut pour moi une découverte, je ne connaissais pas du tout cette autrice.
Ce roman très court nous parle d'une famille algéroise dont chacun des membres s'exprime tour à tour. Et ce qu'il en ressort c'est qu'au final aucun d'eux n'est heureux. le fils qui cache un lourd secret inacceptable dans ce pays musulman, la soeur qui subit la folie de son mari, l cadette qui est jolie et hautaine et puis leur mère qui les méprise. Viennent aussi se greffer les pensées de leurs proches.
La plume de l'autrice est incisive, elle décrit Alger dans tous ses côtés négatifs, ses défauts, ses failles et elle fait de même pour cette famille qui se côtoie sans vraiment vivre ensemble, sans échanges, chacun prisonnier de sa solitude.
Une lecture intéressante, la découverte d'une autrice.
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C'est ce titre mystérieux qui m'a attiré vers ce court roman. Hélas, je suis déçue de cette lecture.
A travers neuf personnages, le lecteur découvre le quotidien des classes moyennes qui vivent à Alger : une belle étudiante à l'université, une mère de famille veuve qui subit ces grands enfants, un jeune adolescent victime de brutalités, une femme dont le mari est devenu fou etc.
Mais l'auteur a peine esquissé ses personnages que la fin arrive déjà. C'est trop court pour qu'on s'attache aux protagonistes qui sont nombreux et faciles à confondre. Il n'y a pas d'histoire, pas d'intrigue palpitante, juste quelques instantanés de vie le temps de quelques pages. J'aurai aimé les suivre plus longtemps. J'aurai préféré que l'auteur développe beaucoup plus son récit plutôt que nous laisser sur cette fin abrupte qui laisse des zones d'ombre.
Ce livre a un accent de désespoir assez marqué : les jeunes sont désabusés, la mère de famille déteste sa progéniture au point d'être amère et aigrie. L'avenir s'annonce sans issue mis à part pour certains l'espoir de fuir en Europe.
Le style d'écriture est fluide, doux et léger. le livre se lit vite. Je pense que l'auteur a une jolie plume ; je tenterai bien l'aventure avec elle si elle écrit un livre plus dense.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Je trouve que ce livre est sous noté sur Babelio. Il m'a donné très envie de lire d'autres oeuvres de cette autrice. Ma prochaine lecture sera "Nos richesses" et je dois dire que je me régale d'avance.
Pour revenir aux ballerines de Papicha, c'est un très court roman qui se passe à Alger. Chaque chapitre est relaté par un personnage différents. Les histoires se croisent. Toutes les clefs ne sont pas données au lecteur, il manque des tenants et des aboutissants mais l'ensemble est cohérent et parfaitement maitrisé.
Remarque : ce livre a deux titres différents (Des ballerines de Papicha / L'envers des autres) en fonction de la maison d'édition qui le publie...

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Je viens de terminer ce court roman gagné lors du pique-nique Babelio. Je n'imaginais pas tant de noirceur derrière ce joli titre et cette couverture colorée.

"Des ballerines de papicha" est un roman choral où chacun des neuf personnages d'une même famille nous livre son quotidien dans un quartier populaire d'Alger.
Par ces regards croisés, ce roman réaliste construit un portrait sensible et sombre de cette ville cosmopolite. Coincés entre modernité et traditions encore prégnantes Adel, Sarah, Yasmine, Hamza et les autres nous disent l'inquiétude et l'anxiété dans laquelle ils sont murés. Ils nous crient le fossé entre leurs rêves et leur réalité. Ils nous font partager leurs dérives.

L'écriture incisive et parfois poétique de l'auteure nous percute, nous enferme avec ses personnages dans un monde de médisance, d'incompréhension, de chômage, de drogue, de violence et d'abandon. Les descriptions précises de la ville blanche, ses quartiers, ses odeurs, ses bruits, ses habitants donnent à cette fiction un réalisme glaçant.

Seule Mouna avec ses ballerines de papicha, ses rêves de couleur et d'amour nous offre l'insouciance de ses neuf ans.

Un texte fort.
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