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Je dois avouer que lors de la dernière opération Masse Critique "Mauvais genres", j'ai choisi ce livre un peu par dépit…
Du genre : "Bof, essayons ça…"
Sans grande conviction donc…

Et bien, ce fut très bonne surprise que la lecture de cet auteur que je ne connaissais pas !.
Les textes de Jean-Marc Agrati me rappellent par leur concision et leur côté absurde Jacques Sternberg ou Jean-Pierre Andrevon, ainsi que ceux de Bukowski pour le langage cru et le côté trash.

Ce que j'ai apprécié dans ces nouvelles, c'est que le trash n'est pas gratuit, mais est intégré au récit et le sert.

En outre, et c'est un point notable, le fantastique de Jean-Marc Agrati est si personnel et original, que j'ai du mal à le rapprocher d'autres auteurs, autres que ceux cités ci-dessus et encore Agrati se distingue t'il d'eux.

J'ajoute que les nouvelles se lisent vite grace à une écriture fluide, maîtrisée et sans digressions ou fioritures qui pourraient les alourdir.

En bref, je n'ai pas besoin d'attendre la fin du délai de 30 jours pour rendre ma copie : ce recueil est une vraie découverte enthousiasmante pour moi !

Merci à Babelio et à Dystopia pour cet envoi (attentionné, avec plein de petits goodies !)
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Le chien a des choses à dire et il est pas content. Bon dieu que ça gratte quand on lit Agrati. On se retrouve comme un chien tout pouilleux, tout galeux à la recherche d'un maître ou d'un os à ronger. Moi, j'ai bien aimé cette lecture. L'ensemble est cohérent, prenant, mais je retire quand même un petit morceau d'étoile pour représenter le morceau de peau que j'ai perdu en me grattant. En espérant que je ne perde pas un bout d'oreille ... Que je ne finisse pas déchiquetée dans la bouche d'un autre. En même temps, je préviens : Âmes sensibles s'abstenir. C'est violent et drôle à la fois, corrosif, caustique, un peu comme dans l'histoire de Paf le chien.
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Humour trash pour contes cruels.

Le chien qui aboie est un recueil de nouvelles, dont certaines très courtes, axées sur le sexe, le gore et surtout l'absurde.
J'ai eu l'occasion de découvrir cet ouvrage lors de la masse critique mauvais-genre. Je remercie Babelio et l'Association Dystopia pour leur envoi.

Warning : déconseillé aux âmes sensibles
J'ai trouvé les textes dans l'ensemble assez vulgaires. L'auteur joue sur l'humour noir mais c'est parfois assez limite, toujours cruel.
Pour certaines, sans queue ni tête, je n'ai pas réussi à comprendre le message et pourtant je ne pense pas être hermétique à ce genre de littérature. J'aime par exemple Bukowski qu'on pourrait, par moment, rapprocher dans le style.
La fin des nouvelles est souvent absurde, à l'image du récit.

Dans ce recueil, on croise pèle-mêle des violeurs, des cannibales, bref, un ensemble de personnages peu reluisants.

Jean-Marc Agriti s'illustre ici en poète du trash. Il présente des métamorphoses et si souvent le fond me plaisait, la forme beaucoup moins. La provocation étant trop facile.

Sentiment mitigé donc au sortir de cette lecture.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Enfin de retour, « le chien a des choses à dire » est toujours aussi affreusement et délicieusement mordant, dix-sept ans après sa première publication. Alerte sauvage dans la pop culture et dans les cages d'escalier, sang, stupre et bière pas seulement au lycée, mais dans tout le sens de la vie. Phénomène retors et poétique en 24 nouvelles.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/05/25/note-de-lecture-le-chien-a-des-choses-a-dire-jean-marc-agrati/

« On foutait que dalle » : c'est par ces quatre mots secs et hypnotiques, déjà comme un leitmotiv en gestation (et des gestations, de toutes sortes, il en sera souvent question au détour de ces 24 nouvelles), que débutait, légende en devenir, le premier recueil de Jean-Marc Agrati, publié en 2004 aux éditions Hermaphrodite, épuisé depuis de trop longues années, et enfin réédité en 2021 chez Dystopia.

« On foutait que dalle » comme une subversion programmatique : ici, le sens de la vie, d'emblée réinterprété par d'insondables émules des Monty Python dont la poker face masquerait jusqu'au bout les intentions, se dissout dans les méandres d'une pop culture joueuse – où les comics emblématiques s'incarnent au détour des cages d'escalier, pour produire des effets savamment inattendus (« L'usine à miracles »), où les vampires ne sont pas exactement ce que vous pensez (« Un damné à la con »), où les villégiatures d'ultra-luxe servent aussi de terrains de sauvegarde aux hybrides du Dr. Moreau et du Dr. Mengele et de purgatoires improvisés pour sceptiques du réchauffement climatique et des béances de la couche d'ozone (« Paradizium hôtel »), où les bombes humaines prennent une dimension qui n'a rien de téléphonique ou de téléphoné (« On foutait que dalle »).

« On foutait que dalle » comme la métaphore hyper-réaliste et pourtant studieusement insensée d'un univers où l'on traîne, déclassés, remisés, déportés, galeux, sans espoir, parmi d'absurdes petites satisfactions immédiates, société de consommation cannibale qui s'immisce dans les vies matérielles (les vies spirituelles auront été traitées – au sens pesticide du terme – au préalable) : ingénieurs spatiaux exemplaires devenus gardiens de morgue soumis à l'inexorable sous plusieurs formes plus ou moins enchanteuses (« Comme n'importe quelle viande », « Golden shower », « le quax »), ou représentants de commerce (ou assimilés), reconvertis de la vente d'encyclopédies désormais inutiles (ou de retours de l'être aimé), sachant proposer de terminales alternatives domestiques (« À la verticale d'une immense poubelle », « le prix de la consultation »), avant que les animaux ne sortent en masse éventuellement grouillante de leurs fables pour investir ce qui tenait jusqu'alors lieu de réel (« Comme toi sous le soleil », « le bout de gras », « Une tête de chien rouge », « le coyote de l'espace » et son furieux clin d'oeil hitchcockien, « Tu chieras des fleurs »).

Saillies porno et béances trash, humour décapant et férocité acide : « le chien a des choses à dire » use de violence visuelle, auditive et langagière. Bien entendu, et cela avait été signalé par les lectrices et les lecteurs à l'époque de sa première parution, William Burroughs et Kathy Acker, Charles Bukowski et Boris Vian ne sont pas si loin, attentifs. Mais ici tout particulièrement, le sperme, le sang et la bière (avec sa destination finale rappelée jadis par les Garçons Bouchers de François Hadji-Lazaro, sans hasard d'ailleurs pour toutes celles et ceux qui goûtent Roland Topor) sont des liquides photographiques dont la mission est bien de révéler et de fixer. Sous bon nombre des pavés d'abord apparemment jetés ça et là, on trouve les traces de la plage de violence sociale construite, celle que transfigurent à leur manière propre Anthony Burgess ou William Golding : des oranges mécaniques et de majestueuses mouches pourraient parfaitement surgir de « Une petite mayonnaise de pur plaisir » (en version subtilement robotisée) et de « le quax », et peut-être davantage encore parmi les enquêteurs, les combattants et les réfugiés de « le sourire qui pouvait avaler un homme », de « Zéro humain » ou de « G-sus corporate ».

Le paradoxe peut-être central de l'écriture de Jean-Marc Agrati, d'où sourd une bonne part de ce charme dévastateur, et qui ira s'affirmant dans les recueils ultérieurs, « Un éléphant fou furieux » (2005), « Ils m'ont mis une nouvelle bouche » (2008) et « L'apocalypse des homards » (2011), c'est que même sous les pires assauts du stupre consumériste automatisé ou de la pulsion mortifère et anthropophage d'une humanité en voie d'obsolescence avancée (et c'est Günther Anders qui rôde ici à son tour), la poésie et la tendresse parviennent à s'infiltrer et à maintenir vivantes leurs petites racines teigneuses dans les environnements les plus hostiles. Incarnés par certaines figures du chien (qui ne sont pas celles de l'espérance nostalgique irriguant l'oeuvre célèbre de Clifford D. Simak), justement, ou par les enfants récurrents Arachid et Arachid avec leur innocence madrée (« J'entendais leurs rires », « Mais de quoi parles-tu ? », « Tombé du ciel »), ces véritables nids de résistance poétique constituent certainement la colonne vertébrale secrète qui tient debout l'ensemble sous les déchaînements de folie rugissante.

À propos de ce recueil, Maniak insistait, dans Psychovision (ici) sur le rejet résolu de toutes les étiquettes possibles, tandis qu'Antoine Chainas, sur son blog (ici), préférait célébrer la beauté tragique et pleinement incongrue de « ces anti-héros totalement esclaves d'un monde qui se délite », fuyant par tous les orifices : comme le réaffirme avec son magnifique humour ambigu l'ultime paragraphe de la dernière nouvelle du recueil (« Il manque quelque chose dans ce tableau ? »), il ne faudra toutefois jamais négliger la ruse subversive de la révolte qui gronde partout ici, fût-ce par des moyens ô combien peu orthodoxes, et qui ne se contente peut-être plus de branler dans le manche.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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« le chien a des choses à dire » est le premier recueil de nouvelles d'Agrati, le deuxième que j'ai lu, après « Ils m'ont mis une nouvelle bouche ». J'ai trouvé les deux ouvrages assez semblables ou du moins assez cohérents. Si vous aimez l'un, il y a de très fortes chances pour que vous aimiez l'autre et, inversement, si l'un ne passe pas, l'autre ne passera pas non plus. Agrati continue donc de brasser sexe, fantastique, gore, sentiments humains ou encore absurde pour ne citer que cela (ce qui m'empêche un peu de le traiter de monomaniaque, quoique…), le tout dans un joyeux mélange complètement fou qu'on ne sera pas étonné de voir édité par Hermaphrodite. Ici, 24 nouvelles –parfois très courtes– constituent donc cet univers propre à l'auteur et donnent un ensemble que je trouve plutôt inégal, impression que j'avais déjà eue lors de ma précédente lecture. Je ne saurais d'ailleurs pas dire si « j'aime » ou si « je n'aime pas » puisque certaines nouvelles m'ont beaucoup plu, justement pour leur côté décalé, parfois provoc' mais vraiment bien trouvées, dérangeantes dans le bon sens du terme, etc. J'en ai cependant trouvées d'autres inutilement vulgaires et limite faciles, tournant en rond sans aboutir à rien. Je conseillerais cependant la lecture d'au moins un recueil, ne serait-ce que pour la découverte de cette partie alternative de la scène littéraire française contemporaine au sein de laquelle Agrati a une place toute particulière.
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Sortir de sa zone de confort peut réserver de bonnes surprises. Ou pas. Alléchée par la mention de Jacques Sternberg et l'indication de nouvelles aux tonalités variées, c'est avec un a priori positif que j'ai commencé la lecture de ce recueil de nouvelles. Hélas, l'écriture plus que relâchée , les clichés misogynes m'ont juste donné l'impression d'un flash back désagréable dans les années 70. Mauvaise pioche donc pour moi.
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Et bien, c'est clair, je ne suis vraiment pas une adepte du gore, du trash, du cynisme, bref, toute cette ambiance noire et rude distillée à grands coups de louche et de pelle dans les nouvelles de cet ouvrage, ce n'est pas du tout ma tasse de thé !
Et décidément, les livres que je '' récolte'' via les Masses critiques de Babelio... piochant dans ce qui reste aux lève tard, ça ne me réussit pas. Je vais arrêter !
Je ne vais pas vous parler en détail de ce recueil de nouvelles.
Cela m'a trop déplu.
J'ai cherché quel sens, quel richesse cela pourrait apporter, je n'ai pas trouvé. Encore moins quel plaisir...

Mais il y a des lecteurs qui apprécient, alors si vous êtes intrigué par '' le chien a des choses à dire'' lisez les autres critiques, pour moi ce fut franchement pénible à lire
Outre l'ambiance glauque permanente, ne pas saisir le sens m'insupporte.
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Si avant d'acheter ce livre, j'avais su ce que j'y aurais trouvé, je crois sincèrement que je ne l'aurais pas pris. Car au premier abord, Mr. Agrati ne possède pas un style d'écriture que j'affectionne particulièrement. le genre trash et cru c'est pas mon truc.

Oui mais voilà, il se trouve que je ne le savais pas, et bon sang qu'est-ce que j'ai bien fait de suivre mon instinct ! Parce que, sans être un coup de coeur, j'ai vraiment apprécié ce recueil de nouvelles.

Jean-Marc Agrati, c'est une écriture lapidaire, trash, qui tranche dans le vif. Il ne s'encombre pas de mots compliqués ou de tournures de phrases alambiquées pour faire joli, non, il va droit au but. Mais attention ! L'écriture n'est pas moche, loin de là. Elle est juste en adéquation avec l'univers dans lequel nous embarque l'auteur.

Jean-Marc Agrati, c'est un univers sombre, où les choses vont de travers, où le présent comme le futur n'augurent pas vraiment du bon. Quand tu as mis le nez dans son monde, tu n'as pas vraiment envie de chanter La chanson des Bisounours en faisant la ronde avec tes copains. T'aurais plutôt envie de te morfondre au fond de ton canapé, la bière à la main.

Ces 24 nouvelles, ce sont des histoires qui mêlent loufoqueries, bizarreries, cruauté, humour et fantastique. Les histoires se succèdent, ne se ressemblent pas, mais ont pourtant tant de points communs ! Des histoires où les hommes se laissent dépasser par leurs propres sentiments. Des histoires où le monde est en parmanence à deux doigts de l'apocalypse (à moins qu'il le soit déjà ?). Des histoires où le happy-end est aux abonnés absents.
Et surtout, des histoires qui semblent n'avoir aucune morale. du moins, c'est ce qu'elles laissent présager, car en réalité on sent bien qu'il y a une réelle remise en question derrière ce monde de dingues. Et c'est justement ça qui m'a plu dans ce livre : le fait d'être confrontée à des questionnements sur le monde et la nature humaine, sans le côté politiquement correct et autres discours bien-pensant. Il y a des livres comme ça, au début on croit que ce sont juste des histoires sans queue ni tête, et puis on découvre qu'en réalité c'est bien plus que ça. C'est le cas de celui-ci.



Et donc est-ce un livre à conseiller ? J'ai envie de répondre oui, mais en même temps je ne sais pas, car j'ai conscience que le style très cru ne peut être au goût de tous. Néamoins si la curiosité vous titille, je vous invite à faire fi de toutes vos apréhensions, et vous lancer dans cette lecture. La surprise vous sera peut-être bonne, qui sait ?
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Déclaration d'amour à Jean-Marc Agrati ... enfin plutôt à sa plume.

J'aime Agrati car son écriture est une drogue
J'aime Agrati car chaque nouvelle est une explosion sous un crâne
J'aime Agrati parce qu'avec lui j'ai l'impression de me réveiller
J'aime Agrati parce qu'il étreint la mort, il l'embrasse ou il la tourne en farce
J'aime Agrati parce qu'il est trash
J'aime Agrati parce qu'il parle à ma tête, à mes tripes et à mon coeur
J'aime Agrati car il me fait passer par le plaisir, le dégoût et le fou rire en un éclair
J'aime Agrati parce que je n'en sors pas indemne
J'aime Agrati car il a une imagination à la fois féroce, poétique et belle
J'aime Agrati parce qu'il est LIBRE.

« J'avais une tête rouge, j'étais entièrement rouge. On pouvait dorénavant m'appeler Chien Rouge. Je ne sentais plus grand-chose. Elle déchirait ma chair çà et là et elle me mangeait tranquillement. Elle faiblissait, je savais que c'était son dernier repas, elle n'arrivait même pas a croquer mon crâne. Et je me concentrais sur ma vie qui s'échappait, sur la terre, la poussière et les cailloux de mon jardin d'enfance, et sur le ciel enfin au repos. » (Une tête de chien rouge)

« Et toi tu pousses ta carcasse dans la ville, et ta marge de manoeuvre, c'est un putain de fil coincé entre les morts d'hier et les morts de demain. J'ai jeté le journal dans une poubelle. Quelle merde. Je suis sorti de la bouche de métro et j'ai pénétré le sale crachin gris. » (Le Quax)

« Les jours qui ont suivi, on a continué de parler de la guerre, de la paix, du soleil et de mille autres choses en regardant la ville. C'était du bon dialogue que j'avais avec la mite, ça m'ouvrait des horizons. Je l'ai prise en affection. Pendant l'apéritif, elle se promenait sur le rebord de mon verre. Parfois, elle laissait tomber quelques tuiles dorées, sur la mousse de ma bière. Et la nuit, quand je m'endormais, elle se posait sur ma tempe, je la sentais à peine. » (Comme toi sous le soleil)
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Un recueil de nouvelles courtes et percutantes, tordues et dérangeantes, vicieuses et stylées, folles et débridées. C'est la littérature énergique d'un auteur en roue libre, sans filtre, à l'humour plus que particulier, dans laquelle on peut aussi bien trucider des chats à coups de fourchettes que chier des fleurs, et qui illustre l'idée selon laquelle "destin collectif rime avec apocalypse".
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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