L'année où je t'ai rencontré

J'aime le mois de juin et pour un jardinier qui a accompli son travail avec amour, c'est le mois où son jardin le récompense au centuple. Chaque mois et chaque saison possède sa beauté propre mais c'est en été que le jardin est le plus vigoureux, le plus lumineux, le plus fier, le plus spectaculaire. Si le printemps est optimiste, l'été se montre orgueilleux, l'automne humble et l'hiver résilient. Quand je pense au printemps, j'imagine de grands yeux de Bambi me lancer un regard à travers de longs cils mais quand je songe à l'été je vois des épaules carrées, une poitrine saillante et bombée. l'automne me fait penser à une tête baissée au sourire plein de nostalgie et l'hiver à des genoux noueux, des poings serrés et un rictus, prêt à en découdre.

Si on veut prendre son envol, il faut d'abord débarrasser ses ailes de toute la merde accumulée. La première étape est d'identifier la dite merde. C'est fait.

Dès que j'ouvre les yeux, je sais que je suis bien réveillée et que je ne me rendormirai pas même si je suis épuisée, complètement éreintée; le jardinage de la veille m'a cassé le dos et le moindre geste se révèle douloureux mais une souffrance satisfaisante.....Même si je suis crevée, mon esprit est vivant. C'est revigorant, je me sens gonflée a bloc, en partie parce que la terre nourrit mon âme... p.185

J'ignore si je serais la même femme sans toi, et tu crois peut-être que tu n'y es pour rien. La plupart des gens n'ont pas besoin de faire "quoi que ce soit" pour nous transformer, ils n'ont qu'être "là". J'ai réagi à ta présence. Tu m'as affectée. Tu m'as aidée. Tu as été un ami étrange, et une oreille compatissante et attentive.

Elle a toujours su où elle allait. Contrairement à moi. C'est moi qui ne sait absolument pas ce que je fais et qui n'ai aucun PLAN. Cette prise de conscience me frappe de pleins fouet et je ne peux plus respirer. Si on me demandait quels sont mes rêves, mes espoirs et mes désirs, je serais incapable de répondre. Si on me demandait de mettre à exécution un plan, je ne saurais pas par où commencer.
Je me sens totalement perdue.

J'entends ta voix en boucle : "C'était sympa de ne pas être seul pour une fois." Tu m'as attirée dans ton monde sans ma permission, sans mon aval, tu m'as incluse dans ta crise, dans ton état d'esprit, tu m'as comparée à toi. Et en agissant de la sorte, tu m'as fait me sentir honteuse parce que j'ai toujours cru que tes mots étaient empoisonnées, qu'ils sont la pire part de toi, qu'ils sont dangereux.
Mais quand j'ai baissé la garde, tes mots m'ont fait du bien. "C'était sympa de ne pas être seul pour une fois." Ta phrase m'a réconfortée. Je ne me suis pas sentie seule.
Je ne te permettrai plus de me faire ça.

Je ne sais pas si c’est à cause de lui et de son caractère mais j’ai toujours espéré que les gens silencieux possèdent une certaine forma de magie et un savoir dont les gens bavards étaient dépourvus.

Je sais à présent qu’on ne s’arrête jamais vraiment, que notre voyage est sans fin, parce que nous continuons à nous épanouir - exactement comme la chenille, qui, alors qu’elle croyait que tout était fini, est devenue un papillon.

Savoir que je mourrais un jour a instillé quelque chose en moi que je porte encore maintenant: la conscience que, alors que le temps est infini, le mien est limité et qu’il passe vite. J’ai compris que mon heure et celle des autres ne sont pas égales. Faites ce que vous voulez de votre temps, mais ne m’ennuyez pas car je n’ai pas une minute à perdre. Si vous voulez faire quelque chose, faites-le maintenant. Si vous avez quelque chose à dire, dites-le maintenant. Et, plus important, vous devez le faire tout seul. C’est votre vie, c’est vous qui allez mourir et la perdre.

Comme la destination est complètement inconnue, nous pouvons accorder de la valeur à la traversée. p.356