AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 221 notes
5
13 avis
4
31 avis
3
13 avis
2
1 avis
1
0 avis
Le village kirghize est aussi au coeur de la nouvelle « Djamilia », l'oeuvre qui a fait connaître au-delà des frontières de l'URSS, l'écrivain Tchinguiz Aïtmatov. Bien des années après les faits, Seit se souvient de sa nouvelle belle-soeur, Djamilia qui avait épousé son frère aîné Sadyk. Arrive la seconde guerre mondiale et Sadyk doit partir pour le front, à l'ouest, loin de ses montagnes. Dans la ferme collective, le travail doit être accompli par ceux qui n'ont pas été appelés : les femmes, comme Djamilia, ceux qui sont encore trop jeunes comme Seit, ou alors les estropiés comme Daniyar, étranger au village, débarqué on ne sait trop d'où et dont on se gausse.
Un soir Seit, Djamilia et Daniyar reviennent dans la même charrette. Djamilia se met à chantonner, Daniyar d'habitude si silencieux reprend son chant. Djamilia est envoûtée et tombe sous le charme. Lorsqu'on annonce que Sadyk, blessé sur le front, va quitter l'hôpital pour revenir au village, Daniyar et Djamilia s'enfuient dans la steppe. Une histoire toute simple, mais que Louis Aragon qui la traduisit en français, qualifia de « plus belle histoire d'amour du monde ».

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
Commenter  J’apprécie          30
Louis Aragon considérait ce roman comme la plus belle histoire d'amour du monde. Et c'est effectivement une très belle histoire d'amour, pleine de douceur et de simplicité, que nous offre Tchinghiz Aïtmatov.

Seït, jeune garçon d'une quinzaine d'années, est l'observateur de l'histoire d'amour naissante entre Djamilia, épouse de son frère, et Danïïar, soldat revenu blessé du front. Une histoire toute en pudeur, en douceur et délicatesse dans le décor totalement dépaysement du Khirghizstan. L'écriture est très littéraire et poétique, est-ce là le style d'origine de l'auteur ou est-ce dû à l'influence de Louis Aragon ? C'est un texte très court mais magnifique.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          30
Peut-être ai-je été influencée par les louanges que chante Louis Aragon dans sa préface à ce petit roman de Tchinguiz Aïmatov, auteur kirguize, écrit en russe (à l'époque le Kirguiztan appartenait à l'URSS) et traduit par Aragon. Pour ce dernier, Djamilia est la plus belle histoire d'amour qu'il ait jamais lue. Sans aller jusque là, j'ai été émerveillée par cette histoire, qui m'a transportée ailleurs et dans une autre époque, tout en exprimant de manière très juste et très sobres, des sentiments universels.

L'histoire se passe au coeur d'un village kirghize où cohabitent règles ancestrales et soviétisme, en 1943. La vie est rude pour la famille de Seït, le jeune garçon narrateur de cette histoire, qui est chargé par sa famille de transporter les sacs de grains sur une charrette, avec Djamilia, la femme de son frère, parti à la guerre, une toute jeune femme qui a gardé encore sa spontanéité enfantine. Ils doivent cheminer plusieurs heures à travers la steppe jusqu'à la gare, décharger les sacs, et il fait déjà nuit quand ils reviennent au village. Ils sont accompagnés par Danïiar, un jeune soldat de retour dans son pays après avoir été blessé, un être sombre et secret. Peu à peu un lien se crée entre ces trois êtres, grâce à la puissance des chants de Danïiar.

Il ne se passe rien d'extraordinaire et pourtant j'ai vraiment eu l'impression de faire un long voyage, d'entendre le vent sur la steppe ou le murmure de la rivière Kourkouréou (quel nom !). En fait, c'est un chant d'amour à une terre, à un pays, mais aussi à l'art car c'est à cela que Seït s'éveille, à la beauté en voyant sous ses yeux éclore un amour pur et profond : « Quand, semblait-il, le dernier écho de la chanson s'éteignait, le nouvel élan palpitant qu'elle prenait semblait réveiller la steppe somnolente. Et celle-ci écoutait avec gratitude le chanteur qui la couvrait des caresses d'un chant familier. Dans un ample courant de rêverie, les blés mûrs, bleus, ondulaient dans l'attente de la moisson, et des taches de lumière d'avant l'aube traversaient les champs en courant. »

Djamilia est un personnage lumineux, entier, farouche et joyeux, plein de fantaisie et d'énergie vitale. Je suis sortie de ma lecture ressourcée, le sourire aux lèvres et moi aussi.
Lien : https://dautresviesquelamien..
Commenter  J’apprécie          30
Louis Aragon dit de ce roman d'une centaine de pages qu'il est la plus belle histoire d'amour du monde. Une belle d'histoire d'amour enfant de bohême, un chant à l'amour qui me semble rendre si prenant ce récit parce que l'amour y est un révélateur.

" ... peut-être bien, l'amour, est-ce aussi une inspiration, comme l'inspiration du peintre, du poète ? "

Ce roman est celui d'un adolescent, Seït, de son peuple musulman d'Asie Centrale, de bergers nomades il n'y avait pas si longtemps, du quotidien paysan d'un de leurs villages au temps soviétique, au temps de la Deuxième Guerre Mondiale, aux saisons d'été et d'automne. Et ce roman, il est à la fois tableau et chanson sur l'amour, la terre, la vie; l'amour du pays natal et de la vie, de la liberté, de la (sa) vérité. Celle de vivre selon son coeur. Et de l'exprimer. Sur les pages, les sens et les arts se mêlent, les camaïeux d'une palette chatoyante à la partition exaltée des émotions, les vibrations de la steppe et les lointains retentissements du conflit en échos.

La force des sentiments ressentis entraîne les trois personnages principaux à choisir, à se créer un destin hors des sentiers battus, chacun s'y engageant par passion. Les amants quitteront leur communauté tandis que le jeune narrateur découvrira sa vocation de peintre.

Le tableau, qui ne néglige en rien son environnement, est tout en atmosphère tracée d'une plume limpide, sensible aux moindres frémissements des paysages et des êtres, des portraits colorés et vivants jusqu'aux nuances des ombres. Entre réalisme et lyrisme, les passages décrivant les sensations qui saisissent les personnages à l'écoute d'un chant, du chant qui leur ouvre les yeux et est capable d'animer les plus secrètes pensées, sont éclatants.

Une très belle histoire pour laquelle Louis Aragon signe une toute aussi belle et intéressante préface ( que je conseille de lire ensuite pour en apprécier le propos, les mots de Tchinghiz Aïtmatov également présents ), racontant sa découverte de ce texte dans une revue soviétique, présentant l'auteur, situant le contexte géographique et historique, soulignant la pureté et la richesse de ce récit. Comme lui, j'aurai bien voulu les voir, ces dessins de Seït, fait avant toute étude, avec cette naïve audace de l'ignorance, mais où les personnages sont si reconnaissables, si ressemblants.
Lien : http://www.lireetmerveilles...
Commenter  J’apprécie          30
Un des plus belle histoires d'amour à mon avis! Une très belle écriture, des personnages attachants et beaux.
Commenter  J’apprécie          30
Dans le rude pays kirghiz, Seït est un garçon qui vit au milieu de sa famille, et jamais très loin de sa belle-soeur Djamilia. Il l'admire, l'aime, veut la protéger des hommes qui de plus en plus la convoitent. Très belle et dotée d'un fort caractère, elle fait tourner plus d'une tête. Dans les plaines venteuses, le quotidien est laborieux, il faut travailler pour le kolkhoze et pour ceux qui sont partis à la guerre, comme le mari de Djamilia. Un jour, un homme parti de longue date revient dans l'aïr, le petit village. Il s'appelle Danïiar et n'a plus de famille. Son caractère taciturne laisse difficlement deviner ses sentiments, animés d'une passion débordante pour la Nature, et bientôt... pour Djamilia.

Ce roman, traduit du kirghiz puis du russe est de fait une oeuvre rare qui laisse entr'aperçevoir cette vie lointaine, et l'inlassable transport des charriots à grain. Djamilia, ce sont des descriptions par le biais du jeune Saït, de l'environnement et du quotidien des kirghiz. Puis vient l'amour, l'amour de Djamilia et Danaïir, aussi l'amour de Saït pour la vie.

(...)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
L'Amour, tout simplement. Que ce soit l'amour du pays narrée avec talent, nous projetant ces espaces auxquels nous ne sommes pas habitués en Europe occidentale, l'amour de la peinture, du dessin, de la tribu, des gens, de cette fille envers ce garçon, l'amour que le narrateur porte à cette même fille, celui de la liberté... Cette histoire dépasse largement la seule Djamilia dont il est question, ce sont toutes ces amours qu'Aïtmatov dépeint dans ce court roman.
Une réussite de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          10
Difficile d'être meilleur que Louis Aragon, qui a préfacé ce livre, pour en vanter les charmes et la puissance.
En 120 pages, dans un style d'une concision et d'une précision magnifiques, on découvre la vie des Kirghiz sous l'ère soviétique dans un kolkhoz, la genèse d'un amour inconditionnel et la découverte dudit amour par un adolescent qui devient ainsi adulte.
C'est rare, puissant, éblouissant.
Commenter  J’apprécie          10
Djamilia nous emmène dans une contrée où les gens commencent à travailler très jeune, et n'ont aucune chance de réaliser leur rêve s'ils restent au pays, où la famille a besoin de rester les uns près des autres, de s'entraider. Comme dans La Ravine, on sent cet attachement au pays, mais à la fois une aspiration à la fuite. Je n'oublie pas en lisant ce livre que je connais pas ce pays, même s'il m'attire parfois. Malgré tout, il effleure des sentiments universels, en racontant l'amour naissant sous les yeux d'un enfant jaloux. Aïtmatov est au Kirghizistan considéré comme "leur Pouchkine", sa technique a paraît-il une grande influence sur ses successeurs. A mes yeux, on dirait qu'il croque assez rapidement, mais efficacement, les choses de la vie quotidienne, de la vie paysanne en l'occurrence. Je n'ai pas été frappé par la traduction toutefois.
Commenter  J’apprécie          10
Vraiment magnifique...
Pour tous...
Des odeurs, des couleurs.
La liberté, l'amour...
Un livre hors norme, délicat et fort à la fois...

Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (508) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5270 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}