C'est une bd dont le scénario reprend celui de Mon traitre mais en adoptant un autre point de vue à savoir celui de Tyrone Meehan figure mythique de l'IRA qui a trahi les siens.
Visiblement, l'histoire de l'IRA a été marquée par des traîtres au sein même de l'organisation et qui renseignaient les britanniques. Ces derniers n'ont pas été tendres avec les prisonniers politiques comme on le verra au cours de ce récit tragique.
Il faut s'accrocher au niveau du scénario pour pouvoir apprécier pleinement cette bd. En effet, la narration est assez pesante au début. Puis, on finit par entrer dans ce récit aux rebondissements multiples. La fin sera assez marquante.
J'avoue ne pas avoir compris ce qui fait basculer cet homme dans la traîtrise. Pour autant, je souhaite pas du tout juger celui-ci pour ces actes. J'aurais juste aimer mieux comprendre les raisons profondes.
C'est vrai que je n'avais pas trop apprécié Mon traitre mais je reconnaissais objectivement un beau travail d'adaptation. J'ai été un peu plus séduit par ce titre.
Au final, une oeuvre difficile mais qui jette un autre regard sur cette guerre civile larvée qui a secoué l'Irlande du Nord.
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Il y a un bail que j'ai lu "Mon traître" de Chalandon et je ne m'en souviens plus trop. Quant à la suite, je ne la connais pas. Je ne peux donc juger de la qualité de cette adaptation. Juste dire qu'elle m'a replongé dans l'ambiance et la complexité du contexte, sans vraiment me donner une vision historique claire.
Graphiquement c'est acceptable, plus par le choix des tonalités alternant les camaïeux et par la nervosité du trait que par les décors, ici essentiellement des ambiances urbaines assez vagues ou des scènes d'intérieur, dans des pubs ou des prisons.
Pour ce qui est du découpage scénaristique, les sauts temporels sont un peu déroutants et ne donnent pas une impression de cohérence. Au final, je ne m'y retrouve pas trop dans ce mélange de nationalisme insulaire socialiste et de conflit religieux dont ne subsiste que le sentiment d'un gâchis, de vies brisées .
L'approche psychologique du personnage de Tyrone est par contre réussie et c'est ce qui marque le plus, très loin de tout manichéisme : épuisé par la vanité d'un combat trop inégal, on peut choisir la traîtrise par lassitude mais rester attaché à sa terre natale et aux siens, digne malgré tout...
Pas gai tout ça.
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