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EAN : 9782912525260
173 pages
Acoria (06/12/2001)
3.08/5   6 notes
Résumé :
Bienvenue au Togo, en Albanie, à Chicago, où que ce soit, mais bienvenue en dictatures, en colonies ou en ghettos. Ici la ville appartient aux soudards, aux gaz lacrymogènes et aux machettes. En contrepoint de cette vie méprisée et battue, il y a le jazz, porteur d'espoir autant que d'identité.
Les nouvelles de Kangni Alem, au style vif et protéiforme, prennent tous les biais pour porter un message fort de résistance et de combat
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Né à Lomé en 1966, Kangni Alem est dramaturge, metteur en scène, comédien, mais aussi romancier, critique littéraire et traducteur. "La gazelle s'agenouille pour pleurer" est un recueil de nouvelles, paru une première fois en 2001, puis en 2003, chez le Serpent à Plumes.

"Bienvenue en Afrique ! Bienvenue au Togo, en Albanie, à Chicago, où que ce soit, mais bienvenue en dictatures, en colonies ou en ghettos".

Le ton est donné : ne cherchez pas où vous êtes, ne cherchez pas à y échapper ; l'indicible, l'horreur, la violence, la solitude, la folie ordinaire, l'absurde vous prennent à la gorge, lettres déployées, et vous font traverser un univers résolument baroque, parfois obscur. Dans une prose terriblement exquise, Kangni Alem enchaîne les styles, les histoires, mais il me reste en bouche une étrange amertume. Toutes les nouvelles, à commencer par "Le Miroir de l'Âme", ont de quoi te filer le cafard pour des jours durant, et même la tonalité résolument sarcastique du "Cancer aux Tropiques" n'arrive pas à te faire décrocher un semblant d'espoir. Je ne peux que recommander ces textes, mais j'invite le lecteur badin à accrocher son moral bien haut avant d'aborder ce nouveau périple littéraire.
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Enfin terminé ! Je n'ai pas du tout apprécié cette lecture, ayant eu beaucoup de difficulté à suivre les pensées de l'auteur et ne voyant finalement toujours pas où il souhaitait nous amener.

Les différentes nouvelles sont toutes très sombres, avec de nombreux éléments morbides et/ou scabreux. C'est bien dommage, parce que le résumé me tentait beaucoup et je pensais lire une satire sur les dictatures, un appel à résister.

Je serais curieuse d'avoir l'avis des autres lecteurs sur ce recueil, n'ayant moi-même peut-être pas toutes les clés en main pour une bonne compréhension.

Grosse déception donc, tant au niveau du style qu'au niveau du contenu.
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Kangni Alem nous livre avec La gazelle s'agenouille pour pleurer un étrange recueil de courtes nouvelles où se côtoient prostituées, soldats, politiques et immigrés. On passe du Togo à Macao, de Tirana aux Etats-Unis dans des soubresauts qui désorientent le lecteur, tout comme les mises en abîmes parfois utilisées par l'auteur.

Si la langue est très riche et parfois enlevée, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher et à comprendre certaines des nouvelles ; je me suis plusieurs fois sentie totalement perdue entre la réalité, ce qui relève de l'imaginaire des personnages et les sous-entendus ou renvois de l'auteur à une situation politique d'un pays dont on ignore le nom. Certaines des nouvelles dénoncent les régimes politiques africains et les scènes de brousse horribles où le plus fort fait sa loi et abuse de sa cruauté, tandis que d'autres voient leurs protagonistes sombrer dans l'absurdité.

Mon opinion finale est mitigée ; si l'on sent une vraie maîtrise de l'auteur pour dessiner et décrire ces situations anarchiques où l'on s'y perd, l'ambiance pesante et les atrocités décrites peinent à subjuguer le lecteur : la lecture met mal à l'aise, et je me suis sentie véritablement soulagée en atteignant la dernière page.
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C'est un recueil de douze nouvelles que je vous présente, écrites sur une période de dix années. du Togo à Tirana ou Chicago, Kangni Alem nous transporte dans son univers à la rencontre de personnages aussi variés qu'un Messie, Lawanda ou Mama Ogun. "La gazelle s'agenouille pour pleurer", qui ouvre ce recueil et donne son titre à l'ouvrage, imprime le ton des pages qui suivent : c'est par un viol que nous faisons la rencontre de l'auteur, et la noirceur ne nous quittera guère au cours de notre lecture.

Meurtre, attentat, bidonville, démembrement d'un homme... Avec une écriture riche et parfois tortueuse, navigant entre poésie et onirisme à certains moments, Kangni Alem  nous parle, comme le ferait un homme d'un certain âge déjà, porteur d'une certaine érudition, accoudé au bar d'un café sombre devant une énième bière, qui raconterait des moments de son lourd vécu à qui voudrait l'entendre.

Ai-je apprécié ? Mon sentiment a fort varié au cours de ma lecture. J'ai aimé certaines nouvelles bien plus que d'autres. Je me suis parfois perdue dans les circonvolutions de l'esprit de l'auteur.  J'ai parfois souri, par exemple en lisant la dernière nouvelle, le miroir de l'âme/2, empli de poésie. J'ai été écoeurée par certaines descriptions (ce qui incite à penser qu'il a un certain talent pour la description), ai été amusée par d'autres... Kangni Alem écrit bien, mais la nouvelle n'est pas mon genre littéraire favori, et cette lecture me conforte dans mon ressenti : j'ai un manque en ce qui concerne l'appréhension des personnages, abordés trop en surface à mon goût.

En résumé, une belle écriture, parfois tortueuse, pour mettre en lumière des histoires très sombres.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les toilettes pour moi ont toujours été le lieu des grandes révélations, tel le désert pour les prophètes des temps bibliques, la forêt pour les féticheurs de T. Brava. Le lieu des grandes décisions, par le calme qui y règne, cette volupté de fin de chaîne alimentaire qui vous entraîne loin du monde et de ses futiles agitations.
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Le cytise m'a toujours fait rêver. À des choses aussi simples que me jeter par la fenêtre de mon appartement, me fracasser le bassin, les rotules, m'éparpiller sur le macadam, l'instant d'une métamorphose en personnage de dessin animé.
- Candidat au suicide?
- Non. À l'inverse du suicidé, la grandeur du personnage de cartoon, c'est qu'il ne meurt jamais.
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Leurs frères africains-américains voulaient la tignasse à l'africaine. Il n'y avait plus place pour la terre des origines dans leurs cœurs, mais sur leurs crânes assez de mou pour l'artifice tribal! Sa cousine avait fait fortune. Elle avait promis de l'aider à trouver sa place au soleil des tignasses.
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Tirana, à l'aube, ressemble à n'importe quelle ville au monde où l'imposture du parti unique rend les vies éclopées.
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Dans le temps, je vivais à Ryad, près d'un aéroport, j'avais un berger allemand qui écrivait des poèmes, les soirs de pleine lune, des poèmes d'amour pour les B-56 en partance pour Le Golfe.
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