D'amour et d'ombre

C'est la première fois que je lis Isabel Allende. Tout le long du livre, je n'ai pu m'empêcher de penser à Garcia Marquez . le style touffu, le ton, la distance ironique, parfois l'exubérance des situations... Finalement j'en ai conclu de manière peut-être injuste que son style ne s'accorde pas du tout au récit. C'est comme si j'attendais à chaque page l'intrusion du réalisme magique de Garcia Marquez et que j'étais déçu par la platitude de l'histoire.

J'aurais aimer m'attacher aux personnages mais ils sont totalement désincarnés. On n'entre jamais dans leur intimité, on ne comprend jamais leurs ressorts. Leur psychologie est bancale (le couple se jette l'un sur l'autre et fait pour la première fois l'amour cinq minutes après avoir trouvé un corps en décomposition...).

Bref, sans grand intérêt, même si on sent par moment le potentiel d'un style foisonnant.

Au Chili, la dictature militaire fait régner la peur et l'inquiétude sur la population. Francisco et Irene viennent de milieux différents, Francisco étant fils d'immigrés espagnol ayant fui le franquisme, et opposés au régime militaire, et Irene étant la fille d'une femme soutenant et bénéficiant du régime. Des événements vont faire ouvrir les yeux à Irene.

J'ai lu le livre en espagnol, ce qui ne m'a peut-être pas aidé à l'apprécier. Je l'ai trouvé pas mal écrit mais le personnage d'Irene m'a semblé mal défini, trop parfait, avec une transition vers l'activisme trop brutale. L'histoire d'amour ne m'a pas semblée très intéressante ou crédible non plus.
J'ai par ailleurs été complètement ecoeurée par une histoire de pédophilie dans laquelle la petite fille est présentée comme participante active et volontaire
et qui n'apporte absolument rien à l'histoire et qui a failli me faire abandonner le livre.