« L'opération Walkyrie » version Star Wars !
Reprenant le personnage du moff Trachta, un cyborg allié puis rival de Dark Vador, cette "suite" de la « Prison Fantôme » se déroule quelques semaines avant l'Épisode IV de la saga cinématographique.
Là encore, les Sith sont accusés par les conjurés de conduire l'Empire à sa perte, rappelant le putsch raté contre Hitler en 1944. Contrairement à l'antagoniste de la « Prison Fantôme » qui avait des « bonnes » raisons pour justifier sa traîtrise, la BD nous livre une flopée de conspirateurs, officiers et assassins, malheureusement très peu développés agissant pour leurs propres intérêts. Seul le Grand Moff Trachta bénéficie d'un certain éclairage en tant qu'officier rancunier, soucieux de la séparation entre un clergé élitiste (incarné par les Jedi puis les Sith) et l'État pour protéger un Empire alors à son zénith.
A ce sujet, le comics a des airs de western galactique empruntant ses codes aux anciens films de gangster comme le « Parrain ».
Contrairement à la « Prison Fantôme » qui mettait l'accent sur les mutilés de guerre, « Trahison » met en lumière la paranoïa, la jalousie et l'ambition grandissantes au sein des conspirateurs qui vont chercher à s'entretuer pour s'attribuer la gloire et prendre la place du "parrain" (Palpatine) !
Une question reste en suspens tout au long de l'album : lequel des « 12 salopards » va survivre le plus longtemps ? Excluez les Sith de l'équation (films obligent), l'intérêt de cet album repose sur le machiavélisme ou la force employées par les vilains pour éliminer leurs assaillants/victimes.
Tirs dans le dos, attentats à la bombe, tueurs à gages, association de malfaiteurs se mêlent aux tentatives de meurtre sur Vador et l'Empereur. L'album offre même le temps d'un numéro une alliance de circonstance plutôt cool (fanservice simple mais efficace) entre l'iconique chasseur de primes Boba Fett, cherchant à s'imposer en partenaire privilégié de l'Empire (cf. Épisode V), et Dark Vador.
A ce propos,
Scott Allie distille quelques flashbacks inédits sur Vador qui ont le mérite de faire le pont entre la prélogie et la trilogie originale, lui donnant quelques raisons supplémentaires quant à son obsession future d'avoir un héritier (apprenti) en la personne de Luke.
Idée simple et habile, bien qu'à peine effleurée faute à un format trop court, jouant sur les regrets du protagoniste et les éléments fournis par les deux premiers volets de la saga (ce comics de 2002 étant antérieur à l'Épisode III).
La BD se termine d'ailleurs pour le Sith sur une note à la fois prophétique et délicieusement ironique.
En deçà de « La Prison Fantôme », « Dark Vador : Trahison » est un récit simple aux dessins parfois brouillons (sur certains plans les stormtroopers ne ressemblent à rien avec leurs casques aux traits ridiculement aplatis) mais à la mise en scène particulièrement réussie lors des séquences d'action.
A la finalité prévisible pour les personnages connus, sans être extraordinaire ni indispensable l'ensemble est plutôt plaisant à lire à condition d'apprécier le mélange ENTOURLOUPE / ACTION / NOSTALGIE.