J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une rencontre organisée par Babelio avec l'auteur, qui a lieu le 17 décembre 2018. Il s'agit du premier roman de
David Allouche et ce dernier interroge le poids de la religion au sein de la structure familiale.
Notre héros, Sasha est un adolescent de 17 ans qui vit à Marseille et qui est juif. Il est issu d'une famille très pratiquante et respectueuse de la religion. Sauf que voilà, il ne croit plus en Dieu. Comment l'annoncer à son père ? Telle est la question.
Le récit débute deux jours avant Kippour, fête traditionnelle juive. C'est ce moment précis que choisit Sasha pour annoncer sa décision à son père. Il ne veut plus aller à la syna, il ne veut plus fêter Kippour, il ne veut plus porter de Kippa. Tout cela n'a plus de sens pour lui.
L'action se déroule sur un laps de temps très limité et nous suivons Sasha à Paris où il s'est rendu pour assister un salon étudiant sur conseil de son père. Sasha aime l'art, son père le voit déjà rabbin. Un désaccord de plus avec son paternel... Bien sur, le salon étudiant est la version officielle de la venue de Sasha sur Paris, car notre jeune ado a d'autres plans en tête. Lui, ce qu'il veut c'est s'échapper, flâner dans les rues de Paris et regarder les filles et pourquoi pas tomber amoureux ?
Lors d'une visite à Beaubourg, il croise Carla, une jeune femme qui l'éblouit et dont la tenue originale attire immédiatement son regard. Il la veut. Et ce qu'il faut rajouter, c'est que Sasha a une incroyable confiance en lui face aux jeunes femmes qu'il croise : rien ne l'effraie. Avec Carla c'est le coup de foudre, du moins une forte passion. A travers les discussions qu'il a avec elle, on le découvre : son enfance, sa pesante scolarité dans les écoles juives. On en apprend aussi davantage sur la figure du père : forte et imposante. Un père auquel il ne sera pas facile de faire admettre sa perte de foi.
Le récit est écrit à la première personne et cela force la proximité avec le personnage. En tant que lecteur nous n'échappons à rien. L'écriture est vive et le ton donné à Sasha, sympathique. Les idées fusent dans sa tête. Il est jeune et fougueux. Il court après la vie, l'amour, le temps. Il sait pertinemment que la rencontre avec son père va transformer le cours de sa vie. Mais à quel point ? Et c'est ce que l'on attend en tant que lecteur : savoir. le suspense est donc au rendez-vous et nous tient en haleine.
Pourtant, la fin m'a un peu déçue malgré une révélation assez intéressante... J'ai tellement attendu la confrontation avec le père que je m'attendais à plus, plus long, plus profond. Hormis ce point, ce fut une lecture facile et plaisante. L'écriture est fluide et le roman se lit d'une traite. Sasha m'a fait rire plus d'une fois et m'a rappelé, à plusieurs reprises, ma propre adolescence !
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