Citations sur Les poisons de Katharz (45)
L'espionne n'osait pas regarder.
- Vous ne voulez pas vous rhabiller un peu ?
- Alors que ça met tout le monde mal à l'aise ? Certainement pas ! Dites moi ce qui vous amène.
- Mais, hum... Etre vierge, est ce que ça ne signifie pas qu'on n'a jamais couché avec personne ?
- Si, pourquoi ?
- Je suis désolé de vous rafraîchir la mémoire, mais vous avez souvent couché avec quelqu'un, mademoiselle, et même que parfois, c'étaient des quelqu'un nombreux. Grâce à votre expérience, on sait même que votre lit ne peut pas outrepasser le poids de douze personnes.
- Raison de plus pour sauver les apparences, n'est-ce pas ?
D'habitude, il me jette toujours sa charentaise à la figure le matin, pour me dire bonjour. Des fois, y a même encore son pied dedans pour me prévenir qu'il s'est levé du mauvais. C'est une de ses petites manies attachantes.
Le sorcier dégaina une sorte de papillote de son manteau. Je vous préviens, j'ai un bonbon, et je n'hésiterai pas à m'en servir !
Au bout d'un moment, on entendit un frottement caractéristique : celui d'un zombie en charentaises.
Tandis que la migraine s'éloignait et que Ténia reprenait le contrôle en essuyant un filet de sang qui s'échappait de son nez, elle se dit que les démons avaient quand même une prédilection pour les répliques bas de gamme. Dans chaque livre qu'elle avait lu sur l'histoire de la Guerre Céleste, elle avait été navrée par leurs dialogues, où ils enfilaient les poncifs comme des perles, en finissant de préférence par MOUAHAHAAA ! Ce qui était un peu facile.
« QUI OSE PÉNÉTRER EN CES LIEUX ? » avait-il lancé d'une voix sépulcrale. Oh, dieux, se rendait-il compte à quel point c'était ridicule ? Sans compter que les jeunes garçons qui n'ont pas fini de muer devraient s'abstenir d'être sépulcraux.
Quant aux licornes, elles n'étaient que des pisse-froid qui se vengeaient de leur propre frustration en empêchant tout le monde de s'amuser. Ouais. C'était bien dans l'esprit licorne, ça. Honnêtement, à quoi ça rimait, cette histoire de virginité ? Comme si c'était salissant d'aller batifoler ! À cause d'elles, la garde montée de Malicorne était exclusivement composée de puceaux, qui affichaient une virilité très démonstrative (et homophobe), sans doute pour compenser. Honor noster immaculatus, comme ils disaient.
À l’occasion, Phaïs aurait bien massacré une ou deux de ces carnes. Par mesquinerie. Évidemment, nul ne pouvait y toucher, pas plus qu'aux autres créatures de l'ancien temps : dragons, sirènes ou anges.
— Puisque je vous dis que je ne fais pas dans le viol ! dit Dame Carasse. Et deux fumerolles agacées jaillirent de ses narines.
Le soldat fut désarçonné.
— Le viol ? Mais non, ce n'est pas ça du tout... Je veux juste un philtre d'amour ! Pour qu'elle m'aime, vous voyez ?
— Essayez la séduction, c'est largement aussi efficace.
— Je n'ai aucune chance ! Elle a quinze ans, elle est sublime ! Ses yeux sont bleus comme des myrtilles, sa bouche est une cerise au cœur de l'été, sa peau est d'une douceur de pêche...
— Si vous voulez juste vous taper une salade de fruits, ça peut s'arranger.
— Non, ce que je veux dire c'est que je n'ai aucune chance avec elle ! Vous m'avez bien regardé ?
— C'est vrai que vous avez l'air d'un vieux goret malade.
— N'est-ce pas ! Alors vous me le faites, ce philtre ?
Et ils se lamentèrent de ce que les anges les avaient abandonnés alors que le travail n'estoit point terminé. Et ils pleurèrent et ils prièrent. C'est alors qu'une lumière leur apparut et une immense silhouette ailée estoit en son sein, qui chantoit « TAAADAAA ! » car les trompettes célestes estoient déjà parties et vous savez ce que c'est, faut tout faire soi-même.