Les Impatientes

Munyal, la patience, à l'inverse du titre, les Impatientes.
Ce livre reflète la vie de trois femmes peules au Nord du Cameroun, et leur soumission à leur mari, imposée par leur culture. Au nom de la patience, "munyal", elles doivent tout accepter, espérer un lendemain meilleur.
Ce roman aborde les thématiques du mariage forcé, de la polygamie, de la violence conjugale, du viol entre époux.
Le style est simple, les phrases plutôt courtes, mais l'horreur n'en est pas moindre. Les mots amènent un environnement étouffant, la description de ces destins tragiques.

Un ouvrage difficile donc, mais trop court à mon sens, et le style ne m'a pas happé. Néanmoins, je vous conseille de le lire, c'est important de mettre en lumière ce que l'autrice dénonce, il est nécessaire que le monde change.

Un excellent choix, ce prix Goncourt des lycéens ! Il faut dire qu'ils nous déçoivent rarement contrairement à leurs aînés.
On ne peut que compatir aux violences morales et physiques de ces femmes, enfermées dans un système, une éducation, une culture et une religion toujours interprétée à l'avantage des hommes.
Le chemin semble encore bien long pour un avenir meilleur. Je n'ose dire "Munyal" (patience) à toutes ces femmes.

Mais quelle horreur ce bouquin ! Je l'ai lu le plus vite possible pour m'en débarrasser tant chaque scène est plus effroyable que la précédente.
C'est l'histoire de 3 femmes: deux demi-soeurs mariées de force et la co-épouse de l'une d'elles. Ça se passe au Cameroun, dans le milieu peul et riche (car seuls les hommes riches peuvent être polygames). C'est le milieu de l'auteure. D'ailleurs, personne n'est dupe: sous couvert de roman, assez mal écrit du reste, elle témoigne de la mentalité des afro-musulmans ruraux et fortunés. le pire n'est pas tant ce qui se passe autour de ces 2 mariages (menaces, viols, coups et blessures, humiliations...) que ce que l'on rabâche aux femmes pour qu'elles ferment leur gueule et se soumettent à la volonté d'Allah: "N'as-tu pas honte d'avoir crié la nuit de tes noces ? Tout le monde t'as entendue mal élevée ! Oui bon, il t'a défoncée au point de te laisser inconsciente dans une mare de sang mais c'est parce que tu es belle et lui impétueux et viril; rejouis-toi au lieu de pleurer." Concernant 'Allah, on peut dire qu'il a bon dos: ses commandements ne sont respectés que quand ça arrange les hommes. En revanche le verset qui dit qu'une femmes doit consentir à son mariage est apportunement oublié.
Heureusement que Djaïli Amadou Amal est elle-même afro-musulmane et peul sinon on ne l'aurait pas crue et mise au pilori pour islamophobie. Car ce qu'elle raconte ne sont pas des faits divers isolés; c'est un système, une "culture" où les femmes elles-même sont leurs pires ennemies. Et cette culture est importée ici et parfois vantée ! Quand on voit que le grand combat des féministes francaises c'est l'écriture inclusive alors que ici, des jeunes filles (mes élèves) sont les esclaves de la co-épouse de leur père et redoutent les grandes vacances dont certaines ne reviennent pas ... Déprimant.

Trois femmes. Trois récits. D'une vie si loin de la mienne. Aux antipodes même. Que dire des combats féministes dans notre pays, alors que d'autres femmes vivent dans des conditions inimaginables. Inconcevables. Inacceptables. J'ai lu ce livre comme une bouteille jetée à la mer. Un appel à l'aide. de femmes. de mères. de survivantes. Un cri déchirant de désespoir. En silence. Avec patience.

Inspiré de faits réels , Les Impatientes est le premier roman de l'écrivaine africaine Djaïli Amadou Amal, un livre qui a reçu le Prix Orange du livre en Afrique 2019.
Un livre bouleversant sur les conditions de vie et de mariage au Sahel. Patience est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage lorsqu'elles sont mariées la plupart du temps sans qu'elles aient eu leur mot à dire...

Ce roman , écrit en langue française, par une auteure de père Camerounais et de mère Egyptienne, s'inspire d'une réalité encore présente dans certaines parties du monde.
Il nous offre trois parcours de femme, toutes trois mariées très jeunes par leur famille pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'amour.
Ramla va devoir renoncer à son fiancé auquel elle avait été pourtant promise pour devenir la seconde épouse d'un homme de 50 ans, riche commerçant : Alhadji Issa. Bien qu'instruite, elle accepte finalement son sort par respect pour son père et par solidarité avec sa mère, renonçant un temps à ses rêves d'émancipation.
Le même jour, une de ses soeurs, issue d'une autre union de son père , va être donnée en mariage à un cousin dont tout le monde sait qu'il est alcoolique, drogué et violent. Elle est violée, battue injuriée mais tout son entourage interviendra pour qu'elle reste soumise à cet homme. Et le fait qu'il soit son cousin renforce la nécessité de cette soumission pour ne pas faire de vagues dans la famille. Sa tentative de fuite sera vite étouffée dans l'oeuf.
Le mot le plus utilisé pour guider ces jeunes femme dans leurs devoirs d'épouse est Munyal, la patience, la seule vertu utile pour affronter toutes les difficultés nées du mariage forcé et de la polygamie.
La troisième partie du livre traite de la polygamie et des croyances ésotériques. La première épouse d'Alhadji Issa, Safira, ne supporte pas l'arrivée de Ramla à la concession et va se livrer à de terribles manipulations pour faire répudier la jeune fille. Elle se met à voler son époux pour payer des marabouts. Un jour elle dérobe dans le coffre une très grosse somme en euros pour faire accuser Ramla. Dans le même temps elle manigance pour s'attacher les faveurs sexuelles de son époux et l'éloigner de la jeune épousée. Cette dimension de la rivalité sournoise des femmes entre elles alors qu'on les contraint à afficher une coopération, est terrible.
La plume de l'auteure est limpide, elle rend compte à la première personne de ces trois histoires , ce qui nous rapproche de ces personnages attachants dont on aimerait apprendre, en tous cas pour les 2 premières, qu'elles ont pu trouver la lumière au bout du tunnel.

Ce roman est le récit de trois femmes peules et musulmanes. Leur destin est tracé dès leur naissance: dès qu'elles seront en âge d'être marié à un homme, elles le seront pour l'honneur de la famille. On attend d'elles une soumission absolue envers leur mari. L'amour n'a malheureusement aucune place dans ces mariages: tant mieux s'il est de la partie, tant pis s'il n'y est pas.
La polygamie est une norme: les femmes doivent apprendre à partager leur époux. le viol conjugale n'existe pas: une femme fera l'amour à son mari quand ce sera sa semaine.
Et pour subir toutes ces injustices, on donne aux femmes un seul conseil: "munyal" - patience!
En relisant mes notes, j'ail l'impression d'avoir lu un roman sur les conditions de la femme au Moyen-Âge. Mais non... Nous sommes en 2021 au Cameroun.

Un grand merci à Carlouche et à l'équipe de Babelio puisque j'ai eu la chance de recevoir ce livre dans le cadre de la loterie de livres du dernier pique-nique Babelio !

Sur le fond, ce roman est une vraie claque. La construction en trois parties nous permet de découvrir tour à tour les destins, inspirés d'histoires vraies, de Ramla, Hindou (la plus bouleversante à mon sens, notamment par sa chute assez inattendue) et Safira, trois femmes brisées par les lois du patriarcat au Cameroun. Mariages forcés d'adolescentes, jeunes filles très tôt déscolarisées, polygamie, femmes obligées de se soumettre à leur mari en tout point y compris si celui-ci les bat… on ne peut qu'être horrifié par ce que l'on lit, et reconnaissant envers l'autrice, dont le parcours de vie et l'engagement féministe forcent l'admiration, de nous ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe dans le monde.

Cependant, si j'ai été conquise par ce livre en tant que témoignage et geste militant, je n'ai pas été convaincue d'un point de vue littéraire. J'attendais plus d'un Prix Goncourt des Lycéens, et j'ai été déçue par la brièveté du récit (qui ne dépasse les 200 pages que grâce aux nombreuses pages blanches et à la police d'écriture…) et par le style assez pauvre – j'ai même trouvé des fautes d'orthographe et des erreurs de construction grammaticale…

Les Impatientes
De Djaïli Amadou Amal

Au premier abord, pour une lectrice comme moi, il y a le choc des cultures et c'est la première claque que je prend avec ce livre. Ensuite, les différences d'éducation des jeunes filles, des jeunes femmes. On les marrie de force et encore il faut qu'elles remercient d'avoir eu de la chance d'épouser un homme qui subviendra à leurs besoins en échange d'être son esclave. le destin aurait pu être pire que de devenir un ventre à pondre des bébés.
Quand je lis cette histoire, au fond de moi une colère monte, impuissante face aux récits de ces femmes si fortes, ce désespoir, cette tristesse et cette rage me bouleverse. On leur impose la pudeur et l'abnégation contre un semblant de matérialisme qui devrait les combler.

Ce poids patriarcale si imposant, dont la parole fait loi en toute circonstance au nom de Dieu. Une société régit et dirigée par les hommes où la parole, le souhait, le désire de la femme est bafoué, oublié et entériné profondément sans la moindre objection sinon...
Si tu n'obéis pas, tu seras corrigée ou pire tu risques la répudiation !

Pour une mère ce récit est déchirant, un cri immense qui me prend aux tripes.

La plume de l'auteure est percutante, oppressante parfois, je suis happée par ces récits troublants, touchants, si intimes.
Un livre qui m'a tiré des larmes et qui ne vous laissera pas indifférent !

Il s'agit en fait de trois histoires qui mettent en scène des destins de femmes qui sont mariées contre leur gré et qui doivent vivre dans un contexte de domination totale de l'homme sur la femme, on en apprend beaucoup sur les moeurs familiales de ces habitants d'une ville du Cameroun. Et ma foi, c'est plutôt révoltant, pour nous habitants de l'Occident, de voir la femme traitée de cette façon. L'homme est dépeint en brute vulgaire et dominatrice et la femme qui ne veut pas se soumettre en paie le prix. Heureusement certaines personnes vont démontrer un peu d'empathie à travers tout cela ...
J'ai aimé l'écriture de Mme Amadou Amal, le style est limpide, fluide et se lit facilement tout en décrivant bien les émotions des personnages. J'ai refermé le livre que j'ai lu d'une traite en me disant que c'est incroyable qu'au 21e siècle ce genre de situation existe encore. L'important est d'en être conscient et se dire qu'il y a encore bien des combats vers l'égalité homme-femme ... Merci à l'autrice de nous en faire prendre conscience !