Citations sur Je suis un monstre (11)
C'était un petit bourgeois prétentieux comme vous deux, et je m'en fous ! ... Je suis un travailleur, moi ! Je vis de mon salaire ! je n'ai pas un vieux qui me fait la courte échelle ! (p.188)
Toutou, je sens que je vais m'exciter. Il y a trop de choses dégueulasses qui me pèsent sur la conscience, voilà ce que j'ai besoin de défouler: contre la pourriture, contre l'hypocrisie, contre la popote, contre les généraux, contre les grosses bagnoles, contre les grandes familles, contre les constipés, contre les cons tout court..(p.91)
Mais la matière c'est un chagrin violent et animal...Et, loin de s'assouplir, la matière boursoufle et je sens en moi comme des pustules turgescentes qui forcent les parois ; et ça, je sais ce que c'est : c'est la colère
Je m'en fous. Voudrais-tu comprendre, Tourillon, que les révoltés sont infiniment moins dangereux que les crétins. Nous venons d'avoir ici un crime crétin dans toute son horreur et nous allons être obligés de le masquer, de l'absorber parce que les crétins sont les rois. (p.92)
A la fois pions et chargés de cours, nous avions des fonctions enseignantes supérieures à nos possibilités et sans aucun rapport avec la rémunération dérisoire octroyée. Comme partout dans l'enseignement libre où jouent les économies et les nécessités, on se tenait plus ou moins par la barbichette et les rapports n'étaient guère que des exercices de style sur le thème autorité-déférence... Thème qui fait le fond des plus réputés chefs-d'oeuvre et qui forme la texture vitale de la bonne société. (p.65)
Il y a trop de choses dégueulasses qui me pèsent sur la conscience, voilà ce que j'ai besoin de défouler : contre la pourriture, contre l'hypocrisie, contre la popote, contre les généraux, contre les grosses bagnoles, contre les grandes familles,contre les constipés, contre les cons tout court... (p.91 / Joëlle Losfeld , coll. Arcanes, 2005)
Comme il est difficile de se trouver en entier, et comme la moindre émotion est longue en ses racines. (p.105)
Il se bloquait et devenait imprenable. Il avait quatorze ans , l'âge crétin , l'âge du point d'honneur. Il n' y avait qu'une méthode : cogner dessus. Cela m'était malheureusement interdit et puis le gars était râblé et pouvait contrer.
En écraser ! C'est puissant et vrai comme toute expression populaire. C'est être plaqué au sol comme une flaque de fatigue, récupérer goulûment, absent à tout, remis au sein de la terre d'où viennent les forces et le pouvoir de vie...(p.217)
Je me laisse couler sur une chaise de bois et je me disais c'est drôle, on entre chez les gens, ils sont décor pour moi, je suis décor pour eux, la solitude humaine continue, il ne reste que la politesse.(p.146)