AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 355 notes
Eté 78, dans un hameau du centre de l'Italie, sous une canicule dévastatrice qui oblige les adultes à se terrer dans la relative fraîcheur de leur maison, les enfants, eux entendent profiter de leur liberté. On ne va pas leur gâcher leurs vacances pour si peu !
Aussi, ils n'hésitent pas à pédaler joyeusement dans la campagne, à inventer des jeux, à organiser des courses, en infligeant évidemment un gage au perdant... ce qui, parfois peut s'avérer dangereux...
Michele en fera les frais !

Ce qui commence dans les amusements d'une torride journée d'été va déboucher peu à peu sur de l'indicible qui va chambouler définitivement l'enfance de Michele.
Je n'ai pas peur, dit ce garçon de neuf ans, soudainement confronté à une réalité beaucoup trop dure à encaisser pour un enfant de son âge.

J'ai été époustouflée par la prouesse de l'auteur, qui, avec une virtuosité confondante de naturel a su se couler dans la psyché d'un enfant de neuf ans dont il transmet les émotions avec justesse, dont il restitue à merveille la fraîcheur avec laquelle il appréhende le monde dans lequel il vit.

Car Michele n'a qu'à penser à Tiger Jack, son héros de bande dessinée, et le courage lui viendra et il saura affronter les démons et autres loups-garous qui hantent son imaginaire et se déchaînent la nuit dans la campagne environnante... il saura surtout affronter avec détermination la situation dans laquelle le hasard l'a jeté. Et "le seigneur des vers" n'a qu'à bien se tenir !
"Arrête avec ces monstres, Michele. Les monstres ils existent pas. C'est des hommes que tu dois avoir peur, pas des monstres." lui dit son père.
Comme il a raison son père !

Décidément, les boîtes à livres peuvent offrir de bien agréables surprises. Telles cette découverte de Niccolo Ammaniti, dont je n'avais jamais entendu parler et dont je recommande chaudement le présent ouvrage.
Commenter  J’apprécie          136
Dans le Sud de l'Italie, dans la chaleur et la rudesse de la pauvreté, Michele, un gamin découvre au fond d'un trou un autre enfant de son âge attaché, séquestré.

Tiraillé entre la peur du père et le respect de l'autorité, les amitiés et secrets d'enfants, les copains roublards ou fidèles et les adultes terrifiants, la curiosité, la droiture, le devoir et les croyances et la chaleur de l'été Michele peine à s'en sortir
Lien : https://www.noid.ch/je-nai-p..
Commenter  J’apprécie          130
Dans ce court roman de 220 pages, Nicolo Ammaniti nous présente tout d'abord un groupe de cinq enfants qui habitent dans un petit village de l'Italie du Sud
L'action se passe dans les années 70.
Le narrateur, Michele, une dizaine d'années, raconte les jeux, les paris, les virées à vélo jusqu'au jour où il perd une course. le caïd de la bande lui donne un défi : Son gage est de traverser une maison abandonnée, ce qu'il va y trouver va changer sa vie….effrayé par sa découverte, Michele n'en dira rien à ses amis et à ses parents.
En dehors des relations entre les enfants les autres aspects abordés sont les relations entre Michele, son père (routier et souvent absent de la maison), sa mère et sa petite soeur.
J'ai trouvé ce roman, raconté à hauteur d'enfant, lumineux pour son portrait du petit garçon et très noir sur le fonds de l'histoire : un très bon contraste…
Commenter  J’apprécie          120
Nous sommes en 1978, dans le sud de l'Italie, Michele un petit garçon de 9 ans vit dans l'un de ces petits villages pauvres des Pouilles.
Il rêve de partir vivre dans le Nord, là où va travailler son père qui est chauffeur de camion.
Un jour, il découvre par hasard un enfant retenu prisonnier dans un trou creusé dans la cour d'une maison abandonnée.
Alors il n'écoutera que son courage pour aider ce petit prisonnier, non sans avoir compris qu'il a été enlevé par la mafia et que tout le village est complice, même ses parents.
Une belle histoire d'amitié enfantine, et de désespoir pour Michele qui voit son monde s'écrouler et qui comprend que celui des adultes est bien cruel
Commenter  J’apprécie          110
Michele sillonne avec ses camarades la campagne en vélo...
Insouciant et, cependant curieux : il découvre dans une ferme abandonnée un gamin de son âge ( 8 ans ), qui est prisonnier au fond d'un trou !
Michele va braver ses angoisses, les interdits familiaux et tout ce monde imaginaire de la pré-adolescence peuplé de monstres, de fantômes, de sorcières, de loups-garous mais il va découvrir aussi peu à peu la férocité des adultes de son entourage !
Souvenirs empreints de réalisme, de lyrisme, de sensibilité et de charme...avec une intrigue qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement...enfin un jeune héros attachant au coeur simple et tendre....
Commenter  J’apprécie          100
Au coeur de l'été 1978, il fait très chaud dans les Pouilles, cette région située au Sud de l'Italie. le soleil écrase de ses rayons ardents le petit village d'Acqua Traverse où seulement quatre maisons se dressent. Les orages tardent à éclater et tandis que les adultes, à la recherche d'un peu de fraicheur, se terrent au fond de leurs demeures, les enfants bravent les assauts de la canicule et s'en vont jouer dans les champs de blé. Parmi eux, Michele, neuf ans, le narrateur, passe son temps à faire du vélo dans les collines aux chemins poussiéreux. Avec sa petite soeur Maria, cinq ans, et son ami Rackam, le chef de la bande ou encore Barbara la fille un peu rondelette et Salvatore le fils des riches qui partage avec lui une passion pour les équipes de football, ils jouent à d'interminables parties de cache-cache. Un jour, alors que Michele explore une ancienne maison en ruines, il découvre un trou. Et au fond du trou, un enfant de son âge, nu et enchaîné. Qui est cet inconnu ? Pourquoi est-il ici, attaché comme un animal ? Et qui l'a ainsi entravé comme une bête ? Surmontant sa peur, Michele décide d'aider ce jeune prisonnier trop faible pour s'échapper. Il décide au même instant de garder cette découverte secrète. Malgré l'immense affection qu'il porte à ses parents, les adultes lui apparaissent soudain tendus, querelleurs, menaçants…Très vite, Michele découvre la vérité.

Ce roman est porté par la voix de Michele, une voix d'enfant qui nous décrit le monde des adultes tel qu'il le perçoit. A travers ses yeux, nous découvrons le quotidien banal des habitants d'un petit village pauvre. Sa mère, épuisée par les travaux ménagers, et son père, souvent sur les routes mais dont le retour est toujours un moment de fête. Les autres personnages semblent modestes, parfois pathétiques et insipides. Mais dès lors que l'on comprend ce qui se trame, tous apparaissent sous un autre angle. Nettement plus menaçant… Pourtant, même si Michele comprend qui est le jeune captif et pourquoi il est ainsi retenu prisonnier, il s'imagine pouvoir continuer à aller lui rendre visite sans provoquer de réactions de la part des adultes. Toujours dans son monde d'enfant où l'aventure est reine, Michele ne voit pas le danger. Jusqu'à un certain point où sa naïveté enfantine fera place à une prise de conscience sur le monde des adultes.

Si ce récit est très sombre, il ne vire cependant jamais dans le sordide. L'auteur joue avec nos peurs : celles de notre enfance avec ses monstres et autres croque-mitaines, mais aussi avec nos frayeurs d'adultes. Grâce au regard de Michele, les choses sont adroitement suggérées, menaçantes.
Ce roman, à la fois poétique et glaçant, se lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          101
Pouilles, été 78, pendant les années de plomb. Michele a 9 ans et bat la campagne sur son vieux vélo avec ses amis et sa petite soeur qu'il traîne comme un fardeau.
Entre ennui et rivalités, les journées étouffantes sont longues et les enfants s'inventent des jeux, plus ou moins drôles, plus ou moins cruels.

Je n'ai pas peur. Fanfaronnade d'un gamin qui bombe le torse avec un regard inquiet, ou force inattendue de l'innocence comme résistance?
Ce roman est moins dur que percutant, moins cruel que déchirant.
Il ne nous sert pas une vision romantique de l'enfance, n'en efface ni les cruautés ni les violences. le récit est pris en charge à hauteur d'un gamin de 9 ans, dans une langue simple et authentique qui n'est jamais infantilisante et rend d'autant plus clairs les dilemmes et contradictions de Michele.

L'innocence est fragile face aux noirceurs du monde, celui forgé par les adultes. Ce récit est celui d'une rupture de confiance, quand la menace vient de beaucoup trop près. Quand elle se niche tapie au milieu d'un royaume enfantin, entre ces voisins trop bien connus et les chemins mille fois arpentés, quand elle entre dans sa propre maison, le château qu'on croyait imprenable grâce à la mère vigilante, grâce au père solide et fiable comme un roc.
L'angoisse monte dans cette Italie rurale gangrénée par les non-dits et le climat politique délétère, le cadre semblant auparavant illimité, à hauteur d'enfant, se confine et se fait asphyxiant.

Quel choix moral s'impose à un enfant, face à la barbarie dont il est le temoin?
Michele connaîtra le goût amer de la trahison mais fera le choix de la solidarité, de l'amitié et de la compassion. Au milieu de l'adversité, des liens humains forts peuvent se créer.

Dans ce monde à l'envers des adultes aux logiques nébuleuses, le trajet de Michele file droit comme un direct à l'estomac, jusqu'à une fin qui nous laisse sans souffle et un peu sonnés.
Commenter  J’apprécie          90
Ne prenez pas garde au titre ni à la couverture qui semble assez enfantins car ce livre est un vrai délice ! Une fois qu'on commence l'histoire on est plongé dans le bouquin et on ne peut plus arrêter de le lire jusqu'à la dernière page. le petit Michele est un jeune garçon très attachant et l'auteur arrive à rendre avec justesse les états d'âme d'un enfant de 9 ans. Au fur et à mesure de l'histoire, il sera confronté au monde noir des adultes, mais toujours avec ce regard d'enfant innocent. L'écriture est légère, très agréable aussi. Et la fin est plutôt surprenante !
Je vous le conseille vivement, même si vous n'aimez pas particulièrement la lecture, car c'est un roman très court et très dynamique!
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          90
Nous sommes en 1978 à Acqua Traverse, un village paumé des Pouilles dans le sud de l'Italie. Michele Amitrano, 9 ans, fait la course à travers les champs de blé dur, avec ses copains, sous la chaleur accablante de l'été. le leader de la bande lui assigne un gage : il doit aller voir ce qu'il y a dans la maison abandonnée, là-bas, en haut de la colline. Michele ne se dégonfle pas, s'égratigne au passage mais saute le mur. Il ne se doute pas encore de ce qu'il va découvrir, qui va changer sa vie de gamin, pimenter ses vacances, débrider son imagination... et la nôtre.
Dans la maison abandonnée du monde des vivants, il découvre, sous une couverture Filippo, un gamin de son âge, crasseux et qui tient des propos étranges. Au fil des jours, une amitié va se lier entre les deux enfants. Filippo tient des propos étranges : la maison appartient au Seigneur des vers et ses nains serviteurs. Malgré tout, et parce que ce garçon l'intrigue et lui fait pitié, Michele va tout faire pour tenter de sortir Filippo du trou où il vit, lui donner à manger, quitte à sillonner la campagne avec le Clou (comme il appelle son cher vélo). Quitte à se mettre en danger aussi, et à découvrir qu'à côté du monde des enfants à l'imagination débridée, il y un monde des adultes plutôt noir et malsain.

Il fait chaud, façon chaleur du sud de l'Italie, les cigales braillent, il y a caïd dans le coin, devenu caïd parce que finalement, il ne sait pas trop quoi faire d'autre dans ce coin paumé du sud. le sud qui ne connaît pas le nord, comme remarque Michele qui "n'arriv[e] pas très bien à imaginer ce Nord" mais qui sait "que le Nord était riche et le Sud était pauvre".
Il y a les histoires qu'on raconte, comme celle de la sorcière Biscornue, qui "est très très moche. Pas un poil sur le dessus de la tête. Une queue de cheval et un long nez. Elle est grande et elle mange les enfants. Et son mari, c'est le croque-mitaine..." Un jour Pierino Pierone "lui a lancé une poire qui a atterri dans le bouse de vache" (tout un programme !).
Ici dans le sud de l'Italie, le raton laveur est un animal mystique qui fait des choses incroyables , on ne sait pas trop à quoi il ressemble :
"C'est quoi ?
- C'est comme des oursons et si tu laisses ton lingue près de la rivière, eux ils arrivent et ils te le lavent.
- Et où ils vivent ?
- Dans le Nord." :)

Un roman qui possède un suspense digne d'un thriller, un roman initiatique sous la plume géniale de Niccolò Ammaniti qui vous met sous le charme tout de suite, avec ses jeunes héros très attachants et naïfs. Une bonne dose d'humour qui vous fait sourire . Un brin de nostalgie. Une fin qui vous glace et vous arrache une larme.

Un coup de coeur pour ce roman de 2001, que je découvre et que les éditions 10/18 ont eu la bonne idée de rééditer.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
Commenter  J’apprécie          80
Un livre qui se lit d'une traite et qui vaut par une description très humaine des personnages, même dans leur inhumanité. On n'a pas toutes les réponses à l'histoire (il reste des failles qu'on comprend facilement) car seuls les adultes connaissent tous les détails et cette histoire est racontée par un jeune garçon courageux de 9 ans.
Le souffle de l'enfance court sur ce récit et j'y ai retrouvé de vieux souvenirs. Je pense que ça peut être le cas pour tout le monde même si on n'a pas grandi dans un petit village du sud de l'Italie sous un soleil de plomb : les jeux et les aventures qu'on se crée, les monstres auxquels on croit, les relations entre enfants passant de l'amitié à la trahison, les tentatives pour comprendre le monde des adultes qui tombent à côté souvent, les petites victoires quand on dépasse sa peur et qu'on grandit alors, l'oscillation entre le besoin des parents et la recherche d'autonomie, ces toutes petites choses qui ont une importance folle au regard de l'enfant…
Au final, une belle description de l'ambiance du quotidien où pointe l'inconcevable et une grande justesse de ton qui rendent le récit très touchant.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (717) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
832 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}