La mer qui avale
les ombres
et qui bat des ailes
qui roule le courroux
dans les vagues d’abstinence
et le corail de l’alchimie
Amoureuse des espaces
la mer qui avale
les ombres
sang chaud sur voilier
en démesure de toi
Femme aimée
et encore aimée
sur les épaves
de la peur.
En toi je me retrouve
et je te nomme
tu es ma possession de nénuphars
impérissable à la nuit
j’existe par l’éclosion
qui annonce ta chair
la greffe de la fécondité
Tes mains me rassurent
j’écoute le tumulte
des feuillages décapés
Tout devient bleu
l’écorce de la coloquinte
le contrepoint des astres
la ville qui se dilue
la transparence qui mémorise
le sang l’aubier qui se disjoint
le rêve en diagonale Ta voix :
une floraison d’échos Nous :
un baptême de carillons.
Les lieux oubliés
et l’équilibre des mots
Retenir ce que nous
avons perdu
Un voyage à l’intérieur
des arcades do souvenir
La flamme
Le mouvement de l’eau
Le triolet de la nuit
avant de fuir
L’horloge qui se balance
La rumeur qui s’agite
à mesure que s’effacent
nos pas sur la grève
déserte.
Accueille-moi à la lisière
de tes émerveillements
Ma joie indolente
qui embrase la croisée
de nos chemins
Sans hâte et à l’improviste
l’écho bienveillant
qui me rappelle
la demeure de fleurs
où nous rêvions ensemble.
Tu es là visage radiant
au creux du givre
dans le clair de l’errance
et de la traversée
dans la somnolence
que la mort bannit
Tu es étoile des eaux profondes
lampe d’éternelle radiation
dans le sillage interstellaire
Corps céleste à la peau
de pêche
Notre amour qui fait loi
Les hauts volets de notre
fable battant le rappel
des moissons.