Imparfaits, libres et heureux : Pratiques de l'estime de soi

Autant que possible, la confiance, c'est aussi cela : apprendre à accepter le monde et les autres comme imparfaits. Et la confiance lucide consiste à ne pas se mettre en position de dépendre et de souffrir de leurs imperfections.

Jamais les jaloux ne savourent leur bonheur : ils ne font que le surveiller.

Premier problème, donc, nous nous jugeons au lieu de nous analyser et de nous comprendre. Second problème: ce jugement est le plus souvent trop sévère. Qu'est-ce que juger? C'est relier un fait à une valeur. Et les valeurs des personnes ayant des problèmes d'estime de soi sont toxiques car trop élevées et trop rigides: leur désir de perfection sert à apaiser leur désir de protection.

On observe en général, lors des problèmes d'estime de soi, une occupation du terrain de nos pensées par des ruminations moroses ou défaitistes. Des pensées négatives et floues, répétitives. À l'effet doucement délabrant, mais auxquelles on ne prête pas vraiment d'intérêt. Dont on ne s'échappe que par la distraction : lire, regarder la télé, pour emplir notre esprit d'autre chose, ou d'un vide, à tout prendre moins toxique.

Mes collègues me chambrent souvent lorsque je parle de bonheur
ou d'émotions positives ...
Alors, je recherche des alliés.
L'un de mes alliés les plus prestigieux, c'est Baruch Spinoza : 1632.1677
philosophe magnifique, chantre de la joie.
Spinoza nous dit : Seule la joie vaut, seule la joie demeure
(Gilles Deleuze)
La passion triste est toujours de l'impuissance
Spinoza n'avait rien d'un naïf ni d'un rêveur.
Il se prénomait Baruch. Ce qui signifie BIENHEUREUX ...

Il faut apprendre le respect de soi. Cela aussi s'apprend et porte un nom : acceptation.

Quand on ne trouve pas son repos en soi-même, inutile de le chercher ailleurs.
La Rochefoucauld.

Une des vertus de l’amour sur les blessures de l’estime de soi, c’est qu’il nous entraîne, lorsqu’il est réciproque, évidemment, à nous décentrer. Nous ne pensons plus à nous mais à l’autre. Nous ne pensons plus à notre personne mais au couple que nous formons. L’oubli de soi par l’obsession de l’autre …

A force de penser à ce que les autres pensent de nous, on en oublie de se penser soi-même.

Être libre, c’est être maître de soi-même et des mouvements de son âme.