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La vie c'est comme un tournoi de tennis

Thomas André a su profiter d'un Master de création littéraire pour peaufiner un premier roman très original. Construit tout au long d'un tournoi de tennis, il dresse un sombre portrait de notre jeunesse.

Marius passe des vacances dans le sud de la France avec ses amis Alice et son frère Cédric, les enfants de Maud et Georges. Dans leur maison avec piscine, le temps s'écoule agréablement, tous les occupants profitant des journées ensoleillées pour ne pas faire grand-chose sinon manger, boire (plutôt beaucoup) et se reposer. Alice doit mettre la main à son mémoire et les garçons participent à passent des tournois de tennis. Marius se révèle être un adversaire redoutable, notamment pour Cédric qui, après une nouvelle défaite face à son ami, entend arrêter le tennis. Est-ce seulement sur le coup de la déception qu'il a affirmé cela, lui qui gamin "s'était dégoté une raquette et s'était mis à taper furieusement la balle contre le mur du garage et avait joué comme ça, contre lui-même, plusieurs années d'affilée". Puis Marius avait débarqué. "À partir de là, on avait passé des heures ensemble sur le court, à se mesurer l'un à l'autre. J'ai souri en repensant à tout ça, et je me suis demandé ce que je serais devenu si, à l'époque, je n'avais pas rencontré ce garçon possédé par le tennis qui, plein d'assurance, m'avait entraîné dans son sillage."
Après une virée à la plage, une sortie en mer pour du ski nautique et une tournée au casino et dans les bars, le sujet est oublié. Il faut reprendre le chemin des courts, il faut s'entrainer pour avoir une chance de progresser dans le tableau. Mais dans ce sud qui incite davantage au farniente Cédric et Marius vont continuer à jouer avec le feu. Et si Marius passera tout près de la correctionnelle en arrivant en retard et encore passablement secoué, Cédric manquera carrément le virage.
Voilà toute l'attention reportée sur le seul Marius dont les prestations commencent à retenir l'attention d'un fan-club et de la bande des argentins qui tous les étés viennent encaisser les primes des tournois, eux qui sont les maîtres de la terre battue.
On l'aura compris, les matches de tennis qui se succèdent sont pour Thomas André la métaphore de ces jeunes vies qui réussissent quelquefois des points gagnants venus d'ailleurs, mais qui pour la plupart vont déraper, faute de motivation, faute de concentration. du coup, l'enjeu n'est pas savoir si Marius va remporter le tournoi, mais s'il va parvenir à remplir une vie qu'il semble davantage regarder passer que prendre à bras le corps. de ce point de vue, l'épilogue ne laisse guère place à l'optimisme. Même si…


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Sport joué autant de la bourgeoisie que par le peuple; drainant son lot de stratégies retorses et d'introspection, le tennis charrie avec lui une dimension romanesque indéniable.

Même si la boxe, autre noble sport individuel, a sans doute eu plus eu les faveurs des grandes plumes de la littérature, certains écrivains notoires comme Guy de Maupassant, Alphonse Daudet, Paul Bourget et plus récemment Lionel Shriver ou Bruce Mathieussent ont tous mis une bonne dose de petite balle jaune dans leurs fictions.

Avec son premier roman L'avantage, le jeune Thomas André marche dans les pas de ses illustrants ainés en faisant de son personnage principal, Marius, adolecent de 16/17 ans- comme il est dit à un moment du livre-, un joueur de tennis amateur qui participe lors d'un été à un tournoi dans le sud de la France.

Le temps de cet été caniculaire, entre parties plus ou moins disputées, Marius, cherche un sens à son existence : il séjourne avec son ami partenaire de tennis Cédric et Alice, la soeur de ce dernier, dans la maison de vacances de leurs parents.

Entre complicité rivalité avec Cédric, jeux ambigüs avec Alice et matches qu'il continue de gagner sans donner l'impression d'y croire vraiment, Marius donne l'impression d'être un peu extérieur à lui même;, un peu comme le Merusault de l'étranger de Camus. En tant que joueur de tennis ( très) amateur et passionné de petite balle jaune depuis ma tendre enfance, il m'était impossible de ne pas être soufflé par le sujet de ce roman et surtout par le brio de Thomas André à restrancrire les alternoiements d'un jeune homme à un moment charnière de son existence .

Des instants a priori anodins ( un revers qui reste dans le filet, une pizza que l'on mange dans un camping abandonné) qui se mélangent à d'autres évenements plus importants (un accident de voiture, la perte de son pucelage) que le personnage principal semble vivre avec le même détachement, mais qui touche par leur justesse et leur force.

Contrairement à certaines fictions sur le sport, où les scènes non sportives semblent être juste là pour remplir les trous, les séquences de compétition et celles de la vie de tous les jours se mélangent pleinement dans l'Avantage et affichent une belle cohérence qui force l'admiration.

Thomas André réussit, sans doute plus que nul autre pareil, à toucher du doigt ces sensations éprouvés par un joueur de tennis en pleine gamberge, sensations que le lecteur ressent au centuple et qui perdurent longtemps après la lecture.

« Quand j'étais gamin, je n'arrêtais pas de perdre des matchs pourtant faciles sur le papier. Un jour, j'avais peut-être douze ans, mon coach m'a dit que j'étais une fiotte et j'avais commencé à pleurer, devant lui. »

Thomas André réalise avec ce roman déceptif sur l'échec un prodigieux travail sur le verbe.

Il parvient, sur chaque page, à trouver le mot juste, épuré, sans le moindre gras, à la manière des très grands romanciers américains dits "behavoristes" comme Hemingway auquel on ne peut s'empêcher de penser à lisant l'Avantage...

L'avantage est un premier roman extremement prometteur qui, malgré de longues descriptions de passages de matches de tennis qui raviront les fans de petite balle jaune, devrait aussi enthousiasmer les autres, tous ceux qui sont simplement en recherche de nouvelles grandes plumes de la littérature contemporaine.

On ne sait pas grand chose sur ce jeune romancier, mais on a échangé très récemment avec lui, et on revient vous en parler très prochainement !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Marius est un jeune joueur de tennis en vacances chez des amis.

Il participe à un tournoi de tennis local. Nous assistons aux matches et au déroulement de ses vacances. 

THOMAS ANDRE a écrit dans ce premier roman  l'histoire d'un personnage sans histoire, racontée de l'intérieur par un héros sans bataille.

Il rame dans sa barque sur le lit de son quotidien qui coule, transporté par une écriture simple et à la longue enivrante 

Rien n'est prévisible dans ce récit, tout a eu lieu simplement. L' AVANTAGE de la simplicité dans un roman c'est qu'on ne l'attend pas. Elle devient alors une surprise à chaque page qui finit par nous toucher.

Ici rien n' a d'importance, le tout est important et nous emporte. Une réussite.


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::: pour l'opération masse critique ::: merci Babelio ::: merci Tristram ::: merci Thomas André :::

On dirait le sud : pins parasol, cigales, piscine, tennis club.
C'est le dix-septième été de Marius, un garçon énigmatique venu d'on ne sait où passer ses vacances avec on ne sait pas très bien qui (au début).
La tension tranquille qui sous-tend cet excellent premier roman de Thomas André nourrit sa singularité : L'Avantage n'a rien (ou pas que) d'un thriller psychologique à la Patricia Highsmith, ou Joncour (période U.V.), mais rien non plus d'un guide de préparation mentale pour sportifs !

Le narrateur est un jeune joueur de tennis amateur engagé dans un tournoi de plage.
Pas assez « dans le court », il perd au premier tour contre un adulte qui joue trop vite pour lui.
Ça ne l'embête pas plus que ça : il va pouvoir traîner au bord de la piscine de ses amis et les suivre dans leurs virées nocturnes bien arrosées.
Pourtant quand la juge-arbitre lui impose de remplacer un joueur forfait au deuxième tour, il n'ose pas refuser.

La dramaturgie exceptionnelle de L'Avantage réside d'abord dans la succession des matchs de Marius, dans sa progression dans le tournoi, tranquille, méthodique et concentré, comme détaché. Un point, un jeu, un set, un match, un après l'autre. Six ou sept confrontations... quand on aime, on ne compte pas ; plus, ce serait de la gourmandise !
« On est comme ça, nous les joueurs de tennis, on croit toujours que nos souvenirs de matchs intéressent les gens. »
Je m'aperçois en recopiant cette citation, qu'elle est écrite au présent alors que la narration du roman est presque toute entière à la première personne du passé composé à l'exception des dialogues peu nombreux.
Après l'avoir appréciée pour son réalisme burlesque à la première lecture, je la trouve maintenant intrigante : elle ne sonne pas comme la réflexion que se serait faite un Marius de dix-sept ans...
Il y aurait-il un autre Marius hors texte, adulte, qui se revoit jouer, qui raconte, écrit peut-être ? mais à qui ? et quand ?

Pas à son père à en tout cas ; il sait déjà qu'il lui dira en le retrouvant « qu'il n'y a rien à raconter ».
Un père absent auquel il a peu pensé pendant ce séjour, sauf pour essayer de ne pas oublier de lui envoyer une carte postale, à Lens.
On saura à peine que la famille chez qui il a été invité à passer l'été le connait depuis l'enfance, quand les garçons des deux foyers s'entraînaient ensemble, mais que l'année précédente Marius n'était pas venu... que son père a quitté son travail pour un poste moins exigeant physiquement, sans précision. Rien sur sa mère.
C'est tout.
Son copain Cédric est plus âgé, hâbleur et casse-cou, mais il a une soeur en première année de fac qui ne laisse pas Marius insensible. Quant aux parents-hôtes, ils sont d'un grand laxisme sur les horaires et d'une discrétion tout à fait enviable !

Tout à coup j'ai l'air d'en savoir long sur Marius, contrairement à ce que je disais au début, mais je me vante.
L'auteur n'est vraiment pas prodigue en indices sur l'histoire de son personnage principal avant cet été-là.
C'est ce qui fait le charme étrange de L'Avantage, ce qui fait naître et excite la curiosité, l'envie de deviner, jusqu'à la dernière balle jouée.

Je sais aussi que si Marius n'a pas trop le sens de l'orientation, il a celui, très développé de l'observation : l'insecte qui se pose sur son banc au changement de côté, les fourmis sur la margelle de la piscine, la lente réapparition de la saucisse de hot-dog dans l'eau bouillante !
Il possède également un sens aigu de l'interprétation des comportements de ses adversaires sur le terrain, un peu moins de ceux des filles, mais il apprend.
Marius est touchant dans sa solitude et sa recherche de lui-même (il n'y a encore que sur le court qu'il se connaisse un peu), ne faisant confiance à personne, se méfiant de ceux qui, même avec tact, cherchent à l'aider : une juge-arbitre bourrue mais maternelle, un spectateur fidèle et discret.

Comme son héros, Thomas André n'en fait jamais trop. Juste ce qu'il faut, mais à fond.
Cette apparente retenue dans la construction comme dans l'écriture crée une atmosphère singulière très excitante qu'on a envie de retrouver au plus vite dans un second roman.


Lien : https://tillybayardrichard.t..
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Cet été, Marius a été invité par son ami Cédric à passer quelques temps dans la maison familiale du Sud de la France avec ses parents et sa soeur Alice. Sous un soleil de plomb, les jours s'écoulent de manière diffuse jusqu'à ce que Marius, jeune homme plutôt malléable, accepte de participer à un tournoi de tennis, poussé par Cédric, au caractère bien plus assuré et compétiteur. Sur le court, Marius s'abandonne à la concentration presque mécanique que nécessite le tournoi. Mais entre les matchs, tandis que la pression augmente, le malaise tenace et le sentiment d'irréalité qui l'habitent s'intensifient.

Sous la plume de Thomas André, les sets se suivent, narrés avec une précision scrupuleuse qui restitue aussi bien la succession des gestes techniques que la fluidité des pensées du joueur en plein match. Cette remarquable écriture sportive, aussi technique que prenante, s'insère dans un premier roman à la dramaturgie resserrée, à la fois économe et tendue. Centré sur ce personnage d'adolescent anxieux et distant, qui semble considérer ce tournoi tantôt comme un rite de passage aux enjeux trop grands pour lui, tantôt comme une occupation dérisoire dont l'absurdité déborde sur l'ensemble du monde qui l'entoure, L'Avantage fait du court de tennis l'espace d'une introspection mentale aiguë, où se joue sans fin la crise existentielle d'un jeune homme spectateur de sa propre vie.
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Livre lu dans le cadre de la dernière mass-critique fiction! Merci!! A chaque fois que je reçois un livre j'ai l(impression que c'est noël et cela me permet de découvrir des titres que je n'aurais peut être pas choisis autrement.
C'est le cas pour l'Avantage, un court roman qui raconte l'été de Marius, un jeune tennisman qui participe à un tournoi dans le sud de la France.
L'écriture Thomas André est très agréable. Un rien poétique il dépeint à merveille les sensations , les atmosphères plus que les faits.
les chapitres alternent la description des matchs de tennis et son quotidien d'adolescent en vacances.
La vraie force du roman c'est avant tout qu'il plonge le lecteur dans un bain de sensations, chaleur, torpeur langueur nonchalance...on ressent vraiment les états d'âmes de Marius. Pourtant on ignore tout de sa vie, pourquoi il est en vacances chez ces amis là, ou il vit , d'où il vient qui il est... la précision des descriptions tennistiques vient apporter un contraste intéressant avec le reste du texte. Ce sera surement un grand plus pour un lecteur passionné de tennis (que je ne suis pas) mais cela ne m'a pas gêné pour autant même si je suis passé à coté de certains termes. J'ai été un peu plus dérangé par le fait que ce qu'il vit ne me semble pas vraiment correspondre à un ado de 16 ans. Les quantités d'alcool avalé, à table avec les parents, la total liberté... cela me semblerait plus cohérent qu'il est une vingtaine d'année. il me manque certaines explications qui pourrait éclairer cela, et pourtant ces manques rajoute aux charmes du roman.




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Pour résumé, Marius est parti en vacances avec la famille de Maud et Cédric, qui sont frère et soeur, et leur parent. Tout le reste est assez imprécis comme cette vague de chaleur qu'ils vivent dans cette maison de vacances avec piscine : quel est le lien entre Marius et cette famille, se connaissent-ils depuis longtemps, sont-ils coutumiers de ce lieu de vacances ? Où se trouvent-ils ? La seule chose très précise de ce roman ce sont les matchs de tennis qui alternent avec les moments de vie communs. Les 2 garçons participent à un tournoi du coin sur terre battue. Chaque point de match est détaillé, on vit le match : slice, shop, revers, service, terre battue qui vole, etc. On est spectateur derrière les grilles du cours attendant la balle de match qui désignera le gagnant. C'est cette dichotomie qui frappe dans ce court roman, qui se lit bien et vite. Entre les temps de vie où ces jeunes adultes (ados ? Cédric conduit tandis que Marius non), en vacances, profitent, s'amusent, vont en soirée, boivent plus que de raison, se lancent des défis et justement, ces matchs où tout est régi par un règlement, où une juge arbitre contrôle que tout se passe bien. Un petit roman agréable à lire en vacances qui plaira sans doute aux passionnés de tennis et aux lecteurs curieux de cette ambiance. Peut-être un peu court !
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Un roman que j'ai un peu de mal à analyser. Roman de l'adolescence, roman à la première personne, narré du point de vue d'un jeune de 16 ans qui joue un tournoi de tennis, ce livre ne raconte pas vraiment une histoire ce qui pour moi est toujours une faiblesse. J'aime qu'un roman soit romanesque. Ici on se centre essentiellement sur les sensations du jeune héros. Non qu'il ait quelque chose de particulier. C'est vraiment une dissection des perceptions d'un adolescent type. J'ajouterai qu'il vaut mieux connaître un peu le tennis et l'apprécier car il y a beaucoup de détails techniques pendant les matches même si ceux là sont juste là pour rythmer le récit.
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Très bon roman. le réalisme dont faire preuve l'auteur nous renvoie à notre expérience quelques années auparavant. Autour de 16-17 ans, on a beaucoup d'attentes mais tout nous paraît plus ou moins fade, même quand on vit enfin ce qu'on rêvait quelques mois auparavant. Soyons honnêtes, ce roman est clairement inspiré de Fief de David Lopez, quelques références littéraires et éléments poétiques en moins. Cependant, cet ouvrage est tout à fait plaisant, surtout lorsqu'on connaît le monde du tennis. J'espère que ce type d'écriture sera mis au goût du jour dans les prochaines années. On aime se remémorer les bons moments estivals ainsi que ceux qu'on aurait aimé vivre...
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Marius, presque dix-huit ans, participe à un tournoi de tennis amateur dans le midi de la France. le temps de la compétition, il vit avec Alice et son frère Cédric, également compétiteur lors du tournoi) dans la maison de vacances de leurs parents. Dès les échanges sur le court, les chances de Marius paraissent mal engagées. Très vite, il ne sait plus à quel saint se vouer entre la raison de ce voyage dans le sud du pays, sa rivalité sportive avec son ami et les sentiments amoureux qui naissent pour la jolie Alice. Thomas André recrée à merveille la mollesse de l'été, la chaleur diffuse, une certaine insouciance et toutes ces petites choses qui émaillent l'adolescence, avec un cortège d'espoirs, de désillusions, de frustrations et de joies.
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