Ma reine

Le narrateur est un adolescent dont on dirait peut-être aujourd'hui qu'il souffre de différentes formes de dys-. Dans les années 1960, le médecin de famille dit aux parents que Shell n'est pas tout à fait fini dans sa tête. Déscolarisé tôt, l'adolescent aide à faire le plein dans la station essence isolée, gérée par les parents. Lorsqu'il entend que les parents envisagent de l'envoyer loin, il décide de partir faire la guerre. Il quitte le domicile familial, rejoint un plateau après une escalade périlleuse et s'endort. C'est Viviane qui le réveille, une fille, comme sortie de nulle part, qui l'émerveille instantanément et qui lui dicte sa loi. Elle est la Reine. Ebloui, Shell attend la venue quotidienne de cette Reine. Il échappe aux recherches des gendarmes qui tentent de le retrouver. le jour où Viviane disparaît, Shell essaie de la retrouver et tombe sur Matti, un berger taiseux, qui l'accueille et lui apprend à s'occuper des bêtes. Shell ne peut oublier Viviane, mais le jour des retrouvailles ne se déroule pas comme prévu. Un premier roman, plein de tendresse pour un garçon pas comme les autres, sensible, rêveur, épris d'une fille finalement hors d'atteinte, qui participera au passage de Shell à l'âge adulte.

Après m'être autant régalé avec Veiller sur elle, j'ai eu envie de retrouver Jean-Baptiste Andrea, de me replonger dans cette écriture qui m'avait tant charmé.
Alors j'ai plongé dans son premier roman.

Ma reine c'est l'histoire d'un presque plus enfant mais pas tout à fait un adolescent, un môme mal dégrossi ou plutôt un peu différent, a-t-on l'habitude de dire dans le politiquement correct.
Il pense différemment, a des difficultés à compter, lire, faire les choses que les "autres" font plutôt facilement! Lui, il lui faut un peu plus de temps!

Un jour, il va rencontrer Viviane, un soleil de plus dans sa campagne déjà lumineuse, une petie fée qui ne s'attardera pas sur sa "différence" mais qui va lui offrir ce que j'amais il n'avait obtenu jusque là, son amitié. En échange, il devra la considérer comme sa reine!

Un récit très touchant, tout simple, plein de tendresse, dans lequel on trouve déjà ce type de relations très particulières entre deux êtres qui n'avaient rien pour se rencontrer. On devine une des esquisses de "Veiller sur elle";

Un joli petit roman, plein de poésie, de mélancolie avec quelque chose de très spécifique : J'ai trouvé ce roman très lumineux!
Un très beau roman, justement récompensé par les jeunes lecteurs!

Le héros surnommé Shell n'est pas un ado comme les autres. Il travaille à la station-service de ses parents dans cette Provence déjà alpine aux falaises abruptes et sèches et à la rare végétation.
Ses parents vieillissants et rabougris comme leur activité et sa soeur partie au loin vont décider de le placer pour son bien. Mais pour lui ce n'est pas possible, il doit partir et aller voir la mer. Dans sa fuite, il rencontre Viviane qui va l'éblouir et lui donner son surnom.
Ce livre, raconté à la première personne, décrit l'emprise et la fascination que peuvent exercer les ados les uns sur les autres en y mêlant la découverte des sentiments. Il se veut conte et hyperbolique ainsi même si les personnages sont peu crédibles, ils sont vivants et possèdent un corps fait de chair.
Le style est agréable sans trop d'effets, mais la fin est si facile ! Finir par une pirouette n'est finalement acceptable que lors d'une démonstration de gymnastique !

Déçu après avoir beaucoup apprécié Des Diables et des Saints, du même auteur, d'où le choix de cette lecture.
C'est son premier livre, ceci explique peut être cela. Un peu surpris par les récompenses attribuées et certains commentaires.
Heureusement le livre est court, car jusqu'à mis parcours je me suis ennuyé.
Le style est doux, mais pour moi pas vraiment de profondeur, même s'il y a quelque chose qui pousse parfois à la réflexion dans le sujet.
Je vais retenter ma chance avec Veiller sur elle.

Une échappée en Provence.

L'histoire ?
Dans la vallée de l'Asse, en 1965, un jeune garçon vit avec ses parents qui tiennent une station-service. Surnommé Shell, il est un peu différent, décalé... Un jour, il fait une fugue et s'installe dans la colline, où il rencontre Viviane, une petite fille de son âge, qui l'éblouit à tel point qu'il n'a de cesse de vouloir lui obéir...

Mon avis :
Déjà charmée par la plume de l'auteur avec Veiller sur elle et Des diables et des saints (mon préféré), je continue ma découverte de son oeuvre romanesque : J'ai beaucoup aimé le personnage de Shell, attachant, et son regard candide sur le monde qui l'entoure. le personnage de Viviane m'a fait beaucoup penser à Valentine, la petite fille de la Promesse de l'aube de Gary, qui confiait des missions à ses chevaliers servants, pour tester son pouvoir de séduction.
Cette histoire est très belle, très bien écrite, avec délicatesse, sensibilité et poésie mais il m'a manqué un petit quelque chose pour retrouver l'émerveillement que j'avais connu avec Des diables et des saints.

Après avoir découvert Jean-Baptiste Andréa avec « Veiller sur elle », Prix Goncourt 2023, j'avais continué la découverte de cet auteur à la plume lumineuse avec « Des diables et des saints » que j'avais beaucoup aimé et donc tout naturellement remonté le chemin d'écriture jusqu'à son premier roman « Ma reine » récompensé par de nombreux prix (le Prix Femina des lycéens 2017, le Prix du premier roman de la Forêt des livres 2017, le Prix "Envoyé par La Poste" 2017 ou encore le Prix Alain-Fournier 2018).
« Ma reine » donc ou plutôt celle de Shell 12 ans, gamin pas comme les autres qui s'enfuit de la station-service familiale pour partir faire la guerre, devenir un homme et gagner des médailles pour enfin être reconnu comme un adulte…1965, c'est l'été et Shell prépare son baluchon et la vieille pétoire de son père, pour partir à la guerre il vaut mieux être armé !
Viviane est sa reine, celle qui va rencontrer dans la garrigue non loin de la station-service et lui faire découvrir des trésors et l'innocence de l'amour.
Sa deuxième belle rencontre est Matti, un berger d'une grande et belle humanité qui va s'occuper de lui lorsque la faim et la soif auront raison de sa témérité.
Un moment de lecture poétique et lumineux, une bouffée d'innocence et de tolérance, encore un énorme coup de coeur pour cet auteur dont il me reste encore un roman à découvrir…

Je découvre ici le premier texte de l'auteur, qui laisse déjà présager de nombreuses qualités littéraires!
Les personnages qui nous sont présentés sont aussi atypiques que complexe, et nous offrent ainsi un moment hors du temps qui conduit à s'interroger sur les relations humaines. C'est un texte poétique et touchant, avec une fin que l'on sent venir mais qui n'en est pas moins puissante.

Le charme d'une poésie naïve ressort de la plume de Jean-Baptiste Andréa. Je suis une fan, même si j'ai moins accroché à l'histoire pour ce roman.
Je ne me suis pas ennuyée mais les sujets abordés le sont assez superficiellement (violence familiale, différence...) J'ai donc laissé le réalisme loin derrière et je suis allée voyager dans l'univers de cet enfant. C'est là je trouve que ce situe la plus belle histoire.
Une lecture rapide, onirique, douloureuse parfois. Un récit un peu hors du temps.
Avec ce roman j'aurais lu toute l'oeuvre de cet auteur et ma préférence restera pour "Des diables et des saints".

Un jour Shell décide de s'enfuir de la station-service où il a grandi avec ses parents. Perdu dans les montagnes, Shell fait la rencontre d'une jeune fille: Viviane. Avec elle, tout s'invente et l'impossible devient vrai. Alors par jeu, par amour, il obéit a sa reine, sans s'apercevoir que sa loyauté le conduit bien au-delà de ce qu'il avait imaginé.

J'ai vraiment aimé ce livre, la façon dont c'est écrit donne l'impression que l'auteur raconte son histoire. Je n'arrivais pas à décroché de ma lecture et je l'ai lu en seulement 2 jours ! La relation entre Viviane et Shell ma semblé spéciale, mais j'ai eu l'impression qu'il s'agissait plus d'une admiration que d'une amitie solide.

Lu en 2018. Passée globalement à côté de ce premier roman (prix Fémina 2017 des lycéens).
Ce récit d'apprentissage raconte la fugue d'un très jeune adolescent, ingénu et épris de liberté. Au mépris de tous les dangers, il décide un jour de devenir un homme et d'aller faire la "guerre". Mais la "reine" Viviane viendra contrarier son élan... Touchée par certains passages éthérés, mais également agacée par d'autres, volontairement prosaïques. Pour moi, une cruauté sous-jacente trop probante, un scénario entendu, un suspens maladroitement ménagé. Bref, mon" âme d'enfant" n'avait pas su vibrer à ce conte imaginaire et tragique, alors que la plume en possédait pourtant tout le pouvoir.