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4,3

sur 5703 notes
Elle, sur qui on veille, c'est une statue mystérieuse dont on ne saura rien jusqu'aux dernières pages de ce roman foisonnant de presque 600 pages. Ce roman qui dépeint, sur une fresque historique, le fabuleux destin de deux personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer
Le conteur, c'est Michelangelo Vitaliani, surnommé Mimo. Retiré à la Sacra, il va mourir au terme de quarante ans d'oubli dans cette abbaye du Piémont qui l'a accueilli.
« Il fait partie du lieu, aussi sûrement que le cloître, ses colonnes, ses chapiteaux romans, dont l'état de conservation doit beaucoup à son talent »
Mimo a vu le jour en France de parents italiens. « C'è un piccolo problema » dira de lui l'accoucheuse. « Tout tenait à ce mot, piccolo, il fut évident à qui me voyait que je resterais plus ou moins piccolo tout ma vie ». Son nanisme va faire de lui quelqu'un de différent, souvent moqué, maltraité, mais cette différence lui donnera l'obstination, la volonté de sculpter la pierre.
Son destin va basculer le jour où il arrive à Pietra d'Alba, chez Zio Aberto, un vieil ivrogne sensé lui apprendre le métier mais qui jalouse le talent précoce du « nabot ». Mimo se fait remarquer par le prêtre de l'église. Et, lors d'une réfection d'un toit dans la riche demeure des Orsini, c'est la rencontre fortuite avec Viola, la jeune fille noble. Tout de suite s'installe une amitié secrète entre les deux enfants- ils ont treize ans- que leur différence rapproche.
Viola, c'est cette fille androgyne qui rêve de voler et d'être indépendante comme les hommes. Elle est d'une rare intelligence mais, hélas, son destin de jeune fille de la noblesse la prédestine au mariage et à l'obéissance.
Ces deux-là, aussi disparates que possibles, vont se lier d'une amitié indéfectible malgré les disputes et les désaccords. Viola va éduquer le garçon inculte et Mimo va veiller sur son amie.

Jean-Baptiste Andréa nous offre là deux personnages follement romanesques, qui nous font traverser une Italie en proie à la première guerre mondiale puis au fascisme. Il raconte les croyances d'un peuple naïf qui prête à la jeune fille trop originale pour son époque, des pouvoirs de métamorphose.
Il nous fait découvrir le talent précoce de Mimo qui taille dans le marbre une ourse.
De son amour impossible pour Viola, Mimo saura trouver la passion de la création. L'attirance mutuelle de ces deux êtres marqués par leurs différences est émouvante. Si elle n'est pas exempte de heurts et de différents, elle se transcende sans cesse. A la fin de sa vie, Mimo reconnaitra l'influence de Viola sur sa propre destinée :
« Il m'a fallu quatre-vingt-deux ans, huit décennies de mauvaise foi, et une longue agonie, avant de reconnaitre ce que je savais déjà. Il n'y a pas de Mimo Vitaliani sans Viola Orsini. Mais il y a Viola Orsini, sans besoin de personne. »
Il y a bien sûr, bien d'autres choses dans ce roman, comme la genèse d'une oeuvre de pierre à jamais mystérieuse et dont l'étrangeté ne sera révélée qu'à la toute fin du roman, mais ce qui m'a bouleversée, c'est cette rencontre improbable entre deux êtres qui vont se reconnaitre à travers leur singularité et leur volonté de réaliser leurs rêves.
Un roman bouleversant et follement romanesque qui me poursuivra longtemps.

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Au début du vingtième siècle, Mimo refera à l'envers le voyage que ses parents avaient effectué quelques années plutôt. A Pietra d'Alba, il avait été confié à un sculpteur de pierre aussi médiocre qu'alcoolique. Et pourtant, les rudiments que lui avait enseignés son père et ses dons naturels ne resteront pas cachés longtemps. Sa première oeuvre sera dédiée à Viola, la fille du baron Orsini, qui règne sur la région. Deux vies liées par une force qui les dépasse.

Aux caprices du destin, s'ajoutent les soubresauts d'un pays entre deux guerres, et la montée du fascisme qui implique de bien choisir son camp.

Cette vie tumultueuse et passionnée dédiée à l'art et guidée par l'amour impossible pour Viola offre une trame magnifique pour ce roman qui se dévore avec avidité.

L ‘écriture est superbe, les personnages passionnants et le monde de la sculpture italienne, hanté par les maîtres historiques offre un décor admirable.

Coup de coeur pour ce roman magistral !

581 pages Iconoclaste 17 Août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Après la mort de son père, à l'heure où le monde est en guerre, Mimo, un jeune tailleur de pierre fils d'émigrés italiens en France, est envoyé par sa mère dans leur pays d'origine. À Pietra d'Alba exactement, où il est exploité par un oncle alcoolique aussi dénué de talent que brutal. Mais bientôt dans le cimetière du lieu Mimo fait la connaissance de Viola, une jeune héritière fantasque auprès de qui l'univers, frustre et violent du garçon, prend des nuances infinies et insoupçonnées…

Un quatrième roman qui confirme, si besoin était, le talent de conteur de Jean-Baptiste Andrea qui nous entraîne dans une folle et improbable histoire d'amitié entre un garçon disgracié par la nature et la naissance, mais remarquable dans son art, et une jeune aristocrate qui possède tout ce qui lui fait défaut, ou presque. L'Italie de l'entre-deux-guerres confrontée au poison du fascisme étant le troisième personnage, non des moindres, de ce roman qui, s'il est souvent vibrant d'émotions contradictoires et de quête du beau, est aussi par moment, il faut bien le dire, redondant et discoureur.
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Mérite ou non le Goncourt ? Je laisse aux puristes le soin d'en discuter . Pour ma part , j'ai découvert une très belle histoire entre deux êtres qui n'auraient finalement jamais dû se rencontrer , encore moins entreprendre une relation amoureuse pour l'un , amicale pour l'autre , pleine d'ambiguïtés, de séparations, de retrouvailles , de confiance et de trahison . Un très beau chemin de toute une vie dans un monde tantôt hostile , tantôt bienveillant , non dénué d'hypocrisie , de compromissions .
Mimo et Viola éclaboussent de vie ce roman par leur complicité, leurs frasques , leurs itinéraires souvent cabossée. Ils sont entourés d'une pléiade de personnages qui sont bien plus que des seconds plans .
Dans ce roman , les événements, joyeux ou dramatiques se succèdent à un rythme si soutenu et addictif, qu'il est bien difficile de cesser de tourner les pages , que ce soit pour se restaurer ou se reposer .L'envie de savoir ...
Poésie, récit d'aventures , description sociale , catastrophes naturelles , tout s'y additionne pour former un ensemble particulièrement touchant .
N'oublions pas un des héros, celui par qui " tout arrive " , le travail sublime de la pierre , celui qui permet de graver dans le roc, les images d'une civilisation en déclin.
Un des ouvrages majeurs , à mon avis , de ces derniers mois qui , si on en croit les comptes- rendus élogieux, ne peut pas être ignoré voire boudé. le jury du Goncourt a fait un choix . Ce roman n'est pas élitiste, c'est peut - être ce qu'on lui reproche , mais il aurait été bien dommage de le priver d'un prix prestigieux à ce seul motif .Longtemps , le grand public a " eu peur " de se lancer dans la lecture de ces prix de novembre .Si les choses changent un peu , ce n'est pas pour me déplaire, mais ce n'est que mon avis .
Le résumé ? Bof , il suffit de lire les critiques des amis et amies babeliotes , des revues spécialisées , des débats télévisés...Je ne vais pas me montrer redondant , juste enthousiaste si vous voulez bien .
Allez , à bientôt. Mimo et Viola reposent en paix . Ils l'ont bien mérité.
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Veiller sur elle est un beau roman qui plaira à tous les amoureux de l'Italie.
Pietra d'Alba est comme l'un de ces innombrables et petits villages italiens, aux parfums d'orangers, de néroli, qui nous envoutent dans la lumière de leurs pierres roses et leurs aspects sauvages.
C'est dans ce cadre que se déroule l'histoire de deux enfants: Viola et Mimo, deux jumeaux "cosmiques".
Viola est la jeune fille du château inaccessible au jeune Mimo qui n'aura que son talent de sculpteur pour toucher les grands de ce monde , représenté ici par la famille Orsini, vieille famille aristocrate.
Ce qui m'a profondément touché dans son roman, c'est tout d'abord la grâce et l'art qui peut sauver un monde, qui permet de sublimer le quotidien.
Le récit se déroule de la fin des années de la grande guerre mondiale aux années 50.
L'Italie ,comme d' autres pays européens évolue dans une dictature, celle du Dulce, de Mussolini qui va exercer son emprise sur le peuple italien pendant plus de 20ans.
Mimo, ce jeune italien n'a rien que ses mains de sculpteur pour embellir le monde et son amitié amoureuse avec Viola que l'on jugera un peu folle par ses rêves de jeunesse.
Jean-Baptiste Andréa sonde à merveille les âmes des puissants, comme celle des plus déshérités.
Mais alors, d'où vient ce titre: Veiller sur elle?
Mimo va réaliser une pietà alors qu'il est presque aveugle, sa pietà dégage une telle force qu'il faudra la cacher aux yeux de tous tout en veillant sur elle.
Pour moi, veiller sur elle s'applique aussi à la farouche et indépendante Viola. A sa manière, par l'amour qu'il lui porte, Mimo veillera toujours sur cette femme à qui il n'osera jamais déclarer sa flamme.

Un très beau roman , plein de poésie, une invitation au voyage sous les cieux italiens, une ode à l'amour et un hommage à la beauté incarné ici dans la sculpture.
Jean-Baptiste Andréa ne fait-il pas dire à Mimo qu'une sculpture est une annonciation.
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Je suis mimo, je ne suis plus qu'un souffle de vie,
Je suis mimo, petit homme,
Je suis né source timide, je suis devenu fleuve impétueux,
Mon père déposa dans mes mains un trésor,
Mes yeux voyaient ce que d'autres ne percevaient pas,
Mes yeux voyaient ce qui se cachait dans le marbre,
Petite source puis flaque de boue,
J'ai découvert la cruauté du monde,
Flaque de boue, puis fleuve immense,
j'ai accueilli la richesse.

Lisez en moi,
Vous découvrirez la vie,
L'Italie soumise aux tempêtes,
Guerres, communisme, fascisme et séisme,
Soleil, oranges, richesses, eau source de vie,
Balayée par la tramontane,
Le sirocco et le libeccio
Le ponant et le mistral.

Lisez en moi,
Je vous raconterai Viola,
Viola des ours, Viola du cimetière,
Viola qui volait sa liberté,
Viola qui rêvait de rejoindre les nuages,
Amitié amoureuse qui façonna ma vie,
Amitié haineuse qui laboura mon chemin,

Lisez en moi vous m'aimerez,
Vous porterez en vous mes amis les plus sincères,
Mes ennemis les plus vils,
Vous boirez chaque goutte de la vie qui à présent s'éteint,
Vous chercherez à percer ce mystère,
Cette piéta née entre mes mains,
Cette femme toute souffrance et beauté,
Façonnée par mes désirs, mes doutes, mon amour,
Façonnée par ma colère et mon désarroi
Je porte tout cela en moi,
Je vous l'offre vous le garderez au fond de vous,

A jamais.

Challenge MULTI-DEFIS
Challenge Pavés
Challenge ABC
Challenge A vos pages.
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Michelangelo Vitaliani, surnommé Mimo, naît en France, en 1904, ses parents, pauvres, ayant quitté la Ligurie des années auparavant en quête de fortune. Son père, sculpteur, meurt dix ans plus tard, soi-disant à cause de la guerre. Sa mère, Antonella, se jugeant dans l'incapacité de l'élever correctement, d'autant qu'elle le sait promis à de grandes choses dans le domaine de la sculpture, l'envoie chez un « oncle », Zio Alberto, un homme médiocre, alcoolique et violent. C'est ainsi, qu'en 1916, Mimo arrive à Turin où ce dernier dispose d'un petit atelier de sculpture dans les faubourgs de la ville. S'il avait promis de lui enseigner l'art de la sculpture sur pierre, il n'en fit rien, allant jusqu'à lui interdire de toucher ses outils. Pendant un an, Mimo cuisine, nettoie, range, livre pour son oncle. Fin 1917, ils s'installent tous les deux à Pietra d'Alba où Alberto vient d'acheter un atelier. Un atelier qui comprend, en sus, comme il était mentionné dans l'acte de vente, Vittorio, surnommé Alinéa. Un second esclave qui pourra s'acquitter des tâches que Mimo peine à accomplir étant donné sa petite taille. Deux clients importants de Pietra d'Alba attendent impatiemment les tailleurs de pierre : l'église et les Orsini, une famille riche et influente. C'est au cours d'un chantier chez le marquis et la marquise que Mimo fera la connaissance de leur fille, Viola...

Au sein de ce couvent qui l'abrite depuis quarante ans, Mimo vit ses derniers instants. de sa petite cellule, il a toujours été là pour veiller sur elle. Son chef d'oeuvre, sa Pietà cachée aux yeux du monde. de son lit de mort, Mimo déroule sa vie. Une vie riche, à la fois éblouissante et sombre, faite de rencontres aussi incroyables qu'improbables pour lui, le petit garçon parti de rien mais qui a toujours cru en ses mains et son talent presque inné et jalousé. de son arrivée en Italie à son retrait du monde, en passant par sa relation chaotique et tumultueuse avec Viola, une jeune fille tempétueuse résolument moderne, son amitié avec Alinéa, son ascension, son travail, ses rencontres décisives et ses choix de vie, Jean-Baptiste Andrea déroule, avec tendresse et passion, une épopée incroyablement romanesque. Ses personnages, plus vrais que nature, prennent vie et forme sous sa plume lyrique et poétique. Des personnages terriblement attachants, que ce soit Viola, intelligente, libre et qui rêve de voler, Mimo, un génie au coeur et aux mains d'or, le fidèle Alinéa, le fantasque Emmanuele ou encore l'insaisissable Pietà. La relation entre Mimo et Viola, deux êtres aimantés qui s'attirent et se repoussent, se révèle d'un charme fou et d'un amour pur alors que l'Italie s'assombrit peu à peu. Un roman puissant sur l'art et l'amour, taillé avec finesse et poésie...

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Un titre prometteur, un lieu , ma chère Italie - et plus spécifiquement les Abruzzes- , un art, la sculpture, qui ne pouvait que m'aimanter, et, puisqu'il est question d'aimants, deux héros aux antipodes l'un de l'autre- Viola, la belle aristocrate androgyne, fantasque et rebelle, et Mimo, le nain miséreux au visage d'ange et aux mains d'or, qui s'attirent et se repoussent au gré de leurs rencontres mouvementées, dans un temps historique bouleversé par la montée puis la chute du fascisme ....

L'affiche était tentante. Presque trop.

Embarquée et enthousiaste au début, je me suis essoufflée bientôt devant trop d'effets, trop de péripéties,trop de revirements. Trop de beuveries, trop de fuites, trop de personnages entrevus , oubliés, revenant brusquement figurer brièvement dans cette fresque ambitieuse, survoltée...et survolée.

Survolée c'est le mot. Comme Viola qui rêve de voler et s'épuise en calculs et tentatives jusqu'à la chute, le récit multiplie les thèmes et portes d'entrée, faisant perdre son souffle à la confrontation qui en est le coeur , et leur substance profonde aux deux héros qui l'incarnent.

Viola et Mimo ont fini par me lasser. Je n'ai pas cru à la fougue créatrice de l'un ni à l'affirmation de soi de l'autre. Ils sont restés pour moi des marionnettes actionnées par un démiurge un peu brouillon.

Peu crédible, le revirement spectaculaire de Mimo refusant soudain les honneurs fascistes après en avoir profité. Peu fondamental son rapport à l'art, noyé dans l'ivresse et la course aux honneurs,aux commandes. Gratuites ou incohérentes, les transformations successives de Viola qui semblait si soucieuse de son intégrité, si solide dans ses orientations.

Tout, même les lieux même les faits historiques -que la présence de Mgr Pacelli futur Pie XII tente de crédibiliser-, m'a paru factice, convenu. Comme une toile de décor qui claque un peu trop visiblement quand le vent se met à souffler plus fort.

Un (vrai) tremblement de terre est le deus ex machina qui jette à terre, littéralement, ce jeu de cartes battu et rebattu par un illusionniste dont on finit par voir un peu trop les ficelles.

Mais le mystère de la création, le corps à corps avec le marbre, la "vista" du sculpteur qui cherche dans la pierre une forme, un angle d'attaque, une lumière, et le dialogue avec la matière, le secret qui meut la main et le coeur de l'artiste...sont restés à la marge.

Dans les limbes et promesses que faisait miroiter ce roman habile, bien troussé mais, du moins pour moi, aussi trompeur qu'un miroir aux alouettes.
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« Onze heures sonnèrent au campanile de Giotto. L'onde de bronze rebondit d'une façade de marbre à une autre avant de s'éteindre. Nous prîmes congé sur maintes promesses de nous revoir. Après quelques pas dans la rue, Metti se retourna.
– Tu sais enfin pourquoi tu sculptes, Mimo ?
– Non, maître ! C'est d'ailleurs pour ça que je vous appelle encore maître. »

Mimo ou Michelangelo est sculpteur. le jour où il connaitra la réponse à cette question, il arrêtera de sculpter. Il ne fera plus que Veiller sur elle.

Mimo jeune apprenti d'un artisan sculpteur, ivrogne et peu doué, sans le sou et Viola, fille des Orsini, riche famille noble du village, n'auraient jamais dû se rencontrer. Il atterrit dans sa chambre au bout d'une corde. Leur lieu de rendez-vous fut le cimetière où ils s'allongeaient sur les tombes pour écouter ce que les morts voulaient leur dire.

Lui était nain, sans le sou, mais par la faveur d'une ourse, il put enfin sculpter grâce aux Orsini qui le financèrent et en firent la coqueluche du Vatican et du régime fasciste en pleine ascension. Il avait du talent pour la sculpture, mais aussi pour la débauche et la compromission.
Elle avait beaucoup pour elle, belle, et surtout intelligente mais elle était femme, dans l'Italie de l'entre-deux guerres et ce qu'on attendait d'elle, c'est de se marier avec l'époux choisi pour elle et de lui donner des enfants.

Leurs destins ne furent pas des lignes droites, loin s'en faut. Ils se quittèrent, se retrouvèrent à maintes reprises, mais sans cesser d'être deux âmes soeurs, incapables de se détester, incapables de ne pas se disputer.

Une histoire follement romanesque, qui m'a emportée tout au long de ces presque 600 pages, sans que je m'ennuie une seconde. Une revue de l'histoire italienne en toile de fond. Une écriture que j'ai savourée, poétique et pleine de tendresse. Des personnages secondaires bien campés, savoureux. Un livre qui me fait dire : voilà pourquoi je lis.
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Lorsque je suis allé à Florence, j'en ai pris plein les yeux ! J'ai compris ce qu'était une oeuvre d'art, en ayant face à moi des tableaux de Raphaël, du Caravage, Fra Angelico sans oublier les satues de Donatello et de Michel-Ange. On a les émotions à tous les étages. Ce fut pour moi un bouleversement, une vague de sensations, l'impression de flotter dans l'ivresse.
On voit, on vit, on ressent l'art! On est en immersion totale.
Veiller sur elle est un récit qui s'ouvre sur un mystère lié à une sculpture, un secret dont Jean-Baptiste Andrea ne nous livrera la clef qu'au bout de son récit de 600 pages
C'est dans un petit village du Piemont, Pietra di Alba, que Michelangelo, dit Mimo, va vivre ses jeunes années dans l'atelier d'un sculpteur plus doué pour la dive bouteille que pour son art, et y faire son apprentissage. Mimo, formé par son père, va se montrer digne de son illustre prédecesseur de la Renaissance, Buonarroti. Il a le don, il a l'âme, il est né sculpteur.
Viola, fille de la famille des Orsini, elle aussi a un don, des rêves, une force de caractère et, de plus, elle est "une femme debout", éprise de sa liberté.
Ces deux là que tout séparait, ont un destin commun, ils se sont déclarés jumeaux cosmiques, une filiation qui dépasse tous autres types de liens : C'est cela qui va les aider à traverser ensemble cette partie sombre de l'histoire de l'Italie, saccagée par l'explosion du fascisme.
Leurs histoires ne vont cesser de se croiser, malgré de nombreux ennuis, des successions d'obstacles, maintes séparations, ils sauront toujours se retrouver pour faire face dans ce qui sera plus fort qu'une simple histoire d'amour, plus absolu qu'une simple amitié.
Un roman majestueux plein de souflle et d'envolée, un conte magique battu par "Tramontane, sirocco, libeccio, ponant et mistral" les 5 vents qui soufflent sur ce lieu, une intrigue sublime qui vous emportera sans peine dans les émotions et le plaisir.
J'y ai retrouvé la même beauté dont je vous parlais au début, dans cette approche de l'art, dans cette façon dont Jean-Baptiste Andrea décrit avec force et éclat.
Un véritable esprit romanesque, c'est la caractéristique de ce récit que j'ai adoré du début jusqu'à la fin, qui vous confie la responsabilité, une fois le livre fermé, de Veiller sur elle...

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